Design local : à la découverte d’un ébéniste Liégeois

Frederic Richard conçoit des meubles contemporains mais fabriqués à l’ancienne, selon des techniques traditionnelles. 

Par Agnès Zamboni. Photos D.R. sauf mentions contraires. |

« J’ai d’abord suivi des cours d’arts plastiques à l’ESA Saint-Luc de Liège puis des cours d’ornementation de mobilier liégeois du XVIIIe siècle », raconte Frédéric Richard, dont les créations portent l’empreinte d’une grande maîtrise des matériaux et des formes. Il a commencé à pratiquer l’ébénisterie et la marqueterie, avant de dessiner ses propres créations minimalistes et épurées. Frédéric Richard a découvert le mobilier contemporain lors d’un stage. Mais c’est le savoir-faire dans la fabrication de meubles en bois qui lui a permis de réaliser les prototypes de ses premières pièces présentées en 2002. Aujourd’hui, il poursuit également une activité de création et de fabrication pour l’éditeur belge Per/Use et fabrique aussi, pour cet éditeur, les créations d’autres designers. Il l’avoue, sans hésitation ni modestie : il ne vit pas de ses idées, mais toutes ses activités de sous-traitance lui sont financièrement nécessaires. Conception, prototypage, petites séries, fabrication, il se nourrit intellectuellement de toutes ses expériences et pratiques. 

Déjà des best-sellers !

Pour Frédéric, le processus de création commence toujours par des croquis dans des carnets qu’il garde toujours sur lui. Il dessine ensuite des détails à l’échelle avant de passer à l’ordinateur : « Mes meubles utilisent le moins de matière possible, avec des sections de bois très fines, en combinant des matières à l’aspect proche ou harmonisées par des finitions. Le bois est bien entendu ma matière de prédilection. J’utilise également le métal comme élément structurel et pour affiner encore plus les lignes de mes meubles. Je recherche toujours des assemblages de qualité. »

Parmi ses meilleures ventes, la chaise, le fauteuil et le rocking-chair de la famille de sièges Félix, édités chez Per/Use qui s’est enrichi récemment d’un tabouret de bar. Frédéric a aussi dessiné aussi des accessoires de décoration. Autres pièces maîtresses de sa collection en auto-édition : un bureau avec plateau en verre fumé et bloc tiroir en chêne teinté noir rehaussé par un piètement en bois de wengé. A la recherche de formes, où tout doit avoir un sens, une fonction, l’exercice s’avère parfois difficile. 

La collection Rietveld

Une dernière visite de la maison Schröder de l’architecte Gerrit Thomas Rietveld, à Utrecht, aux Pays-Bas, qu’il connaissait déjà, a donné l’occasion à Frédéric de réfléchir sur une nouvelle ligne de meubles qui s’inspire de son architecture. Une envie de couleurs est alors née : « J’ai été véritablement séduit par la justesse des proportions, l’attrait des tons primaires mis en scène dans la maison Schröder. L’ouverture des volumes, le jeu des plans verticaux et horizontaux ont réveillé mon désir de créativité. Le mot « révélation » n’est pas trop fort.». Dans cette collection, Frédéric Richard s’éloigne de l’esprit mono-matériau du bois noir de ses débuts, en intégrant le marbre, le feutre et l’aluminium laqué. Décliner des modèles, avec des dimensions différentes et les adapter à la demande, c’est évidemment possible pour Frédéric tant que l’esprit de la création de base n’est pas trahi. La souplesse dans sa méthode de travail permet aussi d’alterner périodes de production et périodes de réflexion : « En ce moment, je réfléchis à une table de salle à manger et des bancs qui pourraient agrandir cette ligne, initiée en 2018. » Une collection qui semble donc promise à un bel avenir !  

www.frederic-richard.be, www.daniel-edition.com et www.peruse.be
 

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