À la fin du mois de juin, nous apprenions avec étonnement la fermeture d'un des rendez-vous incontestés des amateurs de sharing food. Après six années de bons et loyaux services, le chef et propriétaire Paul-Antoine Bertin a décidé qu'Ötap avait fait son temps. L'adresse avait pourtant réussi à s'imposer dans le quartier du Châtelain, et avait même connu plusieurs ajustements payants au fil des années, pour rester toujours au plus proche des désidératas de sa clientèle et des penchants du moment sans jamais renier sa patte. Aujourd'hui, le jeune entrepreneur culinaire - également derrière Studio 27 et Rebel - a décidé de métamorphoser l'intérieur de sa grande maison en briques blanches pour offrir non seulement un nouvel écrin, mais aussi un nouveau menu, un nouveau concept et un tout nouveau blase - Raki - du nom de l'eau-de-vie parfumée à l'anis originaire du Moyen-Orient.
6 encas sains pour satisfaire vos envies en fin de soirée :
Raki Winebar
"Cela faisait sept ans que j'étais sur le même projet, je voulais voir autre chose", nous avoue d'emblée Paul-Antoine. "À la base, je voulais garder le nom et juste réinventer l'espace. J'ai finalement décidé de repartir à zéro". Plus de hautes chaises hautes en bois, plus de lampadaires en forme de globes, plus de teintes vert d'eau au mur ni de vastes miroirs ajourés comme les clients avaient l'habitude d'en voir. La nouvelle déco a laissé place à un ameublement sommaire fait de matières brutes, de murs sombres et de lumières indirectes principalement issues de bougies pour créer un effet de clair/obscur cher à son propriétaire.
Une expérience complète
Un grand relooking donc, mais aussi un nouveau concept. "Au-delà du repas classique au resto, on souhaitait proposer une expérience complète. D'abord en ouvrant plus tôt, dès 18 heures, pour permettre de juste venir boire un verre si on le souhaite", ajoute-t-il. Une première bière à 3€ et un premier verre de vin à 5€ seront à la carte afin de permettre à celui ou celle "qui veut juste prendre une bière mais qui ne s'y connaît pas forcément, de ne pas s'agacer de la payer 6€". Le reste de la carte raisonnée des vins, bières et cidres restera similaire à celle de chez Ötap. "Ils peuvent ensuite rester manger, la lumière se tamise au fur et à mesure, la musique change... l'idée est de pouvoir y passer n'importe quel moment de la soirée. Même à 22h30, juste pour prendre un dessert". Aucune heure de fermeture ne sera d'ailleurs indiquée. Paul-Antoine exprime son souhait de voir une adresse "qui bouge, qui vibre". "Depuis le Covid, le monde de l'HoReCa est devenu beaucoup plus casanier. Avant, on enchaînait les bouteilles jusqu'au digestif, on aimait prendre son temps. Maintenant, la plupart des restos sont déjà fermés à 23h".
D'ailleurs, le jeune chef annonce d'emblée qu'il ne prendra plus de réservations. Pas uniquement pour éviter le "no show", mais surtout pour ne plus s'accompagner d'une clientèle forcément haut de gamme, qui s'attend à un certain standing en réservant. L'objectif ? "Retrouver cette ambiance de bar qu'il y avait au début", bien qu'il admette lui-même que mettre en place un menu avec des réservations étaient sans doute plus intéressant d'un point de vue strictement financier. Mais Paul-Antoine souhaite avant tout s'amuser, retrouver la fougue des premiers pas d'Ötap, et s'adapter comme toujours aux nouvelles exigences du métier. Notamment à travers une nouvelle organisation du travail post-covid. Le staff se limitera désormais à un cuisinier et à quelques personnes en salle. Raki n'ouvrira d'ailleurs que quatre jours par semaine, du jeudi au dimanche de 18 à pas d'heure.
Au menu ?
Et à la carte, doit-on s'attendre à un menu similaire à celui d'Ötap ? Paul-Antoine annonce une "cuisine plus généreuse qu'avant dans les portions", et des assiettes moins esthétisantes. Le jeune entrepreneur de 27 ans veut se pencher sur les grands classiques familiers et rassurants, mais revisités à sa sauce et selon ses envies du moment. Au programme ? Vol-au-vent, mousse de jambon, flatbread aux champignons, croquettes de tête de veau, pieds de veau... "Je veux pouvoir servir un boulet liégeois sur un coup de tête, ou une épaule d'agneau dans une énorme cocotte. Ce n'est pas beau, mais t'es content".
Deux mots : liberté totale. D'ailleurs, les plats ne seront pas classés selon la hiérarchisation classique entrée/plat/dessert, et il ne sera pas non plus question de "sharing food", zéro injonction, chacun s'organise comme il ou elle le désire. Le sourcing et la qualité des produits resteront quant à eux identiques. Côté prix, les assiettes oscilleront de 13 à 25€. L'adresse ouvre le 7 septembre prochain, et on a déjà hâte de la découvrir.
Voici comment il faudrait consommer les pâtes selon une diététicienne :
Infos :
Où ? Place Albert Leemans 10, 1050 Ixelles
Quand ? Dès le 7 septembre 2023. Ouvert du jeudi au dimanche de 18h à pas d'heure.
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