Le carnet de voyage de Typh Barrow

Avec son regard bleu océan et sa personnalité solaire, la chanteuse est une globe-trotter. Elle nous livre ses plus beaux souvenirs de voyage. 

Par Sigrid Descamps. Photos Typh Barrow. |

Que représentent les voyages pour vous ?
Ils occupent une place importante, nécessaire même. C’est une passion et surtout, ça m’enrichit sans cesse. Ca me construit, me nourrit, me fait grandir. Voyager donne accès à une version meilleure de nous-mêmes, par les rencontres que l’on fait, par la façon dont on s’ouvre sur le monde. Ca m’inspire aussi beaucoup. C’est ma bulle d’air !

Comment choisissez-vous vos destinations ?
A l’envie, à l’intuition. Parfois sur un coup de cœur, parfois parce que j’ai vu un reportage ou qu’un ami me l’a conseillée. Il m’arrive aussi de saisir une occasion de découvrir un pays. 

Votre dernier grand voyage, c’était…
La Nouvelle-Calédonie en 2019, dans le cadre de l’album Aloha. Et puis, le Japon, où j’ai tourné le clip de Colour. Je suis aussi allée à la mer du Nord entretemps, mais c’est moins exotique (rires). 

Votre plus beau voyage ?
Je savoure intensément chaque voyage, j’ai l’impression à chaque fois d’y passer le meilleur moment de ma vie (rires). Mais je dirais malgré tout Madagascar, que j’ai sillonnée en mode backpack il y a plusieurs années. On allait d’un endroit à l’autre en logeant chez l’habitant. On a notamment passé trois jours sur une île déserte à faire de l’escalade sur des falaises avec des locaux. Et un jour, on est allé nager avec les baleines. Pour aller les observer, on avait pris un petit canoé de pêcheur. Et sur place, on a plongé… Un truc de fou !

Votre voyage le plus introspectif ?
En décembre 2017, avant la sortie de l’album Raw, je suis partie au Vénézuela pour un séjour Vipassana. J’ai passé dix jours, dans les montagnes, sans téléphone, sans parler à qui que ce soit, sans lire, juste méditer douze à treize heures par jour… Ce n’était pas facile, mais cela en valait la peine.

Ce moment où le temps s’est arrêté…
Lors de ce lever de soleil sur les temples d’Angkor Vat au Cambodge. Un lieu chargé d’énergie spirituelle. C’était intense !

Un lieu méconnu, mais qui vaut le trajet ?
L’île de Maré en Nouvelle-Calédonie. C’est là que vit l’artiste kanak Gulaan (découvert dans la saison 7 de The Voice France, NDLR), qui m’a fait l’honneur de chanter avec moi en duo sur Aloha. Il nous a accueillis sur son île, où cohabitent encore différentes tribus, où il faut respecter de nombreuses coutumes... Humainement, cela a été une expérience extraordinaire. On a tourné le clip là-bas, c’est d’une beauté époustouflante.

Un monument qui vous a époustouflée justement ?
J’ai rarement vu quelque chose d’aussi beau que le Taj Mahal, à Agra, en Inde. Cela n’a rien à voir avec ce qu’on en voit dans les livres et sur le Net. C’est bien plus impressionnant. C’est un pur joyau de l’architecture moghole, qui a été construit par amour.

Une rencontre qui vous a marquée ?
Parmi les plus marquantes, il y a eu celle avec les gorilles du parc des Virunga en République Démocratique du Congo. Il y a eu aussi ce groupe de musiciens croisé à Goma, où j’allais assister à un mariage. On a fait connaissance et on a décidé d’organiser un concert ensemble, en quelques jours à peine. Comme on avait peu de temps pour répéter, je leur avais amené des partitions. C’était inutile : ils ne savaient pas lire la musique, il leur suffisait d’entendre une fois un morceau pour savoir le rejouer. La musique, c’est un langage universel. Sinon, à Bali, j’ai logé chez une famille balinaise. Le soir, on a fait connaissance, j’ai dit que j’étais chanteuse. Le lendemain matin, au moment de dire au revoir, une des filles de la maison m’a chanté mes chansons ; elle avait passé la nuit à les apprendre. J’ai été submergée par l’émotion !

Une spécialité culinaire que tout le monde devrait goûter un jour ?
Oh mon Dieu (cri du cœur !). Les takoyaki, au Japon, ce sont des beignets à base de poulpe grillé, une tuerie ! Les okonomiyaki aussi, une sorte de crêpe salée typique. La cuisine japonaise en général est à découvrir !

Avez-vous parfois été surprise par certaines coutumes ou traditions ?
Oui, partout (rires). Au Japon, par exemple, on doit se déchausser avant d’entrer dans une cabine d’essayage. Et pendant qu’on essaie ses vêtements, une employée du magasin passe pour retourner nos chaussures de façon à ce qu’on les réenfile dans le sens de la marche en ressortant… J’étais scotchée ! Il y a plein de choses étonnantes au Japon. Il y a aussi des rames de métro entièrement réservées aux femmes aux heures de pointe pour éviter qu’elles soient importunées.

Un incident dont vous riez aujourd’hui ?
J’en ai eu quelques-uns qui ont tous – ouf ! - connus une tournure heureuse, mais qui auraient pu mal tourner. Je pense notamment à ce voyage que j’ai fait avec des amis aux Etats-Unis, j’avais 19 ans. On roulait en plein désert, sans voir âme qui vive, pas une maison, pas un village, rien du tout sur des dizaines de kilomètres. On ne faisait pas trop attention au compteur quand soudain, on s’est fait rattraper par des voitures de flics armés. On s’est retrouvés entourés de policiers, les bras en l’air, des revolvers braqués sur nous. On se serait crus dans un film. Heureusement, ils ont été sympas et compréhensifs : on s’en est sortis avec un avertissement, mais si on avait été à nouveau surpris à dépasser la vitesse réglementaire, on aurait fini en prison ! Sinon, moi qui adore manger, sur certains marchés exotiques, j’ai parfois goûté des aliments que j’aurais dû éviter (rires).

Votre plus beau lever ou coucher de soleil ?
Je me nourris de ça partout où je vais. J’essaie toujours de me lever tôt pour voir le soleil se lever, où que j’aille. Pas question non plus de louper un coucher. Un des plus beaux, ce fut sans doute à Cuba, dans la vallée de Vinales, où j’allais faire de l’escalade. Ou alors, en Afrique, sur le sommet du Nyiragongo en République Démocratique du Congo. On avait d’abord escaladé ce volcan encore en activité, et on avait dormi en haut du cratère ; On s’est réveillé à 5h du matin avec les volutes de fumée et le soleil qui se levait, c’était magique ! Mais bon, j’en ai vu de magnifiques aussi sur les temples de Bali. Elles sont super difficiles vos questions en fait (rires). 

Un objet à ne jamais oublier ?
Le passeport ! Pour le reste, on se débrouille. On aurait envie de dire aujourd’hui notre smartphone, mais en fait, on peut très bien voyager sans. Lorsque je suis allée à Cuba, il n’y avait ni Wi-Fi, ni de 4G, du coup, le téléphone était inutile. Eh bien, c’étaient mes vacances les plus apaisantes, je vivais l’instant présent !

La crise finie, où partirez-vous ?
J’avais prévu de partir au Mexique l’an dernier, donc ce sera le Mexique. Mais là, dans l’immédiat, si je pouvais me télétransporter, j’irais sur une plage à Bali ! 
 

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