Quelle est cette adresse que le Guide Michelin qualifie comme le "centre du monde" ?

Modave serait-il le centre du monde ? C'est la question que se pose le Michelin après avoir récompensé ce restaurant installé au coeur de la province de Liège de sa toute première étoile.

Par Camille Vernin, Photo : J-P. Gabriel |

Les nouveaux étoilés du Michelin viennent d'être dévoilés à l'issue d'une cérémonie qui s'est tenue ce lundi 26 février à Anvers. Pas de grosses surprises pour cette édition 2024, alors que seulement neuf restaurants se sont vus décerner leur première étoile, contre seize l'année précédente. Parmi eux, on se réjouit néanmoins - sans s'étonner pour autant - de l'entrée au guide d'une excellente adresse que l'on avait eu la chance d'expérimenter il y a un peu plus d'un an. 

Ce nouveau gastro vous permet de manger au milieu des vignes belges :

La Roseraie à Modave, nouveau centre du monde ?

Son nom vous dit peut-être quelque chose. L'endroit connaît un tel succès ces dernières années qu'il faut réserver plusieurs mois à l'avancer pour espérer dégoter une table en soirée. Prochaine dispo ? Le 3 octobre 2024... Mauvaise nouvelle pour les impatients, l'adresse ne risque pas de désemplir ces prochaines semaines suite à l'annonce de sa toute première étoile aujourd'hui. La Roseraie, installée au coeur de la province de Liège, a tellement séduit le Michelin qu'il va jusqu'à se poser la question suivante : "Modave serait-il le centre du monde ?". Le champ lexical du prestigieux guide culinaire est d'ailleurs plus qu'épidictique. Il parle de "voyage des sens", de "luxe ambiant", de "chaleur de l'accueil familial". "Impressionnant !", conclut-il. 

Nous, on ne peut qu'acquiescer résolument à tout. La Roseraie, c'est l'une des adresses les plus conciliantes et élégantes que l'on ait eu la chance de tester ces dernières années. Et c'est en prime une femme cheffe que l'on retrouve derrière l'entreprise familiale, ce qui ne gâche évidemment rien dans ce palmarès exclusivement masculin... 

Une histoire vieille de 40 ans

L'adresse a vu le jour il y a plus de quarante ans dans la province de Liège. À Modave, ce manoir en pierres normandes de la fin du XIXe siècle tenu par Vincent Trignon était le repère des fins gourmets et habitués depuis 1982. Il y a quelques années, c'est sa fille Marie qui a repris le flambeau. Cette traductrice qui vivait à Londres, a décidé d'opérer une totale reconversion professionnelle. Elle suit une formation accélérée en hôtellerie dans une école internationale en Angleterre et rentre à Modave pour transformer le resto en petite entreprise familiale, puisque son père la seconde aujourd'hui en cuisine, et sa maman opère en salle. "Il faut savoir écouter et ne pas trop foncer directement", confie Marie. "Au début, on a envie de tout changer, de s'inspirer de tout ce qu'on voit partout. Avec mon père, on a appris à avancer ensemble, en confiance. C'est comme construire une amitié, ça prend du temps".

Les langues et la cuisine ne sont pas les seuls atouts de Marie, qui voue également un culte à l’architecture d’intérieur. La jeune femme décide, en reprenant l’adresse, de tout moderniser pour offrir un cocon à la fois chaleureux et design au goût exquis. C’est simple, à la Roseraie, tout est beau. Mais quand on vous dit tout, c’est tout. Un spectacle qui s’étend jusqu’au jardin, un îlot de verdure exceptionnel au charme discret. Le clou du spectacle? Les shelters ultra design faits uniquement de métal et de verre et dont les hauts toits pointus grimpent jusqu’à la cime des arbres. C’est comme dans un rêve, mais en mieux.

Un menu 5 services dès 80€ 

Une quête de perfection qu’on retrouve évidemment côté cuisine. Car la déco pointue et l’idée des tiny shelters au fond du jardin sont loin de faire office de distractions. Elles viennent compléter l’expérience à table, où tout a été pensé pour offrir un service millimétré dans la plus grande chaleur et simplicité. On déguste un lunch à 45€. Le menu 5 ou 6 services s'élève quant à lui à 80 et 90€ (comptez 38 ou 46€ pour l'accord mets-vins) et il change tous les deux mois.

Globalement, on est sur une cuisine traditionnelle modernisée. Mais on apprécie les petites touches d'originalité cachées au fil du menu. De l'amuse-bouche à base de légumes croquants et de bigorneaux que l'on déguste à la pique dans une assiette à la forme originale jusqu'au faramineux soufflé au consommé de homard old school. Réconfort garanti. "Les clients adorent retrouver ce plat qu'ils connaissent bien", confie Marie. Elle sublime un maquereau de ligne avec de la chermoula, des condiments pomme granny smith et des grains de moutarde. Les Saint-Jacques normandes sont cuisinées en curry léger et choux-fleurs.  Le prélude à base de racine de persil, banane, huile et jus de persil est une petite tuerie. Un dessert a priori classique se transforme en expérience gustative ultra ludique avec des pop-corn éparpillés dans l'assiette et du sésame noir torréfié dont on redemande. 

Infos : 

Où ? Route de Limet 80, 4577 Modave

Quand ? Ouvert le jeudi de 18h30 à 23h, le vendredi et samedi de 12h à 23h et le dimanche de 12h à 18h.

laroseraiemodave.com

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