Etudiants confinés : cinq conseils pour prendre soin de soi et de son bien-être

Depuis presque un an, les étudiants sont contraints de travailler depuis leur studio ou leur kot. Leur santé mentale en pâtit. Comment garder le moral et reprendre le contrôle ? Marie-Laurence de Bellefroid, psychothérapeute, nous livre ses conseils. 

Par Audrey Morard. Credit photo : Pexels/Vlada Karpovich |

Parler avec d'autres personnes

"Les jeunes se sentent seuls. En discutant, ils ont l'impression de ne pas être isolés. Les étudiants n'osent pas parler de leurs sentiments, de ce qui leur arrive. Ils n'ont pas l'habitude de s'ouvrir. Il faut oser parler avec d'autres étudiants, ils sont dans la même situation" analyse la psychothérapeute. Marie-Laurence de Bellefroid insiste aussi sur l'importance de se créer de nouveaux contacts, comme avec nos voisins. "Même s'ils sont plus âgés et ennuyeux, c'est toujours mieux que d'être seul. Si j'ose être vulnérable face à l'autre, l'autre sera heureux de m'accueillir un jour à un repas par exemple". Se créer des mini-réseaux d'entraide est donc essentiel pour les étudiants. "Il faut toujours qu'il y en ait un qui fasse le premier pas. L'autre est dans la même situation que moi, il me comprend". Il est important de demander de l'aide, mais il faut aussi aider en retour pour renforcer la solidarité. 

Développer la résilience 

Depuis presque un an et l'arrivée du coronavirus, notre quotidien tourne au ralenti. Pour les étudiants, cela signifie ne plus se rendre dans un amphithéâtre pour suivre des cours magistraux à l'université. Ne plus faire de soirées étudiantes avec ses camarades de promotion dans un bar ou chez l'un d'entre-eux. Ne plus faire de pauses café entre deux cours. Pour ceux en Erasmus, cette expérience censée être unique a un goût amer. Les cours se font en ligne, profiter de l'ambiance de leur ville d'accueil s'avère compliqué. Rien ne se passe comme prévu.

Dans ces cas-là, "il ne faut pas se laisser abattre, il faut comprendre que nous n'y sommes pour rien. Il faut se responsabiliser et s'occuper de tout ce qui est encore possible pour garder un contrôle sur sa vie. Pour de ne pas s'effondrer" indique Marie-Laurence de Bellefroid, psychothérapeue. Notre experte insiste sur l'importance pour les étudiants de continuer à mettre en place des projets et idées pour booster le sentiment d'accomplissement. "Nous sommes dans la privation, mais il faut sentir qu'il y a toujours de l'abondance. On la retrouve partout, dans notre monde intérieur, auprès de nos amis, dans des projets. Nous ne sommes pas privés de tout."

Réfléchir à ce que l'on fait quand on ne se sent pas bien

Quand ils ne vont pas bien, les étudiants peuvent mettre en place des stratégies d'évitement. "Elles nous permettent de ne pas se sentir mal, mais les effets secondaires sont négatifs". Dans des cas extrêmes, certains étudiants peuvent se tourner vers l'alcool et avoir une consommation plus importante que d'habitude en période de Covid-19. "Les stratégies d'évitement nous enferment dans un cercle viscieux. Au lieu de vivre ses sentiments, de les traverser, les gérer, on les esquive. La situation empire. On se fait encore plus de mal". Il faut alors prendre conscience de ses sentiments, sortir, se promener dans la nature même si les températures sont basses en ce moment, faire du sport. "Il faut rester dynamique, alterner les positions".

Avoir un espace personnel propre et aéré

Certains étudiants se retrouvent seuls dans leur studio. D'autres ont la chance de partager un kot. Dans tous les cas, il est important de garder notre espace de vie propre et aéré. "Cela fait du bien" glisse la psychothérapeute. Les étudiants ne doivent pas hésiter à ouvrir les fenêtres plusieurs fois dans la journée pour faire passer l'air. Cela est non seulement bénéfique pour eux, mais aussi pour leur intérieur. Le rangement aide à avoir les idées plus au clair. Il est plus motivant de travailler, lire ou juste prendre du temps dans un lieu de vie rangé. Marie-Laurence de Bellefroid recommande d'éviter les écrans une fois les cours en ligne terminés. "C'est tentant d'aller sur Netflix, mais il vaut mieux prendre un livre, cuisiner, prendre un bain, appeler un ami. On peut méditer à travers des applications comme Petit Bambou ou en rejoignant des ASBL comme Emergences.org qui propose des activités en ligne gratuites, pour calmer les vagues intérieures".

Développer la gratitude et l'auto-compassion

"Cela change une journée de prendre cinq secondes pour remercier les choses de la vie, même les plus simples". La crise sanitaire nous a appris à nous rapprocher des choses essentielles, de chercher la qualité plutôt que la quantité. "Je peux dire merci d'être en vie tout simplement, merci d'avoir un toit ou même de manger un morceau de chocolat. La gratitude nous pousse à réfléchir sur ce que je peux remercier. La liste est infinie". Exprimer sa gratitude a même des effets sur le corps. "Automatiquement, on se sentira mieux" glisse Marie-Laurence de Bellefroid. 

Les étudiants peuvent travailler leur auto-compassion. L'auto-compassion, c'est exprimer de la gentillesse envers soi-même, se comprendre, ne pas être trop dur avec soi-même. Face au Covid-19, les étudiants sont en colère, désemparés. "Rien ne sert de s'énerver. On se sent encore plus mal, on en rajoute une couche. Il faut garder en tête cette idée de déculpabiliser". Les jeunes peuvent alors prendre des décisions impulsives. D'où l'importance de prendre le temps de réfléchir à ses besoins et à ce qu'il nous arrive. "Il faut s'écouter de manière raisonnée en prenant le temps et pas sous le coup d'émotions intenses. D'autant plus que les décisions qu'on peut prendre sont infinies".

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