On a testé Socio-Pâtes, le restaurant de pâtes récompensé par le Gault&Millau 2023

Chermanne, le bar à vin SAKA 20, l’Esprit Bouddha récemment rénové... Tout ça nous fait aimer la capitale du Pays Noir et ses environs. J’allais oublier la Petite Gayole à Thuillies, et illico, on présente nos excuses aux autres restaurants méritants du coin de ne pouvoir tous les citer ici. Mais ce soir, direction le Socio-Pâtes.

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

On vous le dit tout de suite, on a tiqué sur le nom, même si on est des amateurs de jeux de mots foireux. Mais là, on dirait un emprunt à la novlangue de certaines enseignes de coiffeurs. On va surtout retenir le “socio” car on aime la convivialité à nous deux et pas que, et on garde “pâtes” aussi, tant qu’à faire, car on apprendra vite qu’elles sont pas mal du tout.

Derrière Socio-Pâtes, on trouve Steven Mirelli, que l’on a connu au Villa Castelli de Jamioulx, récemment revendu, et qu’on espère retrouver dans sa nouvelle cuisine chez Bagù (encore un jeu de mots, un crossover entre “ragù” et “bagout”) à Thuin. On l’a compris, le Socio a donc été créé par Steven, qui n’y est pas puisqu’il cuisine chez Bagù et on se trouve ici dans le centre de Charleroi. Le principe, c’est un resto aussi un peu traiteur, où l’on prépare des pâtes fraîches (à manger et aussi à emporter, donc) et où l’on propose une carte de pâtes -jusqu’ici, vous aviez compris, mais j’aime répéter – et d’antipasti.

Le lieu est très “socio”, la cuisine-atelier donne sur la rue via une vitrine bien éclairée, la salle est sobre et moderne, ça respire l’accueil et la bonne humeur. Depuis le temps que nous arpentons les restaurants, on sent très vite la pulsation d’une salle, un peu comme entre le spectacle et le public. Et ici, sans être dans une ambiance festive, c’est chill (ça y est, je cause comme mes filles), détendu, peuplé de jeunes et de moins jeunes, avec une équipe au service qui s’avèrera attentionnée et détendue, des pros, et ça devient rare.
 

En vidéo, découvrez une recette de pâtes d'un chef italien :

Dans l'assiette

La carte est assez courte, sept antipasti, une dizaine de pâtes, ce qui est déjà beaucoup à gérer pour le chef, dans le contexte d’une cuisson minute. Je raconte ça à Florence du haut de mon expérience de sept années en tant que chef dans un restaurant italien à l’aube des années 2000, et déjà elle esquisse un bâillement. On s’offre un cocktail pour commencer, Campari Tonic (8,50 €) pour moi et Moscow mule (9,50 €) très bien exécuté pour Florence et on ne peut résister à l’offre... irrésistible des “5 antipasti à 30 €”. Petites escalopes de veau panées à la fontina, œuf parfait/parmesan, moules à la ‘nduja (saucisson piquant tartinable), charcuteries, saumon à la flamme et raifort, tout ça pour 30 €, et on se régale (on aurait pu, à l’aise partager ça à trois ou quatre). Tout est bien réalisé, les charcutes font honneur au genre, et on a pris soin d’échapper à la proposition “burrata” parce qu’en ces temps de critique de la corrida, pour moi la burrata, c’est une “muleta”.

On est déjà un tout petit peu tanqués, mais on va faire honneur aux (socio)pâtes. Paccheri saucisse et cime di rapa (18 €) pour Florence, gnocchi alla bava pour moi (une recette traditionnelle du Val d’Aoste, en gros, une fondue au fromage sur des gnocchi ou des gnocchi dans une fondue au fromage) également proposés à 18 €. Je goûte chez Florence et son plat est très convaincant. Mes gnocchi ne sont pas mal, avec deux réserves : je ne comprends pas l’intérêt d’y ajouter des croûtons, et la Fontina (le fromage raclette du Val d’Aoste, en fait) utilisée dans la sauce me semble manquer un peu d’envergure. Cela dit, ce plat me ramène des années en arrière, à l’époque où j’avais le temps d’aller skier à Courmayeur, et je ne m’attendais pas à ça dans le Hainaut !

Florence continue à siroter lentement son cocktail pendant tout le repas (je soupçonne un léger lendemain de veille) tandis que je commande un verre du seul rouge maison au verre. D’abord, un seul, c’est un peu dommage, j’aime bien boire au verre, et ensuite, ce vin est certes bio, mais il est clairement - soyons modérés - un peu surmûri, comme une confiture sans sucre.

Allez, un petit dessert ? Si on avait un peu de courage, on prendrait des cannoli ou du baba au rhum (oui, c’est italien, à Naples et en Sicile, o babà est un incontournable) mais on se rabat sur une panna cotta au caramel beurre salé et marrons et elle est tout à fait parfaite (8 €).

Verdict ?

Alors, ce Socio-pâtes, il nous a bien plu. On y passe un moment détendu, sans prétention, avec d’excellents antipasti (attention à préserver votre appétit pour les pâtes), on ne se la raconte pas une seconde et on offre ici une adresse bien tenue, avec un excellent rapport qualité prix (si on m’avait dit qu’un jour je citerais le rapport qualité-prix, je n’y aurais pas cru, mais c’est fait). Sur la route du retour, on ne peste même pas sur les travaux qui n’en finissent pas sur la A54, on se cale bien à l’aise à 70 au cruise control et on se dit qu’on va bientôt revenir à Charleroi parce qu’on aime ça.
 

L'adresse ?43 rue de Montigny 43, 6000 Charleroi, socio-pates.be, sociopatescharleroi@gmail.com, T. 0455 11 51 41.

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