Treize fautes de français parmi les plus courantes (et que vous ignorez peut-être)

Certaines expressions ou tournures de phrases nous semblent correctes parce que nous les utilisons et entendons partout, à la télévision, à la radio ou encore dans la bouche de nos interlocuteurs… Pourtant, elles constituent des fautes de français.

Par Tiffany Sales. Photo : Flickr - Janet Galore. |

S’avérer vrai ou faux

“La rumeur s’est avérée fausse”

Le sens premier de s’avérer est « se révéler vrai ». Gardez-vous donc de dire “s’avérer faux”, vous commettriez un contresens. Ne dites pas non plus « s’avérer exact », vous feriez un pléonasme. Dites plutôt « cela s’est avéré » ou « cela s’est révélé vrai ». 

À l’instar de

« À l’instar de la pomme, le chou est un légume ».

« À l’instar de » ne signifie pas « contrairement à » mais « comme ». La phrase ci-dessus signifierait donc « Comme la pomme, le chou est un légume ». Privilégiez « contrairement à ». 

De façon ou de manière à ce que 

« Je parle lentement de manière à ce qu’il me comprenne bien »

Cette formule hybride de « de manière à » et « de manière que » est inexacte et inutilement lourde. Dites plutôt « Je parle lentement de manière qu’il me comprenne ». Comment ça, ça ne sonne pas bien ? 

À l’attention de / À l’intention de
    
« Une fête a été organisée à l’attention de sa sœur ».

On utilise « à l’attention de » uniquement en tête d’une lettre pour préciser son destinataire ou signaler que le document est soumis à l’examen de celui-ci. « A l’intention de » va beaucoup plus loin puisque cette locution signifie que la démarche est faite en l’honneur de quelqu’un. 

Se rappeler de

«  Je me rappelle de mon chien »

Tout comme « pallier à » et « primer sur », « se rappeler de » est une faute qu’il vaut mieux éviter. En effet, le verbe n’est jamais suivi d’une préposition. Dites plutôt « je me rappelle mon chien » ou «  je me souviens de mon chien ». 

Suite à

« Suite à ses nombreux entrainements, il est devenu excellent en natation ». 

L’expression exacte est « à la suite de » : « à la suite de ses nombreux entrainements, il est devenu excellent en natation ». 

Moins pire

« Mes notes sont moins pires que la dernière fois » 

Pire ne s’utilise jamais avec moins ou plus. Il doit être utilisé seul : « mes notes sont pires que la dernière fois ». Pour remplacer « moins pire », privilégiez par exemple, « moins grave », « moins mauvais », « moins épouvantable ».

Moi, personnellement

« Moi, personnellement j’aime bien les tomates »

Un vilain pléonasme à éviter. 

Il est âgé entre 30 et 35 ans

Dans un français correct, il suffit de dire il a « entre 30 et 35 ans ». Dire « être âgé de » est un calque de l’anglais « to be X years old ». 

Après que / avant que

« Après qu’il soit parti, nous avons rangé la maison »

À la suite de « après que », il faut toujours utiliser un indicatif (passé) et non un subjonctif. La formulation correcte de la phrase ci-dessus est donc : « après qu’il est parti, nous avons rangé la maison ». Par contre, on utilise le subjonctif à la suite de « avant que » : « avant qu’il soit parti, nous avons rangé la maison ». 

Malgré que

« Malgré qu’il pleuve, je suis partie me promener »

Cette locution a beau être courante, elle n’en est pas moins incorrecte. Utilisez à la place « bien qu’il pleuve » ou « malgré la pluie ». Notez toutefois que l’expression figée « malgré que j’en aie » ou « malgré qu’il en ait », signifiant « malgré moi » ou « malgré lui » est correcte. 

Je ne sais pas c’est qui

« Tu le connais ? Non, je ne sais pas c’est qui ».

Si cette expression est souvent utilisée par les enfants qui ne connaissent pas encore la tournure correcte des phrases en français, certains adultes l’utilisent étonnamment tous les jours. Et à tort. La règle de base en français est que le sujet (qui) doit se placer avant le verbe, à moins que la phrase ne soit négative. Dites plutôt « Non, je ne sais pas qui c’est ». Combo spécial : "C'est qui qui dit ça ? - Je te l'ai déjà dit, je ne sais pas c'est qui".

Quarantenaire / cinquantenaire 

« Ces quarantenaires sont bien plus actifs que les jeunes »

Vous ne pouvez utiliser quarantenaire ou encore cinquantenaire pour désigner des personnes. Ces termes ne s’appliquent qu’à l’anniversaire d’un événement. Par exemple : « Le cinquantenaire de l’usine ou du traité de Rome ». Dites plutôt « quadragénaire » ou « quinquagénaire ».