Sans contexte, on pourrait croire que Coucoubebe 75018 est un pseudo Snapchat ou le nom d’un faux profil Instagram. Il n’en est rien. Coucoubebe 75018 est en réalité une marque française lancée en 2016 et basée à Paris. En huit ans, elle a dépassé les frontières de l’Hexagone et a réussi à séduire les rappeurs les plus en vue à l’instar d’A$AP Rocky, le compagnon de Rihanna et père de ses deux fils, ou encore 21 Savage. La griffe se démarque par ses vêtements oversize, son style tape-à-l’oeil, mais surtout ses collages où l’on devine des messages décalés voire carrément politiques.
On reste dans la mode avec les sept astuces à connaître pour mieux vendre ses vêtements sur Vinted :
Des vêtements à l’effigie de Claire Chazal et Élisabeth Borne
Sur le bomber LOI N°2019-290, on peut lire sur différents morceaux de tissu « gilet jaune millionnaire » avec en toile de fond un drapeau bleu blanc rouge, « police nationale », « le gouvernement est relativement sourd » ou encore « je suis venu fracasser du casseur ». Des phrases chocs faites pour interpeller et provoquer. En regardant de plus près le bomber, on observe une petite photo d’Élisabeth Borne, ancienne première ministre française. Le t-shirt Urgent Call met la protection de la planète à l’honneur avec le message « environnemental destruction, the urgent call » que l’on peut traduire par « la destruction de l’environnement, un appel urgent ». Les médias ont également leur place chez Coucoubebe 75018 avec le logo de la chaîne d’informations en continu BFM TV sur un t-shirt, ou plus insolite, un autre bomber avec des photos de Claire Chazal, ancienne présentatrice phare du journal télévisé de TF1 où il est écrit au dos « Claire Chazal Fan Club / Friends 1980-2020 ». La marque se veut actuelle mais n’hésite pas à jouer avec le passé pour conquérir d’autres cibles.
On retrouve derrière Coucoubebe 75018 un certain Kanoush. Le créateur a décidé d’emprunter un pseudo pour préserver son anonymat. « L’artiste pluridisciplinaire s’inspire de ce qui l’entoure, de la politique à l’actualité mondiale en passant par les théories du complot et l’héritage de ses parents. D’un point de vue esthétique, l’insaisissable créatif trouve son inspiration dans la création de son propre art de rue, comme la création de fausses affiches publicitaires pour des médicaments et la déformation de messages politiques existants, ainsi que dans le potentiel des collages artistiques, de la musique et des vêtements qui l’entourent » peut-on lire sur le site internet de la marque.
Le rap et la K Pop adeptes de Coucoubébé 75018
L’univers de Coucoubebe 75018 ne séduit pas seulement les rappeurs américains. Les chanteurs de K-pop sont eux aussi sous le charme de la griffe française. Un public moins provoc et plus lisse. Il y a quelques jours, le chanteur Ni-KI du groupe ENHYPEN arborait le bomber LOI N°2019-290. Un choix vestimentaire qui a fait parler sur les réseaux sociaux. Le compte Instagram de Coucoubebe 75018 a repris une vidéo humoristique d’un internaute qui s’exclame : « Je vous jure, je pensais avoir tout vu avec les Coréens (rires). J’ai déjà dit, dites aux Coréens de ne pas porter des vêtements quand ils ne savent pas ce qui est écrit dessus, dites leur pitié ! Il y a écrit ‘je suis venu fracasser les casseurs’. Et pourquoi il y a Élisabeth Borne (rires). Dites aux étrangers, ce n’est pas parce qu’il est écrit un truc autre que leurs langues que c’est stylé. La prochaine étape c’est quoi ? C’est Macron ? C’est Brigitte ? (rires) ».
Pas sûr en effet que le chanteur Ni-Ki soit au courant de la signification de ce qu’il est inscrit sur son vêtement… On peut être gêné par la situation ou en rire, mais cette sortie publique de l’artiste coréen constitue une formidable publicité pour Coucoubebe 75018 et assoit encore un peu plus sa notoriété à l’échelle internationale. Au point de rivaliser avec les plus grandes marques de mode ? Dans une interview accordée au quotidien Libération en 2018, Kanoush expliquait que Balenciaga aurait selon lui plagié l’une de ses vestes. « Les manches étaient construites de la même façon, il y avait écrit Paris 75000 comme sur mes vêtements… Ça appartient à personne, mais c’était quand même flippant » affirmait-il.
Ne manquez plus aucune actualité lifestyle sur sosoir.lesoir.be et abonnez-vous dès maintenant à nos newsletters thématiques en cliquant ici.
Sur le même sujet
