Pour cette nouvelle collection, Virginie Viard, directrice artistique de Chanel, s’est une fois de plus, inspiré de la vie de Gabrielle Chanel. Mais ce n’est pas tout. La styliste avait aussi en tête le film Le Testament d'Orphée réalisé par Jean Cocteau en 1959. Cette dernière a particulièrement été touchée par une scène, celle où un homme à tête de cheval noire descend des escaliers, sa silhouette se découpe alors contre des murs très blancs. Ces murs sont ceux des Carrières de Lumières aux Baux-de-Provence. Le décor du défilé était trouvé.
Un défilé étonnamment rock
Le début du film a des allures poétiques. L’image est en noir et blanc, non sans rappeler le film de Jean Cocteau. Un mannequin défile au ralenti, des oiseaux s’envolent. On est alors frappées par la majestuosité du lieu. Les murs sont hauts, ils n’en finissent pas. Les marches et les ouvertures sont taillées dans la craie. Le défilé commence. Les pantalons amples, les bas résilles, les chockers reviennent, inlassablement. "En écho à l’extrême modernité du film de Cocteau, j’avais envie de quelque chose d’assez rock. Beaucoup de franges, en cuir, en perles ou en paillettes, des tee-shirts à l’effigie du mannequin Lola Nicon telle une rockstar, portés avec des tailleurs en tweed gansés de larges galons, des babies argentées pointues. Une allure qui rappelle aussi bien la modernité des sixties que celle du punk... ", explique Virginie Viard, directrice artistique de Chanel. Ce choix décalé est donc assumé. Ici, pas de couleurs. Le noir et blanc règnent en maître. Le souhait de Virginie Viard : proposer un défilé graphique. "La simplicité, la justesse, la poésie du film de Cocteau m’ont donné envie d’une collection très nette, d’un bicolore très tranché, fait de blanc éclatant et de noir profond", interprète-t-elle. Le défilé s’achève sur un magnifique coucher de soleil venant se refléter sur les hautes parois des Carrières. Afin de boucler la boucle poétique, les mannequins procèdent à un lâcher de colombes.
