Cet été, Pierre Niney était partout : dans les salles de cinéma, où il prêtait son visage au Comte de Monte-Cristo, attirant plusieurs millions de téléspectateurs, mais où il donnait aussi de la voix sur la version française de Vice-versa 2. Sur les plateformes, avec la série Fiasco, dans laquelle il campe un réalisateur dont le projet de film part en vrille. Dans les gradins de Roland-Garros, d’où il assistait à quelques rencontres, en grand fan de la petite balle jaune, mais aussi en digne représentant de la marque au crocodile. Sur Youtube, où il évoluait quasiment en roue libre, décontracté et souvent drôle, aux côtés de stars des réseaux sociaux comme Loris Giuliano ou McFly et Carlito. Une omniprésence qui expliquerait sa popularité, tant auprès des femmes que des hommes, toutes générations confondues ? Et si c’était le contraire ? On décrypte.
Il est talenteux
Passionné par le théâtre et le cinéma depuis l’enfance, Pierre Niney a notamment été formé au cours Florent et au Conservatoire national d’art dramatique de Paris, avant de rejoindre, en 2010 la Comédie-Française ; à seulement 21 ans, il est alors devenu le plus jeune pensionnaire de l’histoire de la troupe. Avec elle, il a multiplié les rôles, alternant pièces classiques et contemporaines. Très vite, le cinéma lui a fait les yeux doux : on l’a vu notamment dans LOL et Les émotifs anonymes. En 2011, il décroche un premier rôle dans J’aime regarder les filles, qui lui vaut une nomination au César du meilleur espoir. En 2013, Comme des frères lui en vaut une seconde. La même année, il tourne 20 ans d’écart avec Virginie Efira ; une comédie romantique qui marquera un tournant pour tous les deux. Mais c’est son interprétation d’Yves Saint Laurent dans le biopic de Jalil Lespert qui donnera le grand coup d’accélérateur à sa carrière. En 2015, il remporte le César du meilleur acteur… devenant ainsi le plus jeune acteur à remporter ce prix ! Il quitte la Comédie-Française et se consacre au cinéma, passant d’un registre à l’autre. On le voit tour à tour soldat dans Frantz, Romain Gary jeune dans La promesse de l’aube, pompier dans Sauver ou périr, ingénieur en aéronautique pour Boîte noire, lobbyiste dans Goliath… et récemment le Comte de Monte-Cristo dans une adaptation moderne et acclamée du roman d’Alexandre Dumas.
En vidéo, retour sur le parcours d’une autre star internationale :
« Passer d’un registre à l’autre, c’est mon grand plaisir d’acteur, confiait-il lors de la conférence de presse de l’équipe du film à Cannes. Avoir été formé au théâtre fait que cela m’a toujours paru normal de passer du drame à la tragédie. C’est la nature même de mon travail, de ma formation. Ma curiosité naturelle m’emmène là… Lorsque je finis un thriller, j’ai envie de faire une comédie et quand je termine la comédie, je suis heureux de m’embarquer dans une aventure comme celle vécue avec Le Comte de Monte-Cristo. Pour moi, c’est le même métier, mon but est toujours de faire comme si, de rester au premier degré, c’est quelque chose de très enfantin et il ne faut pas perdre cela. Il faut rester très sincère, se demander comment raconter une scène, une émotion, une intention. Je pense, je l’espère, faire toute ma carrière des choses très différentes. J’aime entretenir mon propre désir pour ce métier, peut-être aussi celui du téléspectateur en faisant des choses différentes. »
J’aime entretenir mon propre désir pour ce métier...
Il est perfectionniste
Pour endosser ses personnages, Pierre Niney a besoin d’aller toujours plus loin. « J’aime quand on me challenge, aller au-delà de simplement connaître le rôle… », nous avouait-il lors de notre rencontre pour la promotion du Comte de Monte-Cristo à Bruxelles en juin dernier. Non content de jouer avec les mots, il joue donc avec son corps et ajoute des cordes à son arc. Pour Frantz, il a pris des cours d’Allemand et de violon, pour Sauver ou périr, il a suivi un entraînement intensif auprès de sapeurs-pompiers et pris neuf kilos de muscles, pour Le Comte de Monte-Cristo, il a successivement pris du poids et maigri, et acquis de nouvelles connaissances. « J’aime embrasser mes rôles corps et âme, littéralement, poursuit-il. J’aime les transformations ; elles m’aident à me mettre mentalement en condition. » Pour ce blockbuster de l’été, il a également appris à monter à cheval, suivi des cours d’escrime, de roumain et… d’apnée. « Pour la scène d’évasion, le héros se retrouve dans un sac mortuaire sous l’eau et il doit en sortir pour remonter à la surface ! Les réalisateurs voulaient la tourner en un seul plan, je devais pouvoir tenir quelques minutes sous l’eau. Je me suis donc entraîné avec le champion du monde d’apnée. Avec lui, je suis passé de 1,45 à 3,45 minutes sous l’eau. Quand ils ont vu les images, les gens de Pathé ont demandé : ‘Vous ne l’avez pas fait en vrai avec l’acteur ?’ (Rires). » Récemment, l’acteur a publié sur son compte Instagram une vidéo, où il explique s’immerger chaque jour, pour les besoins d’un prochain rôle, dans un bain d’eau glacée.
Il est drôle
Longtemps cantonné dans l’esprit du grand public aux rôles dramatiques, voire tragiques, l’acteur a pourtant très tôt montré son aptitude à jouer la comédie, que ce soit dans la série Casting(s), ou dans les films 20 ans d’écart et Five. Pourtant, c’est réellement avec le rôle du Dr Juiphe dans La Flamme et Le Flambeau, et son passage dans l’émission LOL, qui rit sort, où il a notamment livré une parodie de Thomas Pesquet devenue virale, que son sens de l’humour est devenu l’une de ses principales caractéristiques. « La Flamme et Le Flambeau ont permis aux gens de redécouvrir que j’aime la comédie, avoue-t-il. Après LOL qui rit sort, tout le monde venait me trouver en disant ‘On ne savait pas que vous étiez drôle’ ! » (Rires).
Il est cool
Il est un des rares acteurs à faire l’unanimité auprès de toutes les générations, aussi bien auprès des femmes que des hommes. En cause ? Son sens de l’humour, son talent, mais aussi l’image cool et humble qu’il renvoie. « Les gens sont généralement sympas quand ils viennent me voir, confirme-t-il. Je ne ressens pas de haine ni de jalousie, sauf si je vais jeter un œil sur X, mais ça, c’est une démarche à faire en pleine conscience (il sourit). Quand il n’y a pas d’anonymat, il y a moins de jalousie. Je ressens donc peu cela. Et puis, je vis à la campagne, sans voisin, dans un coin paumé, je suis tranquille et j’adore ça. Quant à mon image, elle est totalement construite ; en vrai je suis potentiellement imbuvable (il éclate de rire). Les gens qui me connaissent le mieux pourraient vous citer plein de défauts. Et heureusement que j’en ai ! Par contre, je considère que lorsqu’on veut être artiste, cela fait partie de la politesse minimum : il ne faut pas se présenter sous un faux jour, mais il faut offrir le meilleur de ce que l’on a au public. » Discret sur sa vie privée, l’acteur n’hésite cependant pas à louer ses parents, tous deux profs : « J’ai eu la chance de grandir dans une famille, où très vite, on m’a montré une alternative au monde matériel : le monde créatif, le plaisir de la culture, de la découverte, d’autres manières de penser… »
Retrouvez la suite du Portrait de Pierre Niney dans votre So Soir de ce samedi 7 septembre en supplément gratuit du journal le soir ou en version numérique sur https://journal.lesoir.be
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