Plus que de pénétrer dans une forêt, la sylvothérapie appelle à laisser la forêt entrer en soi. Une manière de reprendre contact avec la nature... et avec sa nature profonde. Une façon aussi d’éveiller nos sens et de développer nos capacités d’autoguérison. Formalisé au Japon dans les années 80, le Shinrin-yoku gagne du terrain dans nos sociétés occidentales en quête de sens. J’envoie régulièrement mes patients (et mes amis) en perte d’énergie, en situation de burn-out ou de déprime, dans la nature. Parfois, à raison d’une heure par jour, explique Frédérique Back, psychothérapeute et coach de dirigeants, qui pratique les bains forestiers thérapeutiques depuis plus de dix ans. Dans un métier aussi exigeant, j’en ai besoin pour tenir le coup. Et ça marche ! Les arbres m’aident à moins subir la fatigue émotionnelle et à recharger mes batteries.
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Silence, on se soigne !
Phytoncides : derrière ce terme, un peu technique,se cache la clé des bienfaits du Shinrin-yoku. En effet, les phytoncides sont des “huiles naturelles” libérées par les arbres pour communiquer entre eux et se défendre des bactéries ou des insectes, et qui boostent en même temps votre immunité. Des molécules miracles, abondantes dans les essences comme le pin ou le chêne, et encore plus présentes dans l’air quand la température grimpe. Les effets sur mes patients sont frappants : regain d’énergie, vitalité, baisse du stress, etc., affirme Frédérique. Entouré de vert, couleur favorable à l’apaisement, on profite aussi d’une coupure technologique pour relâcher la pression sur le cerveau et stimuler sa créativité. Le contact avec la nature, les effets des phytoncides, le bol d’oxygène, tout cela aide à se recentrer et à retrouver son équilibre.
Une mise au vert
Pragmatique de souche, cartésien de la racine aux branches, vous ne savez peut-être pas comment aborder le pouvoir guérisseur de la forêt. Je me balade et je choisis un grand arbre, le plus ancien possible, et qui pousse droit, signe de bonne santé, détaille Frédérique. J’approche respectueusement le revers de la main gauche, liée au cerveau droit, pour entrer en relation. Si ça “matche”, je dépose mes poignets et le haut du front, pendant plusieurs dizaines de minutes. Sans m’arrêter, même lorsqu’une légère sensation de recul survient... Loin d’un délire ésotérico-new age, la sylvothérapie peut sembler inhabituelle dans notre schéma de croyances. Mais qui comprend vraiment le fonctionnement d’Internet ? Cela ne nous empêche pas de communiquer avec un écran inerte ! Notre société se focalise sur le cerveau gauche, la logique, l’analytique, etc. Alors qu’on a tant à découvrir sur nos sens, notre intuition et notre incroyable environnement naturel.
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