La Sea-Dweller de Rolex : la clé des profondeurs

Après les expériences des scaphandriers, à la fin des années 40, le plongeur a voulu se rendre libre sous l’eau et découvrir sans risques les merveilles du fond des mers.

Ce rêve, Hans Wilsdorf le créateur des montres Rolex, la partageait déjà depuis les années 20, après la création de l’“Oyster”, la première montre étanche à l’eau qui créa l’évènement en traversant la Manche, au poignet d’une jeune nageuse anglaise. Mais il faudra attendre l’année 1954 pour voir apparaître sous cette marque celle qui deviendra la partenaire idéale sur terre comme sur mer : la “ Submariner ”, première montre capable de résister à une plongée jusque 100 mètres !

Un an plus tard, la performance sera doublée jusque moins 200 mètres. Dans les années 60, Rolex testera en eaux profondes un nouveau type de montre expérimentale : la “DeepSea”, conçue pour résister aux conditions les plus extrêmes. Attachée à la coque du bathyscaphe “Trieste ”, elle descendra au fin fond de l’abysse des Mariannes, à près de 11 000 mètres. À la même époque, les techniciens de la marque horlogère vont collaborer très étroitement avec l’une des entreprises françaises les plus performantes dans les opérations industrielles sous-marines : la Comex, et son fondateur Henri Delauze.

Leur objectif : résoudre le problème que pose la décom- pression explosive de la montre sous l’eau... mais aussi les dégâts dans les chambres hyperbares lors des repos !

Montre Deeps Sea-Dweller ref 126600.

Une nouvelle étape

La raison de cette explosion était bien connue : elle était provoquée par l’hélium, mélangé à l’oxygène, qui pénétrait lentement à l’intérieur du garde-temps. Que ce soit sous l’eau ou dans la chambre de repos après chaque phase de travail, le gaz accumulé n’ayant pas de voie d’évacuation faisait exploser le verre de la montre. La solution fut développée par Rolex à l’aide de la Comex, pour créer une soupape placée à l’intérieur du boîtier - à 09,00 h - pour permettre à l’hélium de sortir progressivement, et au fur et à mesure, de réduire la pression entre l’extérieur et l’intérieur de la montre. Cette valve fera l’objet d’un brevet fin 1967 et équipera plusieurs “ Submariner Comex ” testées à l’époque... et que les collectionneurs s’arrachent aujourd’hui à prix d’or !

Une première

L’année 1967 verra également le lancement de celle qui va devenir une véritable icône de la montre de plongée performante et qui répondra parfaitement aux attentes des plongeurs : l’“ Oyster Perpetual Sea-Dweller ”. La montre est étanche jusqu’à 600 mètres et de série, équipée de cette fameuse valve à hélium. Adulée ou détestée, elle deviendra vite une montre de luxe... déguisée en montre de plongée, classique intemporelle aussi bien à l’aise avec la combinaison qu’avec le costume trois pièces.

En 1978, elle donnera naissance à la “Sea-Dweller 4000” dont l’étanchéité atteindra une profondeur de 1220 mètres, et qui connaîtra, plus tard un véritable renouveau.

Un symbole

En effet, lors du Salon de Bâle en mars 2014, la Sea-Dweller renaîtra dans une version plus contemporaine, toujours étanche à 1220 mètres, mais avec un diamètre de 40 mm, une lunette Cerachrom en céramique, un affichage luminescent longue durée Chromalight, une glace saphir pratiquement inrayable... et, enfin, le calibre 3935 certifié chronomètre par le Cosc. À noter également, son spiral Parachrom, mélange de niobium et de zirconium, insensible aux champs magnétiques autant qu’aux variations de température !