La marinière, la pièce intemporelle à avoir dans sa garde-robe

Ce printemps, le style nautique est à nouveau ultra branché. Des grandes maisons aux marques emblématiques du style « ohé matelots » en passant par les labels mainstream, gros plan sur une tendance éternelle qui habille toute la famille.

Par Marie Honnay. Photos D.R. |

Cette saison, de Burberry à Hugo Boss, les marques de luxe ont mis des rayures bleu et blanc partout. Conséquence : à moins de vouloir, contre vents et marées, prendre le contre-pied des tendances de ce printemps/été, l’homme moderne et sa tribu devront sortir le petit pull marin du placard. Et plutôt deux fois qu’une. La bonne nouvelle, c’est que vous êtes nombreux à avoir déjà le vôtre. Pas encore ? Ça ne saurait tarder. Dans le Paris branché, les garçons de bon goût ont tous un pull Saint-James ou Armor-Lux : une pièce qui leur donne un look de petit marin breton aussi irrésistible qu’intemporel. Même en ville. Car la particularité de la tendance, c’est justement son côté « terre et mer ». 

Joli sur un matelot du week-end, mais aussi très cool sur un barbu des villes, le pull marin est la petite robe noire des hommes, le couteau suisse de la garde-robe féminine, mais aussi l’un des vêtements chouchou des enfants. A l’aise partout, il vous dispense de toute prise de tête au moment de vous habiller. « Une marinière apporte un peu de gaité, de candeur et de fraîcheur. Elle a quelque chose d’enfantin qui la rend charmante. C’est aussi un concept qui traverse les décennies et les modes. Finalement il y a relativement peu de vêtements qui cumulent toutes ces qualités : les mocassins, le trench, le t-shirt, le blazer...

Au Japon comme aux États-Unis, on l’adore. Sa vraie force : ne jamais être mièvre ni quelconque. C’est un uniforme qui vous met en valeur et vous rend unique. Cela semble paradoxal mais c’est peut-être cela qui la rend si française. Dans beaucoup de pays c’est un symbole de la France comme le béret, la baguette et le croissant ! », nous a expliqué Inès de la Fressange, l’une des grandes prêtresses de la tendance.

C’est Inès qui le dit

Dans son best-seller à l’usage de celles qui rêvent d’adopter le style vestimentaire de la Parisienne, la top et créatrice recommande chaudement de « porter ses diamants sur une marinière, plutôt que sur une robe du soir ». Au-delà de l’anecdote, le conseil résume parfaitement l’esprit facétieux de ce pull breton qui, contre toute attente, adore se pavaner dans les soirées branchées. La preuve : chaque fois qu’on lui a demandé de dessiner une capsule pour une marque autre que la sienne, Inès n’a pas manqué d’y inclure, l’air de rien, un petit haut à rayures. Pour les Japonais d’Uniqlo, mais aussi pour la Redoute et Petit Bateau, l’un des spécialistes du genre.

Difficile, en effet, d’évoquer cette marque française sans l’associer au T-Shirt et pull de marin. Pourtant, ce n’est que plusieurs décennies après sa création, que la société implantée à Troyes, d’abord connue pour ses maillots de corps en coton, s’est emparée de cette pièce iconique, directement inspirée du vestiaire des marins bretons. Chaque saison, Le studio Petit Bateau réinvente la marinière. Un terrain de jeu aux possibilités infinies qui repose néanmoins sur quelques fondamentaux. Car qui dit marinière, dit langage ultra codifié. Une marinière, c’est donc du coton, assez solide pour supporter le vent et les vagues du littoral, garni de 21 rayures. Pas une de plus. Pas une de moins. Côté couleurs, on peut innover en osant d’autres bleus, du rouge, du vert olive, du jaune… mais sans tout chambouler. La marinière classique est en effet composée de deux teintes, dont une fera deux fois la hauteur de l'autre. Chez Petit Bateau, cette règle immuable se traduit par la formule magique : un tiers de bleu et un tiers de coquille, la fameuse couleur ivoire.

Best-seller incontournable

Si, chez Petit Bateau, on vend 176 000 marinières par an, c’est que cette pièce habille toute la famille. Les enfants, évidemment - le nom de l’enseigne est d’ailleurs librement inspiré de la comptine « Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau... », mais aussi les grands : les hommes qui ont, eux aussi, leurs marques de référence en la matière. N’essayez pas de convaincre un adepte des marinières Saint-James de changer de crémerie… enfin, disons de port. 

Fondée à la fin du XIXe siècle, cette filature française implantée à Saint-James dans le département de la Manche avait, à ses débuts, pour ambition d’habiller les beaux marins normands et bretons. Dans les années 80, la marque ajoute des marinières en coton à ses pulls en laine vierge. Reconnue Entreprise du patrimoine vivant en 2013, Saint-James, tout comme Petit Bateau, n’a pas l’intention de plaisanter avec la tradition. A l’origine, la laine des pulls Saint-James était issue des élevages de moutons qui broutaient autour du Mont-Saint Michel. Car oui, la marinière, c’est la Bretagne authentique et sauvage. Celle qui ne plaisante pas avec son héritage. 

Le grand bleu

Impossible de créer des tricots inspirés de la vie en Bretagne sans s’engager pour la planète. Car c’est qu’en plus d’être extrêmement chauvins, les Bretons sont plutôt du genre respectueux de leur terroir. Chez Armor Lux, on affiche donc fièrement ses écolabels tout en encourageant le recyclage. Mais d’autres marques vont encore plus loin. Tricotés exclusivement sur base de fils recyclés, les pulls Paradis Perdus, un nouveau label fondé par des Corses, sont mixtes et branchés. De mère bretonne, Thomas Poli, l’un des fondateurs de cette marque aux racines françaises, mais basée à New York, précise qu’il n’aurait tout simplement pas pu faire autrement que d’inclure un tas de marinières dans cette première collection garantie zéro émission. « Notre marque, nous l’avons construite autour d’indispensables que nous voulons absolument avoir dans notre garde-robe. La rayure marine me rappelle mon enfance. Cet été, en marge des rayures ivoires et bleues, nous proposons une variante ivoire et noire », précise-t-il comme une ultime confirmation que, franchement, on ne plaisante pas avec la marinière. Et si, en terminant cet article, vous hésitez entre toutes ces propositions, suivez le conseil que nous a donné Inès de la Fressange : « sincèrement, mes préférées sont celles que l’on trouve dans les magasins au bord de la mer : avec du blanc autour du col, un col marin et des rayures qui commencent plus bas. En général, elles rétrécissent beaucoup au lavage ! Quand j’y pense, j’ai l’impression que j’en porte depuis 100 ans, c’est dingue ! »

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