Quelle est la somme que vous devriez avoir épargnée à 30, 40 et 50 ans ?

On nous rebat sans cesse les oreilles sur la nécessité de faire des économies, mais on nous dit rarement quel montant épargner en fonction de notre âge. La méthode Greene permet de se faire une petite idée du montant idéal que nous devrions avoir de côté à chaque période de notre vie.

Par Camille Vernin / Photo : Unsplash / Josh Appel |

Combien devriez-vous avoir sur votre compte épargne à 30, 40 ou 50 ans ? C'est la question que s'est posée l'économiste Kimmie Greene. L'objectif : pouvoir vivre convenablement jusqu'au moment de prendre sa retraite, ou du moins bénéficier d'un matelas confortable pour pallier les éventuels imprévus tout au long de la vie. 

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Pour cela, il a développé une formule toute simple qui prend en compte deux facteurs. D'un côté, l'âge de chaque personne, de l'autre, le salaire annuel de chaque travailleur. En combinant ces deux points, la formule permet de calculer la somme d'argent que vous auriez dû mettre de côté à chaque nouvelle tranche d'âge. Le but est de donner aux gens un objectif clair du montant à atteindre, pour réguler son épargne en fonction.

Que dit la méthode Greene ? 

À 20 ans, vous devriez avoir économisé 25 % de votre salaire net annuel actuel.

À 30 ans, vous devriez avoir épargné 100 % de votre salaire net annuel actuel.

À 35 ans, vous devriez avoir épargné deux fois votre salaire net annuel actuel.

À 40 ans, vous devriez avoir épargné trois fois votre salaire net annuel actuel.

À 45 ans, vous devriez avoir épargné quatre fois votre salaire net annuel actuel.

À 50 ans, vous devriez avoir épargné cinq fois votre salaire net annuel actuel.

À 55 ans, vous devriez avoir épargné six fois votre salaire net annuel actuel.

À 60 ans, vous devriez avoir épargné sept fois votre salaire net annuel actuel.

À 65 ans, lorsque vous atteindrez l'âge approximatif de la retraite, vous devriez avoir épargné huit fois votre salaire net actuel.

Des objectifs atteignables ?

Ces chiffres vous ont déprimé ? L'économiste Kimmie Greene rappelle qu'il ne s'agit que d'une ligne directrice. Tout le monde n'est malheureusement pas égal face au coût de la vie et ne peut pas se permettre d'épargner autant que son voisin ou sa voisine. L'important est donc de faire du mieux que l'on peut pour se rapprocher de cette valeur, sans se déprécier si on n'atteint pas exactement son objectif. Pour résumer ce tableau, on peut dire que le but est d'éviter un maximum de descendre en dessous d'une épargne de 20% de l'équivalent de son salaire net annuel. De cette manière, vous disposerez tous les 5 ans d'une épargne égale à votre salaire complet. 

Si vous pensez être loin du compte, rien ne vous empêche de commencer dès maintenant. Bien sûr, si vous commencez à épargner à 25 ans (âge autour duquel beaucoup de jeunes sortent des études), il sera plus difficile d'avoir épargné 100% de votre salaire annuel à 30 ans que si vous aviez commencé à 20 ans ou plus tôt. L'important est d'établir l'ordre de ses priorités en matière de dépenses et, surtout, de se tenir aux montants placés sur son compte épargne. En gros, on n'y touche qu'en cas d'extrême nécessité, et pas pour se craquer un énième resto ou une fringue dont on n'a pas franchement besoin. 

Un contexte de moins en moins propice à l'épargne

D'ailleurs, le conseil de l'expert financier Kelly Smith à ATTN est un peu plus frugal. Selon lui, le montant que vous devriez avoir épargné à l'âge de 30 ans "dépend de votre situation dans la vie". Il déclare à ce propos : "Je pense que l'objectif, à tout âge, est d'arriver à avoir six mois de frais de subsistance épargnés. Certes, c'est plus difficile dans la vingtaine, mais c'est un bon moment pour commencer", a déclaré Smith. 

"Six mois de dépenses" reste évidemment un concept relatif. En 2020, on estime que les ménages belges ont dépensé en moyenne 35 209 € par an, contre 35 764 euros en 2018. Le coût de la vie pourrait encore augmenter. L'inflation avait atteint 8,97 % en mai, le plus haut niveau jamais enregistré en Belgique en près de 40 ans. "Pour un ménage moyen, on pourrait avoir un coût supplémentaire de la vie de 500 à 600 €", rapporte Bruno Colmant, professeur d'économie à l'UCLouvain et à l'ICHEC à RTL Info. Cela comprend l'augmentation des prix énergétiques, la hausse des prix alimentaires ainsi que l'indexation des loyers qui pourrait atteindre 10 % du salaire des personnes moins favorisées. 

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