Yi Chan, le resto asiatique et bar à cocktails qui casse les codes à Bruxelles

Dans l’hyper centre bruxellois, dans une rue pleine de restaurants asiatiques à la qualité très variable, se cache depuis des années une vraie pépite : Yi Chan. Nos chroniqueurs food Carlo et Flo ont pris le temps de s'y attabler. Quel est leur verdict ?

Texte et photos: Florence Hainaut et Carlo de Pascale |

Nous avons dû vérifier plusieurs fois, fouiller notre mémoire et nos ordinateurs, mais force est de constater que non, nous n’avons jamais pris le temps de nous asseoir tous les deux dans ce restaurant sino-vietnamien pour slurper des nouilles et vous raconter pourquoi vous devriez faire la même chose. Slurper chez Yi Chan nous l’avons fait à de très nombreuses reprises, ensemble et séparément. C’est une adresse refuge, celle qui est ouverte quand tout est fermé, où tout est bon et où on peut commander les yeux fermés.

C’est Carlo qui me l’a fait découvrir, j’y ai emmené pas mal de gens depuis. Il était donc largement temps que l’on partage avec vous notre amour pour ce resto. Ce n’est un secret pour personne, Carlo est un mangeur de pâtes - et de nouilles aussi. Une partie de son amour de la cuisine lui vient de son père, un Italien très Italien et également gastronome curieux. Le petit Carlo mange du porc laqué avec des baguettes depuis qu’il a six ans. Ce qui nous fait un point commun : pour mes parents, aller au restaurant c’était aller au restaurant chinois. À leur décharge, à Namur, dans les années 80, c’était ce qu’on trouvait de plus excitant d’un point de vue gastronomique. Tout ça pour dire qu’on mange très bien avec des baguettes et que notre madeleine de Proust goûte le vinaigre de riz noir. 

Le lieu 

Yi Chan s’est affranchi des codes visuels un peu caricaturaux des restaurants asiatiques, donc pas de dragon géant et de fontaine. Le point central, c’est le bar et on y sert ce que certains (dont nous) estiment être les meilleurs cocktails de la ville. Yen Pham, le propriétaire des lieux, est un mixologue reconnu de chez reconnu, auxquels de très grandes maisons font appel comme consultant. Parmi ses créations : Gin Bombay Sapphire - Poire Williams - Verjus – huile de sésame ou Sochu (eau de vie japonaise) - liqueur de tomate - Sherry Amontillado - CO2. Ses cocktails valent à eux seuls la visite. Mais comme il est midi et que nous n’avons pas envie de nous retrouver sur nos têtes en chantant du Patrick Sébastien, on opte pour un thé glacé au jasmin (5€) et une Piju (5,5€), une bière aux agrumes que Yen Pham a créée.  

Dans l’assiette

Autre point fort du resto : ses dim sum. Ils sont faits maison, ce qui est rarement le cas vu la tonne de travail que cela représente. Et ils sont fantastiques. Nous commençons d’ailleurs par en commander plein, un peu au hasard. D’abord les Xiao long bao (9€), des raviolis vapeur de pâte de blé, farce porc gingembre. Petite subtilité : il y a du bouillon à l’intérieur, donc si vous tenez à la propreté de votre plastron, vous n’en ferez qu’une bouchée. Sinon ça spite, comme on dit chez nous.

Les char siu bao (9€), des brioches vapeur légères comme des nuages farcies au porc laqué caramélisé, puis les siu mai, (8€), des raviolis vapeur à base de pâte aux œufs, farce porc scampis. Et parce que la description me semble totalement improbable, je jette enfin mon dévolu sur les lok bak go (10€), des petits gâteaux de radis blanc, crevettes et saucisson. Alors je sais : sur le papier, ça a l’air d’être une recette inventée par quelqu’un de pas très doué ou pas très bienveillant, mais en vrai, c’est une merveille toute fluffy, pleine de délicatesse. Une découverte. Et pour les amateurs de choses chinoises traditionnelles, les intestins de porc frits et les pattes de poulets marinées vous tendent les bras.

Yi Chan est donc un resto sino-vietnamien, et ici on trouve des pho fabuleux. Une (immense !) soupe vietnamienne, du bouillon profond et aromatique, des nouilles de riz, des herbes fraiches, des pousses de soja, des boulettes et de fines tranches de boeuf (éventuellement maturé si vous voulez). La taille médium (entre 14 et 19€) est largement suffisante. Pour changer, j’opte cette fois-ci pour la hu tieu nam vang (15€) au bouillon de volaille, haché de porc, scampi, beignet frit. Mais je finis le bouillon pho de Carlo, parce que rien ne vaut le pho.

On peut aussi vous recommander les viandes rôties, dont le canard pékinois (22€), à rouler dans des petites crêpes de riz avec des fines lamelles de poireau et de la sauce hoisin. Ça tache les doigts, ça coule un peu sur le menton, et c’est bon, tellement bon!

Verdict

Yi Chan combine vraiment tout : une sélection pointue de plats chinois, des classiques vietnamiens (je vous rappelle que les pays sont voisins et que la combinaison des deux est assez logique), des cocktails de très très haute volée, des horaires qui permettent d’aller au cinéma Palace avant ou de sauver un dimanche un peu morne. On trouve quelques options végétariennes (dim sum, aubergines marinées, salade de concombre, pak choy sauté) et des cocktails sans alcool

Tout est dit ? « Tu as oublié de parler du porc croustillant », s’écrie Carlo. C’est vrai. Vous le trouverez dans le trio de rôtisserie (26€) : porc laqué, porc croustillant, canard laqué, pak choï riz et sauce soja. Mais notre soirée parfaite, c’est vraiment dim sum et cocktails. Vous nous en direz des nouvelles.

L'adresse ? 13 rue Jules Van Praet, 1000 Bruxelles.

Plus d'infos : yichanbrussels.eatbu.com ou par téléphone 02.502.87.66.

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