Burn out parental : 4 conseils de pro pour être mieux accompagné

Selon les chiffres d'une étude menée par l'Université Catholique de Louvain (UCL), le burn-out parental touche 10% des familles. Épuisement, saturation, la vie des parents se retrouve chamboulée. Coralie Becqueriaux, psychologue à Lille, nous livre ses conseils pour mieux traverser cette épreuve et être davantage soutenu. 
 

Par Audrey Morard. Crédit photo : Pexels |

Quels sont les premiers signes du burn out parental ? 

“Le burn out est lié à un déséquilibre entre le stress perçu et les ressources que nous pensons détenir” explique Coralie Becqueriaux, psychologue à Lille. Mais quels en sont les signes ? “Il y a la sensation d’un épuisement, d’une saturation, avec aussi l’impression d’être différent avec son enfant. S’ajoute à cela de l’irritabilité et une perte de plaisir dans le rôle de parent. Dans les cas les plus extrêmes, des idées suicidaires peuvent survenir ou des conduites involontairement maltraitantes”. L’experte précise que chaque situation est différente, mais des facteurs peuvent favoriser l’apparition d’un burn out parental comme le fait d’avoir un enfant en situation de handicap, atteint d’une maladie chronique… “Dans ces cas-là, il est important d’avoir des personnes ressources à ses côtés. Elles connaissent le trouble ou la maladie en question. Ils sont d’un réel soutien”. 

En parler à son médecin

Le burn out, qu’il soit professionnel ou parental, épuise la personne. L’experte conseille de ne pas attendre pour réagir au plus vite. “Il faut tout de suite en parler, surtout si nous sommes isolés. Le médecin traitant est une bonne personne ressource. Il peut mettre en arrêt le parent, le besoin de repos est primordial. Il réagit de façon rapide et sait orienter l’individu vers des psychologues ou des établissements de soins connaissant bien le sujet. Il a les clés pour comprendre les mécanismes du burn out et prendre la mesure de la situation. Car le burn out nous pousse dans un cercle vicieux. Nous n’arrivons pas à lâcher, nous continuons, nous continuons, mais les risques augmentent”. 

Se confier à des proches bienveillants et dans l’écoute 

En plus du médecin traitant, Coralie Becqueriaux suggère de parler de son burn out parental à des amis proches. “Certains n’osent pas passer le cap de peur d’être jugés comme étant de mauvais parents. Se confier à son entourage est déjà une étape. Mais il est essentiel que ces personnes soient bienveillantes, à l’écoute de l’autre. Elles ne doivent pas se sentir jugées”. 

Quid des groupes de soutien sur internet ? La psychologue se montre un peu plus sur la réserve. “Le risque de ces groupes est d’avoir des retours comme “tu devrais faire comme cela, pas de cette manière”. Quand l’épuisement est installé, rajouter de la pression et nous renvoyer à ce que nous ne faisons pas correctement peut parfois accentuer les difficultés”. Coralie Becqueriaux précise toutefois qu’Internet et les groupes de soutien dédiés au burn out peuvent avoir de bons côtés et même constituer un “soulagement” pour certaines personnes. 

Bien communiquer avec son conjoint

Que peut faire le conjoint du parent touché par le burn out pour l’accompagner du mieux possible ? Coralie Becqueriaux propose d'essayer de maintenir une bonne communication et une bonne coopération parentale. “Quand on parle de burn out, on parle d’épuisement. Le partenaire peut aider l’autre en prenant le relai sur certaines tâches pour l’alléger et essayer de relativiser. Les personnes en burn out parental ou professionnel sont soumises à une grande pression. Relativiser peut aider”. 

S’écouter et savoir dire stop

S’écouter est important quand nous sommes confrontés au burn out. Quand nous sentons un épuisement plus grand, il faut savoir dire stop et entreprendre des pauses. “On peut s’autoriser à se dire “d’accord, j’en ai suffisamment fait pour les enfants. J’ai le droit de prendre un week-end avec des amies. Nous évoluons dans une société qui exerce une pression sur les parents. Elle ne prône pas le fait de laisser les enfants se débrouiller, qu’ils soient plus autonomes. Mais ils doivent parfois tomber pour apprendre à marcher ”, conclut la psychologue. 

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