Mushu, le nouveau restaurant qui transforme les simples grillades en plats gastronomiques

À la frontière entre Ixelles et Saint-Gilles, le nuage de fumée qui sent bon la grillade vous indique que vous êtes bien arrivé chez Mushu, ce nouvel endroit de poche qui sert de la brochette gastronomique.

FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

Pas de réservation possible, donc Carlo et moi arrivons tôt. Ambiance tamisée. L’endroit a longtemps été un petit restaurant vietnamien (ou thaïlandais. Ou un peu les deux, je ne sais plus) sans grande envergure et il a fallu un peu d’imagination et une bonne architecte pour transformer ce couloir oblong en lieu chaleureux capable d’accueillir une vingtaine de personnes. Pas de tables mais un long comptoir flanqué de tabourets hauts, peut-être un peu serrés les uns aux autres. Quand le resto est plein, le risque de manger avec le coude de votre voisin sur la glotte existe, sachez-le. C’est petit, c’est joli, c’est cosy.

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Dans l'assiette 

L’offre de base est assez simple : des brochettes au barbecue. Deux de ces engins fument derrière le comptoir, et si comme nous, vous vous plantez juste en face, vous pourrez voir le grilleur griller la grillade en direct. On aime encore bien ça.

Neuf brochettes à la carte : trois à la viande, trois au poisson, trois végétariennes. On prend tout, soyons fous. Sauf la tori kawa, à base de peau de poulet grillée, qui a été retirée parce que des clients se sont plaints de la fumée dégagée. On vous prévient tout de suite, vous sentirez le feu de bois et la viande grillée en sortant, donc si l’idée vous chagrine, venez en slip kangourou ou en ciré, mais ne cancellez pas la brochette qui nous faisait le plus de l’œil !

Concentrons-nous sur le verre à moitié plein. Déjà celui du saké légèrement salé au yuzu, que nous prenons en apéro (9 €). Ensuite sur la ribambelle de brochettes absolument affolantes qui a suivi. Dans le désordre : la negima, avec de la viande ultra-fondante de cuisse de poulet, des tronçons de ciboule et de sauce au kalamansi (7,50 €). La tskukune, au haché de volaille, gingembre, sauce genre mayo mais de l’ail et plein de jaune d’œuf (7,50 €). La shake, au dos de saumon cuit comme il faut, donc encore légèrement cru à cœur, daikon et sésame (9 €). Tout est tellement dingue que j’ai laissé refroidir ma soupe miso au tofu (4 €). Je ne sais pas d’où vient ce miso, mais oubliez les jus de vaisselle parfois servis comme soupe miso et qui peuvent vous faire douter (Est-ce que je ne viens pas de boire le rince-doigts ? Parce que ce n’est pas très bon…)

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Pour saucer toutes les (incroyables) sauces (et on n’a pas laissé une goutte, c’était bien trop bon), de petites mignonneries de bols de riz à l’umeboshi (4 €), un condiment à base de prune fermentée qui est bien plus excitant que sa description. Arrivent – roulement de tambour – la hatsu, une brochette de cœurs de volaille au toum, une sauce à l’ail libanaise (5 €) et la ika, au blanc de seiche, œufs de saumon et sauce poisson faite maison (9 €). Rien que pour ces deux-là, le déplacement vaut le coup. Carlo et moi devisons sur le fait que la cuisson au barbecue, quand elle est maîtrisée à ce point, c’est du grand art. Comme pour illustrer, la brochette ebi (12 €) se pointe, avec ses immenses crevettes parfaitement cuites et sa sauce piquante pas si piquante que ça. Et nous hurlons au génie, entre deux gorgées d’un vin nature tchèque 7 Řádků de Welschriesling (44 €), qui m’emballe à moitié mais que Carlo trouve pas mal.

Les brochettes vegé (6 € pièce) ne sont pas là pour faire de la figuration : champignons eringi, panure maison à l’ail et yuzu, betterave confite et crème épaisse ou asperges vertes, rémoulade au beurre noisette et orange fraîche. Dans les hauts-parleurs, une pop japonisante fort agréable, et en dessert, une boulette de riz (cuite au barbecue, il va sans dire), tartare de mangue, ganache chocolat et tofu soyeux, algues nori.

Verdict

Je résume : la justesse des cuissons, c’est du grand art. Les sauces et condiments tous faits maison sont à se taper le front sur le zinc. Quand tu sors, tu fouettes la brochette, mais elles sont si bonnes que t’es à ça de suçoter ton pull pour en profiter encore un peu. On y retournera, soit pour un verre et quelques brochettes, genre tapas nipponnes, ou pour le grand chelem de yakitori, mais tôt donc, avant de devoir manger sur les genoux du voisin de tabouret collé-serré... 

En pratique 

Où ? 7 rue de l’Aqueduc, 1060 Saint-Gilles. Sans réservation. mushu.restaurant
 

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