La Grange d'Hamois, le resto étoilé à ne pas manquer près de Namur

Cette semaine, Carlo et Flo s'attablent à La Grange d'Hamois, un restaurant situé dans le namurois auréolé d'une étoile au Guide Michelin il y a un peu plus d'un mois. Les gérants Hélène et Grégory ont tout fait rénover, il reste des murs en pierres et des hauteurs sous plafond dignes d’une cathédrale. Mais surtout on y mange très bien. 

Texte et photos: Florence Hainaut et Carlo De Pascale. |

Si ce restaurant est chic, pas de cérémonial pour autant. Carlo et moi y allons un dimanche midi, en jeans et en baskets, et l’ambiance est plutôt détendue et familiale. Quelques enfants observent le chef au travail, d’autres dessinent. Il s’agit ici de ce qu’on appelle une belle maison. Un restaurant gastronomique, avec un service aux petits oignons, des serviettes en tissu et plein d’attentions. Si vous suivez de près nos périples gastronomiques, vous vous souviendrez que quand j’arrive à tirer Carlo dans un bar à vin nature du centre de Bruxelles et que je le force à boire de la bière à la betterave et à partager des petites assiettes, on équilibre après avec un endroit plus classique. Sinon il ronchonne. Et avec la confection des tortellinis, c’est un domaine dans lequel il excelle. 

La vidéo du jour : 

Nous voici donc à Emptinne, pas loin de Ciney. À cinq minutes de cette ancienne grange se trouve la gare d’Hamois, où Grégory Gillain et son épouse Hélène Fays ont longtemps tenu le restaurant du même nom. Avant d’avoir envie d’investir dans leurs propres murs. Ils vivent au-dessus du restaurant et il n’est pas inhabituel de voir leur fille trottiner entre les tables. Il est midi et demi et je n’ai pas spécialement envie de vin, mais le cocktail maison (10€) pourquoi pas. Rhum blanc, Cointreau, jus d’ananas et jus de fruit de la passion, ça se sirote agréablement avec les mises en bouche : salade haricots, saucisse de Morteau, espuma d’eau de tomate et croquette de petit gris et beurre à l’ail, une merveille. 

Dans l’assiette

La formule qui nous a fait de l'œil, c’est le menu trois services à 46€ (qui n’est pas servi les vendredis et samedis soirs). Elle donne accès, à prix très raisonnable, à l’art d’un chef tout nouvellement étoilé. Ni Carlo ni moi ne sommes des grands fans des étoiles, macarons et autres distinctions, mais c’est une reconnaissance si importante pour les chefs et cheffes qu’on avait envie d’ajouter nos félicitations.

Le menu donc. En entrée, je prends le saumon mi-fumé de chez Vincent Dawagne, chou-fleur, noisettes, fromage frais et pickles d’oignon rouge. L’assiette est jolie comme un tableau.

Carlo opte pour l'œuf de ferme, « sots l'y laisse », crémeux de champignons. L'œuf est parfaitement cuit, sans le côté baveux qu’il apprécie moyennement, la sauce est réalisée avec un vrai fond de volaille. Verdict de Carlo : « Il a y des manières de faire du classique où quand tu mets en bouche, tu dis chouette ! ». Carlo s’octroie deux verres de vin, un blanc et un rouge dans lesquels je pioche allègrement. Les vins sont assez conventionnels, bien faits mais plus éloignés de mes goûts que des siens. 

« Pourquoi on a des synapses qui déconnent ? » demande Carlo alors que l’odeur de la dorade grillée emplit ses narines et qu’il frétille de malaise. Tant je peux sniffer du jus d'huître et manger une quinzaine d’oursins et trois maquereaux en m’écriant que je vis ma meilleure vie, tant Carlo est plutôt terrestre. C’est pour ça qu’il a opté pour le carré de veau, céleri rave, oignons grelots confits, purée façon Robuchon (comprendre : au beurre). La viande est exceptionnelle, elle vient de la boucherie du Luxembourg, nous apprend le chef. Le fond de viande est puissant mais équilibré. Il faut dire qu’il a fait ses armes dans des maisons qui font consensus :  Comme chez soi, L’Air du Temps et  L’Eau Vive. On va dire qu’il sait ce qu’il fait.

La dorade qui incommodait Carlo me satisfait pleinement, elle est servie grillée, avec une sauce au cresson, des rattes du Touquet, des coquillages et une sauce à base de corail. On se dit que les deux plats auraient mérité un accompagnement de légumes un peu plus conséquent, même s' ils sont présents par touches.

De la grande cuisine ouverte se dégage une ambiance apaisée. Ici, ça ne crie pas. Il y a des traditions gastronomiques qui se perdent et c’est très bien comme ça. On sent l’osmose qui règne dans l’équipe et ça ajoute à la douceur du moment. Au service, Lola, qui est étudiante, et dont le professionnalisme et la sympathie finissent de parfaire l’équilibre. Alors que j’entame mon dessert, un gâteau style frangipane, crème d'avocat, cardamome, sorbet mangue-passion, une enfant vient lorgner dessus. Je l’ignore superbement parce que je n’ai pas envie de partager. C’est MON dessert. Carlo lui fait des risettes mais comme il a opté pour l’option fromage (supplément de 8€), l’enfant s’en va. Les fromages sont locaux, Carlo se régale.

Le verdict ?

Alors que Carlo s’enfile ses deux expressos habituels de fin de repas, les mignardises arrivent. La tarte au café est grandiose, j’en aurais bien pris une part à ne partager avec personne. On paie 135,5€ et on reprend la route. La Grange d’Hamois propose une cuisine classique, ultra bien réalisée, des assiettes très travaillées et une ambiance juste assez décontractée pour que tout le monde - dont les enfants qui errent ici et là - se sente à sa place.

L'adresse ? 10A chaussée d'Andenne, 5360 Hamois.

Plus d'infos : Tel : 083.22.05.49. Site internet : lagrangedhamois.be