"Clash", la nouvelle collection punk de Cartier

C'est en grandes pompes au 23 Place Vendôme que la Maison Cartier a dévoilé en avril dernier sa nouvelle collection de bijoux, Clash.

PAR MAGALI EYLENBOSCH. PHOTOS : D.R. |

Cartier fait d’une pierre deux coups en nous donnant rendez-vous au 23 place Vendôme. La Maison s’y était installée en 1975, en inaugurant une boutique Must de Cartier. Laura Gonzalez, architecte très en vogue dans la capitale, s’est chargée de la rénovation qu’elle a conduite à la manière d’un appartement parisien, mêlant astucieusement matériaux bruts et précieux.

On ne pouvait rêver plus bel écrin pour présenter une collection qui brise un peu les codes classiques de la joaillerie.

Entre revival et modernité

Lorsqu’on nous a dit Clash, on a bien sûr imaginé quelque chose de fort, un brin de punkitude, ou peut-être quelque chose d’assez rock’n roll. On était sur la bonne voie. Il y a un peu de tout ça dans la recette. Cartier a l’art d’aller puiser quelques éléments dans ses archives, histoire de rester fidèle à son ADN, de les retravailler version troisième millénaire, et de proposer quelque chose de vraiment nouveau mais qui aura le mérite de ne pas se démoder. Picots, boules, clous carrés fusionnent pour composer un maillage cranté très singulier, beaucoup plus technique qu’on pourrait le croire.

Bijoux pointus ? Oui mais doux au toucher. Géométrique ? Oui mais généreux. Mécanique ? Oui, car toute les pièces sont assemblées mais libres de mouvement. Clash de Cartier est fixe mais mobile. Tout réside dans l’opposition, dans le paradoxe. Du Clash au précieux, il n’y a qu’un pas ! ...

Rencontre avec Pierre Rainero, directeur de l’image et du patrimoine de Cartier.

Une collection destinée à un public très cosmopolite...

Clash est vraiment une collection que la marque a voulue pour être portée tous les jours. Dans notre manière de la concevoir, en tout cas créativement, c’est un paramètre que l’on intègre. On pense bien sûr au volume de la pièce, mais aussi à l’intimité qu’une personne peut avoir avec son bijou. La sensualité au toucher et le côté ludique du mouvement. Ça fait partie du plaisir que l’on a à le porter.

Cette collection s’adresse-t-elle également aux hommes ?

Pourquoi pas ! C’est très Cartier. Notre premier objectif est toujours de créer de beaux objets. C’est une valeur en laquelle on croit. Le deuxième objectif est de penser de quelle manière ils pourront s’inscrire dans la vie d’aujourd’hui. Pour cette ligne, on a pensé aux femmes en priorité. Mais on n’exclut jamais personne. On se trompe souvent et je pense que c’est parce que justement, la recherche du bel objet touche autant les hommes que les femmes.

Vous avez sorti une édition limitée avec du corail, va-t-elle évoluer ?

Elle est limitée parce que les sources de corail le sont. La Maison est très attentive à la qualité et à la couleur du corail. On plaisante souvent en interne en parlant du corail de Louis Cartier. Nous avons toujours travaillé une couleur d’orange qui nous est propre. Ni trop rouge et surtout pas peau de pêche.

D’autre pierres sont-elles envisageables ?

Oui ! La force d’une idée réside dans sa capacité à évoluer dans le temps. La boule remplace la tête de clou carrée. C’est une version qui prouve que le design peut rester le même tout en étant différent. Elle prouve que l’on peut utiliser d’autres matériaux et jouer sur des associations qui peuvent s’avérer être intéressantes.

Pourquoi Clash ?

Notamment parce qu’il y a cette dualité entre les formes pointues et les formes rondes. Mais il y a bien sûr une notion de confort.

Le prix d’entrée de 2060 € pour la bague, pour attirer une jeune clientèle...

C’était un objectif. On voulait que cette bague s’adresse effectivement aussi aux jeunes générations.

Derrière des objets qui sont faussement simples, les défis techniques devaient être importants ?

C’était le challenge dès le début. Le projet nous a séduit par son côté technique. D’ailleurs nous avons statué dessus sur base d’une maquette et non d’un dessin. Le côté mobile a fait partie de l’idée de base. Si nous n’étions pas parvenu à le réaliser, je ne crois pas que nous serions allés au bout. Ça fait partie de la force de cette collection, qu’elle que soit la taille de la pièce.

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