Une boutique déco qui fait un carton en France débarque enfin à Bruxelles

En une vingtaine d’années, Sarah Poniatowski, créatrice de Maison Sarah Lavoine, a développé un style particulier, qui oscille entre le luxe discret et le chic convivial. L’ouverture de sa première boutique belge, place Brugmann, marque une étape. Entretien avec une optimiste qui avoue toujours rêver en couleurs.

 

Par Agnès Zamboni. Photos Maison Sarah Lavoine sauf mentions contraires. |

Comment définissez-vous votre style ?
Je le souhaite surtout chaleureux et accessible. Il est évidemment intemporel, caractérisé par l’élégance des détails, des effets mats et brillants, un choix de matières nobles et naturelles. Il est facile à vivre et évoque le bien-être chez soi. C’est un esprit contemporain et moderne, qui privilégie le travail de la couleur, avec des harmonies subtiles. Je m’intéresse aussi beaucoup à la lumière… Au cours des années, j’ai construit progressivement un lifestyle global. Cet art de vivre complet s’est ouvert et je l’ai complété par des propositions en mode et prêt-à-porter, avec des accessoires, de la maroquinerie, mais aussi des produits de beauté, avec une ligne de vernis à ongles, par exemple. Cependant, l’ADN de Maison Sarah Lavoine reste la décoration et la couleur, qui est le fil conducteur de mon univers et lui offre toute sa cohérence. Ce travail est nourri par mes voyages et mes recherches qui me permettent de dénicher des artisans et des savoir-faire fabuleux, dans le monde entier, la poterie au Maroc, la broderie en Inde, la laque au Viêtnam… mais aussi en Bretagne pour la collection Singuliers.

Quelles sont les caractéristiques de la collection mode ?
L’idée de la créer est arrivée lors de l’aménagement de la boutique place des Victoires, à Paris, que l’on a conçu comme une maison avec un dressing. Nous avons cherché des vêtements pour le remplir et finalement, j’ai décidé de les dessiner moi-même car je ne trouvais pas ailleurs ce que je voulais. On retrouve ma palette de tons sur les vêtements, la maroquinerie… Les pièces sont conçues comme des basiques essentiels, des nouveaux classiques intemporels, indispensables dans une garde-robe actuelle. J’ai souhaité présenter des vêtements bien coupés, que l’on gardera longtemps et que l’on pourra associer avec des pièces plus tendances. Ces éléments fondamentaux, les femmes ont souvent des difficultés à les trouver dans les collections de prêt-à-porter, en général : le bon pull confortable, la veste noire impeccable, le pantalon tailleur façon smoking, le sac indémodable, les baskets qui vont avec tout, la chemise canon… Je choisis de belles matières: cachemire, lin, coton bio... Ce n’est pas de la mode mais de l’anti-mode!

Sarah Poniatowski conjugue formes graphiques et couleurs. Photo : © Francis Amiand

Pourquoi avez-vous choisi Bruxelles pour exporter votre marque ?  
Le souhait de créer une nouvelle boutique à Bruxelles n’est pas récent, mais parfois, les choses prennent du temps. Par exemple, il a fallu trois ans pour dénicher un espace satisfaisant à Aix-en-Provence. J’avais déjà des revendeurs à Bruxelles et le choix de la Belgique est pour moi assez logique et stratégique en tant que pays limitrophe de la France, comme la Suisse. J’ai mis deux ans à trouver l’emplacement adéquat, dans un quartier qui intègre d’autres bonnes adresses pour la maison, le design et la décoration, Scènes de ménage, Society Limonta, Jules Wabbes, Lucia Esteves, Spazio Nobile et d’autres. Maison Sarah Lavoine est située dans le quartier français, mais Bruxelles est aussi une capitale européenne et une ville internationale. La Belgique a une sensibilité forte à l’architecture d’intérieure. Et j’ai aussi envie de toucher le public belge.

En vidéo, découvrez la méthode "STAR", pour un intérieur rangé :

Justement pensez-vous qu’il apprécie la couleur ?
La palette des intérieurs belges et surtout flamands est plutôt neutre avec des matériaux naturels. Dans la boutique de Bruxelles, j’ai choisi de mettre en avant du mobilier et des objets en noir et blanc avec des couleurs qui réveillent les beiges et les gris comme celui, bleuté, de la pierre du Hainaut. Je calme le jeu. Je présente beaucoup de matières naturelles, marbre, lin, velours, carreaux zelliges en argile émaillée, terres cuites, objets de fabrication artisanale qui se patinent avec le temps, se  bonifient en vieillissant comme le bon vin. Cet esprit authentique est très présent dans les intérieurs belges. Aujourd’hui, Maison Sarah Lavoine propose plus de 800 références, donc le choix est large pour trouver les meilleures options et combinaisons. La dernière collection, Intemporels, est présentée à Bruxelles, mais la collection Singuliers reste l’exclusivité de la galerie parisienne, rue du Bac.

Un autre projet à Bruxelles ?
Oui. Avec l’agence d’architecture Origin, qui dirige le chantier de restauration, je travaille actuellement sur la rénovation de l’hôtel de Marnix, composé d’un bâtiment classé et d’un bâtiment contemporain, deux unités qui entrent en dialogue. L’endroit est vraiment magnifique ! Tout a été dessiné sur mesure pour s’adapter à cet écrin d’exception. Chambres, restaurant ou lobby, on doit respecter l’âme du lieu, réintroduire l’esprit des papiers de l’époque. Les idées s’articulent autour des éléments anciens. L’ouverture de l’hôtel est prévue en 2024. A la fois chef d’entreprise et directrice artistique, je travaille aussi en étroite collaboration avec les 25 architectes d’intérieur qui composent mon équipe et à qui je transmets mes valeurs esthétiques. Ils me permettent de déléguer et de gérer plusieurs projets en même temps. Ensemble, nous sommes plus forts !

L'adresse ? 8 place Brugmann, 1050 Ixelles, maisonsarahlavoine.com

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