Laetitia Casta : comment vit-elle le métier de mannequin à 44 ans ?

À la fois mannequin, actrice et réalisatrice, Laetitia Casta a su imposer son physique et son tempérament et, à 44 ans, elle affiche une personnalité singulièrement décomplexée. 

PAR INGRID VAN LANGHENDONCK. PHOTOS IKKS, BELGA, PHOTONEWS. |

À44 ans, elle explosait de beauté lors du dernier défilé Ralph Lauren à New York. La belle défile et pose pour les plus grands magazines depuis plus de trente ans. Ce n’était pourtant pas gagné : plus petite, plus large de hanches que les standards de l’époque, le sourire barré d’une petite dent de travers, elle a pourtant séduit les créateurs, à commencer par Ralph Lauren et Jean Paul Gaultier, suivis par rien moins qu’Yves Saint Laurent et elle fait partie de cette génération de mannequins qui a cartonné dans les années 90.

En 1999, Yves Saint Laurent lui offre un joli buzz avec sa robe de mariée de fleurs Haute Couture.

Laetitia défile moins mais reste un mannequin fort demandé et elle prend son rôle d’ambassadrice de marques très au sérieux : J’adore défiler, je suis comme une gamine sur le catwalk (elle rit). Sur un défilé, je suis à la fois actrice et spectatrice de ce qui se passe, c’est même assez étrange. Défiler pour Ralph Lauren cet hiver était particulier parce que c’est lui qui a été un des premiers à me lancer, j’ai fait mes premiers défilés pour lui quand j’avais 14 ans et demi ! Il m’a offert mes premières campagnes. Lui et Herb Ritts, ce sont eux qui m’ont appris mon métier de mannequin ; c’était très émouvant de se retrouver. Ce métier de mannequin reste une passion, je ne pense pas du tout que ce soit une sorte d’art mineur ou un tremplin vers une carrière artistique. C’est aussi pour cela que ma carrière est si longue : j’y trouve toujours autant de plaisir.

Sur le catwalk pour AMI en mars dernier : “Je suis comme une gamine aux défilés.“

La vidéo du jour :

Quand on lui demande ce qui a changé en trente ans dans ce métier, elle se montre sincère : Être mannequin dans les années 90, c’était une autre aventure ! Les jeunes mannequins aujourd’hui sont beaucoup plus encadrées, des lois les protègent et on ne peut plus faire n’importe quoi avec les modèles... Ce n’était pas comme cela il y a trente ans, quand des jeunes filles étaient parfois lâchées seules pour les fashion weeks, à 16 ou 17 ans, dans des villes qu’elles ne connaissaient pas. Mais d’un autre côté, je trouve qu’on les incite moins à affirmer leur personnalité aujourd’hui, on est de nouveau dans l’apparence pure, ce que les mannequins de ma génération avaient réussi à faire changer. Je suis arrivée dans le sillage des stars comme Naomi Campbell, Claudia Schiffer ou Cindy Crawford : une génération qui devait jouer des coudes et avoir une forte personnalité pour se démarquer, et on voit moins de top models comme elles aujourd’hui. Sans compter que ces jeunes femmes sont de plus en plus mises en concurrence avec des influenceuses, des actrices ou des personnalités de téléréalité sur les podiums. Je dois bien avouer que parvenir à se démarquer doit être plus ardu pour elles.

Depuis plusieurs saisons, elle est l’égérie d’IKKS :

Et le cinéma ?

À la question de savoir comment elle gère cette activité, elle nous confie qu’elle passe naturellement de l’une à l’autre, car elles font toutes partie d’elle : J’ai commencé au cinéma il y a près de vingt ans, cela a pris du temps pour moi, car je n’avais pas fait d’école de théâtre ni pris de cours au Conservatoire. Cela s’est fait sur le terrain, film après film, mais j’avais cette conviction. Et puis, j’ai toujours vu un lien entre la mode et le cinéma, et cela se vérifie aujourd’hui, car ce sont deux univers qui travaillent davantage main dans la main et ne se regardent plus en chiens de faïence. Pourtant, vous ne le croirez peut-être pas mais j’ai parfois eu le sentiment que je pouvais davantage exprimer ma personnalité dans la mode qu’au cinéma, surtout au début. Au cinéma, j’étais davantage bridée par les rôles, j’ai presque été déçue au début d’être autant dans l’image et dans l’apparence, et en fait les actrices se regardent beaucoup dans le miroir. C’est pour cela que j’ai cherché des rôles qui me permettaient de sortir de ce carcan, j’ai voulu jouer des personnages différents, j’ai aimé qu’on me mette de la boue dans les cheveux (rires). Aujourd’hui, j’accepte un rôle seulement s’il a du sens pour moi, c’est une fois encore, une question de conviction !

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