Halo, le resto improbable
C'est une adresse qui a ouvert il y a quelques jours à peine en plein coeur du Sentier, dans le 2e arrondissement parisien. Pas de devanture apparente, une façade qui ne dit rien, il fallait se fier au bouche à oreille pour pousser la porte de ce nouvel établissement qui ne ressemble à aucun autre. On découvre un hôtel particulier datant du 18e siècle à la verrière pyramidale époustouflante datant de l’époque Eiffel, complètement rénové et transformé en espace hybride.
Dès le pas de la porte passée, la perte de repères est totale puisque vous ne tombez pas sur un restaurant mais sur un concept-store de fringues de luxe. L'idée ? Laisser carte blanche à des créateurs, designers et artistes en devenir pour mettre en avant leurs collections. On peut faire son shopping, puis manger un bout au resto. Les frontières entre les deux espaces sont tellement poreuses que les deux univers se mêlent complètement.
Vous pouvez acheter la vaisselle dans laquelle vous mangez, mais aussi les céramiques qui décorent la table, les protège-menus jusqu'à la chemise des serveurs ou le tablier en cuir du chef. Un cercle créatif vertueux qui ne s'arrête pas là. Le restaurant a été imaginé comme un speakeasy, caché derrière un espace impossible à deviner, mais qui peut en réalité accueillir près de 70 couverts. Lorsqu'on y pénètre, s'impose un univers aussi perturbant que séduisant. Ambiance d'une sobriété extrême, et pourtant enthousiaste et intimiste, grâce à une scénographie millimétrée signée Lucie Rosenblatt de l'agence mur.mur.. Sol en béton brut, tables en marbre vert, banquettes design signées KAAN, et surtout ambiance à la bougie et... aux lampadaires HALO. Des petites merveilles de design qui créent véritablement une ambiance de coucher de soleil dans toute la pièce. Effet "wahou" garanti.
Un menu d'inspiration basque
Outre le lieu, l'autre singularité d'Halo est sa cuisine, pensée à l'image de ses deux fondateurs, Victor Goyeneix et Matthieu Nicolaï. Le premier est né au Pays Basque, le second en Provence. Il fallait une carte à l'image de ce paysage solaire. Ça donne un menu bistronomique aux accents basques et marseillais, orchestré par le jeune chef Victor Blanchet. Si son nom vous dit quelque chose, c'est parce que le jeune prodige de 24 ans seulement a participé à la 14e saison de Top Chef. Loin de se cacher derrière son look audacieux, le cuistot passé chez quelques pointures (de Victor Blanchet à Guillaume Sanchez en passant par Alain Passard) et qui a opéré comme sous-chef à L’Arpège, sait irrévocablement y faire.
D'abord avec ses ravioles de txistorra, fromage de brousse et piment d’Espelette à s'écrouler. Le jus de viande est divin, les ravioles fondantes à souhait. En plat, le poulpe grillé au barbecue, laquage pesto vert, crémeux haricot et soja offre un joli jeu de textures. Tout aussi réussi est le rouget maturé et snacké accompagné de pommes de terre en texture, sauce rouille et jus de bouillabaisse. Celles et ceux qui ne sont "pas très desserts" changeront incontestablement d'avis après avoir goûté la tartelette au chocolat noir, condiment kiwi et thym, glace jinkoa. La tartelette en pâte feuilletée et le chocolat pas sucré pour un sou, offre à ce dessert réputé généreux un caractère soudain ultra aérien. Bref, c'est bon, très bon. Le tout pour un prix franchement accessible. Comptez 70€ par tête, vin compris.
Passage obligé par le bar
Avant de partir, passage obligé par le sous-sol où un nouvel espace improbable se dévoile. Derrière un bar en miroirs, le mixologue Rémi Massai imagine des cocktails qui sentent bon la garrigue, le maquis, et l'iode. Après une chouette sélection de vins au repas (nature, en biodynamie, jusqu'aux vins traditionnels issus de domaines de prestige), on passe à l'after en sirotant leur Bomber au kombucha feuille de figuier & myrtille fusionnant la Provence et le Pays Basque. Bon à savoir, une autre pièce au sous-sol fait aussi office de table d'hôte pour un événement de groupes. Bientôt, ce sous-sol secret de 140m2 avec 4 mètres de plafond servira de lieux d'événements. Mais on vous garde le mystère pour la suite. Ne reste plus qu'à booker son prochain city-trip à Paris.
La France ne serait pas le pays où l'on apprend le mieux à parler français :
Infos :
Où ? 12 rue Saint-Sauveur, Paris 2e
Quand ? Déjeuner du mercredi au samedi de 12h à 15h. Dîner du mardi au samedi de 19h à 2h. Concept-store ouvert du mardi au dimanche de 11h à 19h.
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