Bruxelles : Que vaut Klok, le restaurant de Florent Ladeyn, ancien candidat de Top Chef ?

Cette semaine, nos chroniqueurs food Carlo et Flo testent Klok, le restaurant de Florent Ladeyn, finaliste de la saison 4 de Top Chef. Le chef entrepreneur, aux multiples adresses dans les Hauts-de-France, ajoute un nouveau restaurant à sa galaxie en plein centre de Bruxelles. Quel est le verdict ? 

Texte et photos Florence Hainaut et Carlo de Pascale |

Klok ! Oui comme « cloche » ou pendule, car nous sommes place Rouppe, au rez de l’hôtel de la Grande Cloche et Florent en bon Français, mais des Flandres françaises, aime revendiquer son appartenance à cette belle région en donnant des noms flamands à nombre de ses enseignes (Bierbuik, Bloemeke, à Lille, notamment). Florence et moi, on aime. On aime Florent et surtout, la cuisine de son auberge du Vert Mont (Boeschepe dans le 59 à un jet de Houblon de Poperinge), et nous n’avons (probablement) pas (assez) traîné avant d’aller voir la proposition du chef dans notre capitale.

Les lieux sont connus, on est place Rouppe, en plein centre, là où auparavant il y avait Pasta Madre que nous regrettons beaucoup. Rien n’a changé, même pas le four à pizza qui est pratiquement le seul ustensile de cuisson avec lequel l’équipe doit se débrouiller.

La vidéo du jour :

Que propose Klok? Un programme ambitieux : tout d’abord une cuisine ultra-locavore, végétale, mais pas que, qui fait même l’impasse sur le poivre et le café, des petits déjeuners, des brunchs (sans ressembler en rien à un restaurant d’hôtels, on rappelle que nous sommes au rez d’un hôtel). Et le soir, un menu unique, cinq services à 60 € (avec deux services en + moyennant 9 € de supplément) et un « pairing » boissons (pas que du vin, donc !) à 30 €. Même si ce tarif, sur le papier est plutôt bas dans le monde impitoyable des « menus obligatoires », il est aligné sur les prix du Vert Mont et il laisse à penser que l’expérience pourrait être du même tonneau (de bière).

On connaît ma partenaire depuis quelques années : elle déteste choisir, et en plus elle n’a rien contre les menus à rallonge et on « part donc » sur un menu 7 services. En cuisine, on voit surtout s’affairer Jordan (Ex La Toya, très belle adresse lorraine) mais on sait qu’ils et elles sont plusieurs et on réfute ici la notion de « chef ».

Paradoxes

Le premier paradoxe de la maison, et il est totalement voulu, c’est la vaisselle, de l’Ikea bas de gamme (genre fausse porcelaine) tant pour les assiettes que les verres, ou les verres à cocktail, qui ont leur charme, et d’ailleurs, on se régale avec notamment le cocktail gin-branches-de cassis-pommes-menthe (11 €), car ces faux verres anciens suédois ont un côté deuxième degré assez amusant. 

Le deuxième, c’est le grand écart entre un menu raffiné et un service certes plus qu’aimable, amical, mais clairement débordé ce soir-là, mais on était à quelques jours de l’ouverture. 

En revanche, les assiettes qui se succèdent à assez bon rythme (on sait que là, c’est moi qui crains de m’ennuyer) avec quelques vraies réussites, comme les mises en bouche, un « welsh » réinterprété en galette croustillante et crème de fromage à la bière sur lequel Florence passe son tour, des croquettes bulot-cochon qui m’emmènent au sommet du mont Kemmel (ou du mont de l’Enclus, c’est selon).

Parmi les meilleurs moments vraiment « saillants » de cette dégustation, une Saint-Jacques et sèches dans un jus d’une grande « sapidité » comme disent les vrais experts, que Florence lape (le jus) comme son chat Tromboline (Oui, Florence est du genre à lécher les assiettes, parfois j’ai honte) tandis que ma plus grande « régalade » sera une viande de bœuf confite, de celles qui te laissent les saveurs du jus au de viande bien chargé en goût collagène sur les dents j’adore.

Flamiche m’a tuer

Alors que le repas se poursuit et que les appétits s’apaisent, arrive un des services « en sus ». Une « flamiche » à l’ail des ours, plutôt flammekueche que flamiche, ou une pizza, si on préfère, délicieuse mais dont le volume calorique arrive un peu tard dans le « game ». Florence checke si ça ne « goûte » pas trop le fromage, mange un peu de pâte et de condiment à l’ail des ours, et fait un peu sa Tromboline en laissant pas mal de l’affaire à Carlo-Gargantua qui oublie souvent que gastronomie sans conscience peut affecter ton estomac. Fromage (léger) de brebis, dessert (simple) de cuisinier (ce n’est pas une critique) avec des poires et d’autres choses douces et croquantes pour terminer.

Verdict

Les équipes de pros de Florent Ladeyn ne sont certes pas venues juste exploiter une marque ni faire de la figuration. Dans un contexte où de nouvelles adresses s’emparent de notre centre-ville, on a ici tous les papiers en règle pour en faire une véritable étape gastronomique moderne. Il faudra continuer de garder l’esprit convivial tout en serrant quelques boulons, sachant que si le menu de base est certes à 60€, avec un cocktail de la bière ou du vin et l’une ou l’autre chose, les 100€ (justifiés malgré la vaisselle pour kötbullars) sont vite atteints. 

L'adresse ? 10 place Rouppe, 1000 Bruxelles. Dîner : menu surprise à 60€ et 90€ avec boissons. Du mardi au samedi de 19h à 21h. Petit déjeuner à la carte, assiettes de 3€ à 17€. De 7h à 10h30 sans réservation du lundi au vendredi et de 8h à 10h30 le samedi dimanche et jours fériés. Brunch à la carte, assiettes de 3 à 45€. Formule lunch à 28€ du lundi au vendredi.

Tous les jours de 10h30 à 15h.

Plus d'infos : klokbrussel.be ou Instagram : klok.brussel

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