Sept tendances repérées sur les défilés

Du catwalk à la vraie vie, il n’y a qu’un pas. La preuve avec ces sept tendances, incontournables cette saison. On vous les détaille et on vous explique comment les porter dans la vraie vie, les conseils d’un expert à l’appui.

Par Marie Honnay/. Photos D.R. / Photonews. |

Blanc éclatant

Ce printemps, c’est la couleur incontournable du dressing masculin. Comme si le vestiaire hommes (ou l’homme tout court, c’est vous qui voyez) devait se laver de tous ses pêchés. Si les vôtres concernent vos fashion faux-pas, pas sûr que le total look immaculé les lavera plus blanc que blanc. Mais on peut essayer. Sur le catwalk, Balmain mixe satin et vinyle transparent. Hedi Slimane (Celine) marie le crème et le blanc et Virgil Abloh (Off-White) se sert de ce canevas pour y faire dessiner des enfants. Chez Fendi, le blanc prend des allures seventies et chez Saint Laurent une allure Rockabilly.

Les conseils pratiques de Damien Chamballon, store manager chez Smets: Il s’agit d’une grosse tendance qui, si elle est un peu compliquée à s’approprier, n’en reste pas moins intéressante. Elle a démarré avec la tendance des sneakers blanches pour s’étendre aujourd’hui à tout le dressing masculin. A moins d’être vraiment modeux, évitez le total look et travaillez par petite touches. Le meilleur plan, c’est le denim blanc, surtout le pantalon (chez Dior, Balmain ou Celine) mixé à une teinte pastel, du vert menthe, par exemple. A tester aussi : la chemise blanche, non plus en version premier degré, mais bien repensée dans une coupe oversize plus contemporaine. Côté souliers, on évite les boots. Misez sur une paire de sneakers ou un joli mocassin.

Phénoménal sac banane

Cette saison, on se demande comment les hommes qui refuseront de succomber à la tendance sac banane vont bien pouvoir se justifier. C’est simple : on peut parler de véritable raz-de-marée. Dans sa version basique – entendez, en nylon muni de sangles qu’on accroche au niveau de la ceinture (comme chez Off-White ou Versace) - jusqu’à sa déclinaison deluxe en cuir grainé (chez Hermès) en passant par son outsider, la minitrousse à porter en bandoulière, tout est possible. Côté style, vous pouvez le serrer sur votre poitrine (musclée, de préférence) comme chez Jacquemus ou oser le Saddle Bag (le cultissime it-bag de Dior) revisité pour les mâles.

Les conseils de notre expert : Pour les marques de luxe, se positionner clairement dans le créneau maroquinerie est une obligation. Jusqu’ici, les sacs féminins se taillaient le gros du marché. Depuis l’arrivée de Kim Jones à la direction artistique de Dior (c’est lui qui a eu l’idée géniale, il y a trois saisons, de lancer, en collaboration avec Alyx, le Saddle Bag en version masculine), les autres marques surfent sur la tendance. Contrairement à ce qu’on peut observer côté féminin, le sac masculin est fortement centré sur l’idée de logo. Surtout lorsqu’on parle de la banane. Le mieux est de l’adopter dans un esprit streetwear, voire même, si vous misez sur un modèle un peu luxe, sur un costume.

Exotica

L’été dernier, on espérait encore que la tendance serait éphémère. Sauf qu’en ces temps moroses, il ne faudrait pas sous-estimer le pouvoir euphorisant d’un vêtement. La chemise exotique est en effet le plus court chemin vers une cool attitude qui rime avec vacances. Du sea, sex & sun en version manches courtes si vous préférez. Surtout si, comme sur le catwalk des défilés de ce printemps/été, vous jouez le kitsch jusqu’au bout avec, comme chez Valentino, le bob assorti à la chemise. Chez Dries van Noten, on cumule (chemise + pantalon) et on mixe la tendance à un blazer à carreaux. A tester aussi : l’esprit Dsquared2, une sorte de « East meets West » de la chemise exotique.

Les conseils pratiques de notre expert : Il y a quelques saisons, Prada a initié la tendance dans un registre rétro très fifties. Depuis quelques saisons, Casablanca, le label qui excelle dans ce registre, l’envisage dans des matières très fluides, type soie. Travis Scott et Kendall Jenner en ont portés et le reste de la planète mode a suivi. Si le total look (chemise et pantalon fluides) est évidemment très réussi, vous pouvez aussi vous limiter à un haut. Soit fluide, soit plus rigide, une version à porter en surchemise avec un pantalon près du corps, une paire de Birkenstock ou de mocassins.

Le tailoring version oversize

Vous pensiez tout savoir sur l’art de bien porter le costume ? C’est mal connaître les designers, jamais à court d’idées quand il s’agit de dévergonder ce bon vieux blazer/pantalon. Cet été, ils ont décidé de nous replonger dans nos années Miami Vice. Que celui qui n’a jamais, ne serait-ce qu’un instant, fantasmé sur le costume rose poudré de Don Johnson tente de nous convaincre, petit menteur, qu’il n’a jamais songé au botox… Bref, vous l’aurez compris : le costume pastel est à la mode ce que Voici est à la presse écrite : un truc honteux qu’on consomme en secret. Enfin, plus si secrètement que ça depuis que des marques très sartoriales, comme Paul Smith ou encore Bottega Veneta l’ont mis sur le devant du catwalk. Même que ce dernier label, tout comme Ami et Prada, l’ont associé à un bermuda. Le plus important ? Choisir le vôtre en version oversize.

Les conseils pratiques de notre expert : Seules les marques de luxe bénéficiant d’une réelle expertise s’aventurent dans ce créneau assez périlleux. Car l’idée est bien de revisiter le costume en termes tant de couleurs que de coupes et de proportions. La veste est large et fluide, le pantalon affiche une taille haute et des jambes plus larges. Cette saison, il gagne en confort et en peps puisqu’il se décline dans des teintes pastel (turquoise, vert ou rose). Portez-le de préférence avec un T-shirt blanc (plutôt qu’une chemise) et une paire de baskets à semelles XL.

L’esprit k-Way deluxe

Le K-Way, c’est comme un Pampers ou un Kleenex : un nom propre devenu commun. Cette saison, si vous voulez vous la jouer « initié », ne dites plus K-Way, ni-même imper et encore moins coupe-vent. Dites juste shell jacket, une appellation nettement plus snob qui a le mérite (« shell » veut dire coquille) d’évoquer les vacances. Même la très chic maison Hermès donne dans l’esprit coquillages et cocotiers avec un exemplaire de ladite veste en bleu océan. Chez Ferragamo, elle est greige et translucide. Du coup, on la porte à-même la peau. Pour Ermenegildo Zegna, la coupe très chic est contrebalancée par une couleur et un motif plutôt audacieux. Idem chez Off-White qui la décline en poncho esprit tye & die. Et on s’en sert pour se protéger de la pluie ? Mais enfin non. Il y a des parapluies pour ça.

Les conseils pratiques de notre expert : Cette tendance est une retombée directe de la tendance utility wear. L’idée, c’est de capitaliser sur le caractère novateur des matières pour offrir un look, mais surtout un max de confort aux hommes. Comme chez Alyx Studio, combinez votre shell jacket à un pantalon un peu chic. Pour accessoiriser le look, une paire de sneakers fera l’affaire, mais vous pouvez aussi tenter les boots à semelles en caoutchouc, dérivées, elles aussi, de la tendance workwear.

My name is bob

C’est vrai, il a quelques concurrents : le fichu de mamy en soie chez Kenzo ou le chapeau de paille version western chez Saint Laurent, mais le vrai gagnant de ce printemps/été, c’est le bob, un petit chapeau rendu célèbre par nos pêcheurs de crevettes ostendais. Reste à savoir pourquoi, alors qu’on sait qu’il s’agit de la tendance la plus improbable de la saison, vous allez tout de même finir par investir dans cet accessoire. D’abord parce qu’il est multi-facettes. Chez Jacquemus, il se pare d’une cordelette esprit baroudeur et chez Fendi, il se décline en version imperméable. Et si, vraiment, vous doutez de sa légitimité, la pré-collection Dior de l’automne prochain devrait vous convaincre que ce petit chapeau-là n’a rien d’une tendance éphémère.

Les conseils pratiques de notre expert : Prada s’est lancée la première avec un modèle en nylon inspirée du look des skateurs. Un vrai parti-pris qui reste assez niche, mais qui a le mérite de permettre aux plus jeunes de s’offrir un accessoire griffé à moins de 200 €. Passé un certain âge, le bob reste toutefois difficile à assumer. Portez-le pendant vos vacances avec des vêtements très cool dans un esprit street. En cas de doute, restez sur la casquette.

Trench revisité

Quoi de plus simple et rassurant qu’un joli trench masculin ? Celui que vous connaissez est droit, couleur mastic (ou à la rigueur marine) et avec des boutons ton sur ton qui font chic. Naaan. Ça, c’étant avant. Avant que Paul Smith le revisite en version oversize avec une doublure fluo, qu’Ami, Saint Laurent ou Bottega Veneta la jouent « Inspecteur Gadget 2.0 » (décliné en version XL) ou que Gucci et Tod’s l’agrémentent de motifs audacieux, voire carrément décalés. Cette saison, le trench prend du galon et s’autorise toutes les audaces. Le défi ? Rester stylé, même si vous décidez d’afficher des têtes de Mickey sur votre imper. Mais puisqu’Alexandro Michele a décidé qu’il en serait ainsi, qui osera le contredire ?

Les conseils pratiques de notre expert : Dans sa version classique, c’est-à-dire cintrée et ceinturée, le trench a fait son temps. Cette saison, on lui préfère la veste, plus courte, inspirée du trench. Pour l’instant, les designers s’amusent, c’est une grosse tendance, à déconstruire les classiques de notre dressing pour les restructurer d’une autre façon. De manière générale, misez sur un imper oversize dans un tissu robuste avec des empiècements dans une autre matière, dont le cuir. Optez pour une coupe très loose et ne le ceinturez surtout pas.

Damien Chamballon, store manager chez Smets à Bruxelles. La sélection de la boutique est à découvrir chez Smets, rue de Namur 68 1000 Bruxelles et sur l’e-shop de l’enseigne.

Suivez So Soir sur Facebook et Instagram pour ne rien rater des dernières tendances en matière de mode, beauté, food et bien plus encore. 

Lire aussi :