Comment la météo influence notre façon de travailler

Le soleil est enfin de retour pour quelques jours en Belgique, et avec lui, des températures très chaudes qui nous font enfin nous sentir en été. Mais alors que l’on attendait cela avec impatience, dans le monde du travail, cela n’est pas forcément une bonne nouvelle. On vous explique.

Par Anissa Hezzaz. Photo de KOBU Agency sur Unsplash |

Vous scrutez tous les jours la météo afin de mieux anticiper votre journée ? Quelle tenue porter, quelle activité prévoir, etc. La pluie et le beau temps influencent grandement nos comportements, y compris dans notre manière de travailler. Les économistes le savent depuis longtemps d’ailleurs : la météo influe sur la conjoncture. Des chercheurs américains en ont fait le constat dans une étude. En comparant les températures et les revenus de 8.000 villes dans douze pays d'Amérique, deux économistes du MIT, Melissa Dell et Benjamin Olken, ont calculé avec leur collègue de l'université Northwestern Benjamin Jones que le revenu par tête baisse de 1 à 2 % quand la température annuelle moyenne monte d'un degré. Une autre étude plus récente menée par l’université Harvard affirme qu’il y a une température où l’économie marche mieux. Il y aurait donc une température idéale favorisant à la fois la quantité et la qualité du travail.

Avant de travailler, pensez à vous s'échauffer :

Vous l’avez peut-être déjà remarqué : lorsqu’il fait chaud, vous vous sentez sans énergie. Le moindre effort vous fatigue et vous avez du mal à réfléchir. C’est normal, car c’est votre organisme tout entier qui est soumis à rude épreuve. Dans une étude menée en 2019 sur l’impact du stress thermique sur la productivité du travail, les recherches ont montré qu’à partir de 24 à 25 degrés, il fait trop chaud pour travailler à un rythme normal. Plus il fait chaud, moins on arrive à se concentrer sur une tâche, car notre organisme emploie plus d'énergie pour se refroidir. Au-delà des températures, c’est tout un tas de difficultés que le travailleur peut rencontrer lorsqu’il fait trop chaud : le déplacement de l’attention sur les problèmes de température, un état d’engourdissement en cas de forte chaleur, une moindre dextérité manuelle,... À l’inverse, quand il fait trop froid, le corps monopolise ses ressources pour se réchauffer.

Une baisse de productivité

Si vous avez l’impression d’être moins efficace quand il fait chaud, c’est donc tout à fait normal. En réalité, selon le travail que vous effectuez, vous serez plus ou moins affecté par les températures élevées. Dans le secteur de la construction par exemple, pour ceux qui ont un travail physique, vous risquez de connaître une baisse de productivité de 30 à 40 % quand il fait plus de 30 degrés. En Belgique, heureusement, on dépasse rarement ces températures, en revanche, dans les pays du sud, où les températures peuvent frôler les 40 degrés, les baisses de productivité peuvent chuter de 100 %. Rien d’étonnant en soi, puisque quand il faut très chaud, on a déjà du mal à se mouvoir…En outre, les employés de bureaux sont beaucoup moins impactés par ces températures élevées puisque la plupart des entreprises ont la climatisation à disposition. Notez tout de même que la température idéale pour travailler dans les bureaux serait de 21,75 degrés selon une étude finlandaise. Une étude britannique révèle quant à elle, qu'il existerait une heure spécifique à laquelle nous serions plus productifs...

En vidéo, comment augmenter sa productivité :

Trop chaud pour travailler ?

Si vous avez l’impression qu’il fait trop chaud pour travailler, sachez qu’il existe une loi sur les températures maximales au travail. En Belgique, le code du bien-être au travail est strict contrairement à d'autres pays européens où les travailleurs ne sont pas toujours bien protégés face aux vagues de chaleur. Les températures autorisées dépendent de la charge de travail, dès lors, il faut avant tout savoir dans quelle catégorie se situe son travail : travail physique très léger, léger, lourd, moyennement lourd, très lourd, etc. Les travailleurs belges dont l’emploi est physiquement exigeant ne peuvent pas travailler quand la température excède 22 °C. En outre, cette température ne se calcule pas avec un simple thermomètre, mais avec ce que l’on appelle un thermomètre dit “globe humide” (WBGT). Celui-ci tiendra compte du taux d'humidité, de la vitesse du vent ou encore du rayonnement direct du soleil.  Assurez-vous donc de tenir compte de la bonne température avant d’aller exiger à votre employeur de vous arrêter de travailler… 

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