Ivresse, le nouveau restaurant à découvrir absolument à Uccle

Parmi les nombreuses ouvertures remarquées d’établissements bruxellois, on a pointé celle d’Ivresse, à la fois traiteur, caviste et restaurant aux ambitions locavores !

 

 

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE |

Plus que jamais, 2022 a été l’année de l’ouverture de restaurants plutôt bruxellois et orientés “gastronomie zéro km avec des vins sans soufre” (ça y est, je viens de nommer un genre avec trop de mots) principalement dans la commune de Saint-Gilles. Voilà qu’un spin-off d’une adresse saint-gilloise, Le Dillens, choisit le grand voyage vers le sud (bref, descend la chaussée d’Alsemberg) pour s’installer à un jet de houblon du parvis Saint-Pierre avec des ambitions de gastronomie.

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Le lieu

C’est bien sûr Florence qui m’entraîne ici, son carnet d’adresses de restaurateurs barbus de la good food 2022 ayant toujours une longueur d’avance. Ben (le grand) et Ben (le petit), ainsi que Thomas et Quentin sont à la manœuvre, il ne s’agit pas pour autant d’un club gentlemen only, l’équipe! Ivresse, c’est un traiteur, avec du frais et des conserves maison, un caviste, avec des vins sans chimie - Bientôt, on ne le dira même plus !, assène Florence - et c’est un restaurant avec des ambitions gastronomiques locavores (et donc menu obligé, pour faire court). Niveau déco, on est dans le minimaliste typique de ce genre d’enseignes, avec un côté épuré qui fait du bien. Il y a ici de la place, de l’espace, la grande et impeccable cuisine regarde la salle, les matériaux sont de très noble origine (mais récupérés), on sent comme la naissance d’une récup’ chic comme on l’avait déjà ressenti chez Pinsaci Tu, il y a quelques mois. Ce “nature no brol” nous emballe assez, mais on est là pour manger, pas pour la chronique déco.

Dans l'assiette

Les apéros donnent le ton, avec une sorte de bière de quetsche qui dilate les papilles comme une gueuze (apéro, quoi !) pour moi et un vermouth de pomme danois limite illuminati de la forêt de sapins-pommiers pour Florence. Il y a ici deux menus, un 5 services (à 55 €), un 7 services (à 70 €) et en option, on peut rajouter du homard bleu (moyennant 35 € de supplément, c’est du bleu, pas du canadien) et une assiette de fromages (à 12 €). Petit Ben propose un accord liquides-solides tarifé 35 € avec le petit menu et 45 € avec le grand. Nous pratiquons Florence et moi de plus en plus une gastronomie durable, tant pour le portefeuille que pour nos corps - à ce jour encore plutôt sains ! - et nous choisissons le menu à 55 € et, rare dans nos aventures, on se laisse tenter par une bouteille d’un vin sudiste, Farenheit de Sébastien Chatillon (48 €), qui s’avérera être un véritable SUV de fraîcheur, capable de côtoyer la variété du menu du jour.

Petites mises en bouche bien envoyées, blinis à l’encre de seiche et crème crue, et chou-fleur sauvage – Florence me précise qu’il ne mord pas – mayo à l’ail des ours. Je sais que l’exercice va donner dans le végétal et en effet, la première entrée, c’est du fenouil mais sans être ni cru ni cuit, il résiste pour ensuite se laisser mâcher en douceur, sublimé par du lait battu et une huile de persil. Arrive une tomate à la tomate et avec de l’eau de tomate. En gros c’est une demi-tomate (cornue des Andes) et, dessus il y a une tartinade de tomate. Ce plat, qui pourrait bien devenir un classique, est LE plat de la soirée, j’en profite pour faire le savant et expliquer à Florence que, ce faisant, les chefs ont concentré l’acide glutamique de la tomate (qui donne l’umami) et c’est juste magique.

On signale au passage que les légumes viennent de la ferme Le monde des mille couleurs, qui fournit aussi le grand Français Florent Ladeyn et boum. C’est là qu’arrive le moment embarrassant où Florence lèche son assiette. Arrive un morceau de cochon bio fermier garanti bien-être (il le dirait lui-même s’il n’était passé entretemps de vie à trépas ) avec des haricots verts (très verts) et des moules décoquillées. C’est bon, mais ça s’envole moins. Heureusement, à un moment, mon couteau, ma fourchette et ma bouche rencontrent le gras du cochon où se niche le goût (Flo me file son gras), mais pour ma part, le haricot vert a un poil trop de mâche (Florence s’insurge et me rappelle que les fibres, c’est bon). Trio de fromage exquis avec notamment un gruyère suisse AOP ; avec lequel on nous offre une dégustation de saké « oxydatif », qui me retourne. Ensuite, un premier dessert très simple : juste des figues, du fromage frais et un caramel de kriek, qui donne son sens au plat. Le deuxième dessert met à l’honneur l’autre fruit sacré de septembre, la mirabelle, compotée, lovée dans une pâte légère, plus travaillé, c’est excellent !

Notre repas en images :

Verdict

Ivresse n’est ouvert que depuis trois mois. On y cuisine, on travaille, on explore. L’ambition est grande, le niveau est déjà bon ; on est dans cette catégorie d’adresses où il faut absolument se laisser faire, ressentir et se laisser porter, accepter que certaines envolées montent plus haut que d’autres. On y retournera, c’est sûr !

L'adresse : 6 rue du Postillon, 1180 Uccle, ivresse-restaurant.be

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