Le secret pour rester jeune ? Selon une étude, habiter près d'un parc

On connaissait déjà l’effet apaisant des parcs, bois et forêts… Une étude américaine démontre que vivre à proximité d’un espace vert ralentirait également le vieillissement cellulaire. La nature serait-elle plus forte et plus efficace que tous les produits anti-âge du monde ? Explications.

Photo de Ignacio Brosa sur Unsplash |

Plus de la moitié de la population mondiale vit désormais dans des zones urbaines, et il est prévu qu'environ 68 % vivront dans des zones urbaines d'ici 2050. Cependant, les résultats d’une étude, publiée récemment dans le sérieux ScienceAdvances, pourraient bien changer la donne et influencer l’aménagement végétal en ville dans le futur. Et pour cause : cette étude de l’université Northwestern démontre que les personnes vivants près d’espaces de verdure sont en moyenne « plus jeunes » de 2,5 ans que le reste de la population !

Et si boire du café nous préservait du vieillissement prématuré ? 

Verdure, activité physique et lien social

Par le passé, d’autres études avaient déjà établi un lien entre l'exposition aux espaces verts et une meilleure santé cardiovasculaire et un taux de mortalité plus faible. Les chercheurs estimaient alors que l'activité physique et les interactions sociales liées à la fréquentation des parcs jouaient un rôle dans ce constat. Mais les mécanismes biologiques moléculaires sous-jacents de ces associations restaient flous.
A l’université de Northwestern, Kyeezu Kim, alors post-doctorante à la faculté de médecine, et son équipe ont donc examiné les modifications chimiques de l’ADN (ou "méthylation") sur un échantillon de 924 personnes (453 hommes et 471 femmes) suivies pendant vingt ans, pour prouver que la nature elle-même avait un impact direct sur notre santé.

Kyeezu Kim et ses collègues ont ainsi suivi ces personnes, noires et blanches, de quatre villes américaines (Birmingham, Chicago, Minneapolis et Oakland) de 1986 à 2006. Ils ont mesuré la distance entre les adresses des participants et les parcs, et étudié des échantillons sanguins pris à la quinzième puis à la vingtième année de l'étude pour déterminer leur âge biologique. Les chercheurs ont ensuite construit des modèles pour évaluer les résultats et pris en compte des variables ayant pu les affecter comme l'éducation, les revenus, le fait de fumer ou pas…

Entre un an et trois ans de moins

Selon cette étude, les personnes dont les domiciles étaient entourés de 30% de verdure dans un rayon de cinq kilomètres étaient en moyenne biologiquement plus jeunes de 2,5 années que celles dont les maisons étaient entourées de 20% de verdure. Les bienfaits n’étaient cependant pas les mêmes pour tous, selon le sexe, la race et le quartier notamment. Ainsi, les personnes noires vivant près d'espaces verts étaient physiquement plus jeunes de seulement un an que leur âge réel, alors que chez les personnes blanches, on notait une différence allant jusqu'à trois ans. L'étude pointe aussi la fréquentation des parcs selon leur dangerosité. Ainsi, les espaces verts connus pour être des lieux de deal par exemple voient passer moins de monde. Et la population voisine était alors « moins jeune» que celle habitant près de parcs plus fréquentés. « Des facteurs comme le stress, la qualité des espaces verts environnants et autres facteurs sociaux peuvent affecter l'importance des bienfaits provenant des espaces verts en matière d'âge biologique », a expliqué Kyeezu Kim, ajoutant que ces disparités devraient faire l'objet de plus amples recherches.

Il s'agit de la première étude du genre et Science Adavances conclut que les résultats « ont de fortes implications pour coupler l'intervention de santé publique et la planification urbaine afin d'étendre l'infrastructure verte et de maximiser son utilisation, qui peut être associée à une durée de vie améliorée. Les associations spécifiques aux sous-groupes présentées dans cette étude contribuent à l’information nécessaire pour soutenir les efforts au niveau politique pour faire progresser l'équité dans les espaces verts en association avec ses avantages pour la santé. Des recherches futures explorant les voies avec d'autres facteurs explicatifs, notamment la sélection résidentielle, le comportement individuel d'utilisation du parc sont nécessaires pour une compréhension plus complète de la verdure et du vieillissement épigénétique. »

La source de cet article et tous les détails de l’étude sont à lire dans cet article de ScienceAdvances
 

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