C'est un fait. Tout le monde tousse en hiver. Pourtant, cette année, c'est comme si les rhumes et bronchites s'étaient multipliés par dix dans nos open spaces, dans la rue ou dans les transports en commun. À tel point que le Washington Post y a même consacré un article entier. Le célèbre magazine américain s'interroge : "Pourquoi ne pouvons-nous pas nous arrêter de tousser cette saison ?".
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Tout le monde tousse
Deux clans s'affrontent. D'un côté, les médecins affirment que les toux persistantes sont effectivement pires cet hiver, d'autres affirment que les patients post-pandémie sont tout simplement plus sensibles à la toux. Pendant ce temps, des gens malades au mois de décembre se plaignent d'une toux désagréable qui persiste jusqu'au milieu du mois de janvier. Preuve à l'appui. Ce TikTok d'un jeune New Yorkais de 26 ans qui a mis tout le monde d'accord. Dans celui-ci, il explique : "Tout le monde tousse à New York en ce moment, dont moi. Et le pire, c'est que je ne suis même pas malade, c'est juste une toux sèche sans mucus ou rien. Tu peux prendre du sirop pour la toux et tout ce que tu veux, cela n'y change rien. Est-ce juste New York ou les autres pays sont aussi concernés ?". Résultat ? Plus de 7 millions de vues et des milliers de commentaires approbateurs. "Je tousse en Géorgie", a écrit un internaute. "Tout le monde tousse dans le New Jersey", témoigne un autre.
Pourquoi ?
Aucun suivi officiel n'a été réalisé, il est donc impossible de comparer concrètement le taux de toux de l'hiver 2023-2024 par rapport aux années précédentes. Néanmoins, le Washington Post qui a mené, l'enquête affirme que les médecins voient plus de toux persistantes que d'habitude. La plupart des patients ont en outre été testés négatifs au coronavirus, ce qui signifie que cette toux provient d'autres virus respiratoires qui circulent. Alors, plus de toux ou tout simplement une plus grande sensibilisation depuis la pandémie ?
Certains médecins expliquent qu'il est probable que les gens soient plus attentifs à leur toux depuis la pandémie. Avant la pandémie, tout le monde se rendait régulièrement au bureau, dans la salle de sport, à l'école ou dans les magasins en toussant. Aujourd'hui, ce geste anodin est plutôt mal vu. Russell Buhr, médecin spécialiste des maladies pulmonaires et des soins intensifs à l'UCLA Health de Los Angeles, explique que 20 à 40% des adultes contractent en fait une infection virale qui peut développer une toux post-infectueuse qui persiste pendant deux à huit semaines. Ce phénomène très courant a donc toujours existé, les patients sont simplement plus attentifs à leur toux et à leurs autres symptômes respiratoires qu'autrefois.
Un "réflexe de protection"
Néanmoins, certains médecins reconnaissent que l'incidence des maladies est plus élevée aujourd'hui. Entre la grippe, le Covid, le rhinovirus, le virus du rhume... Toutes ces maladies qui arrivent en même temps rendent la toux forcément plus fréquente. Mais pourquoi durent-elles à ce point dans le temps ? En réalité, la toux est un "réflexe de protection" destiné à dégager les poumons et les voies respiratoires. Mais tousser de façon persistante après une infection virale n'a plus de fonction protectrice. Au contraire, elle gêne et fatigue le patien. Le fait que cette toux dure est généralement un "signe d'une réaction inflammatoire persistante à la maladie initiale", explique le Dr. Buhr.
La durée de la toux dépendra donc du virus. Le docteur compare cela à un coup de soleil qui laisse la peau irritée et sensible. Ici, il s'agit d'une blessure à l'intérieur des poumons liée à l'infection. Si cela dure quelques semaines, c'est donc normal. En revanche, si les symptômes perdurent indéfiniment, il est peut-être temps de consulter. "L'élément clé est l'aggravation des symptômes", a déclaré le Dr Bhuyan. "À ce moment-là, il se peut qu'ils développent une pneumonie, une infection bactérienne ou un autre type d'infection".
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Le Covid a-t-il joué un rôle ?
Plusieurs médecins affirment qu'un mauvais cas de Covid peut affecter la rapidité avec laquelle une personne se remet d'un rhume ou d'un autre virus respiratoire. Certains mettront plus de temps qu'autrefois pour s'en remettre et, lorsqu'ils sont rétablis, ces patients vont être plus facilement enclins à souffrir d'une infection des voies respiratoires. "Le Covid a en quelque sorte modifié l'immunologie de nos poumons", a ainsi déclaré Ziyad Al-Aly, chef de la recherche et du développement au VA St. Louis Healthcare System et épidémiologiste clinique à l'université de Washington à St. Louis. Au-delà, le fait que la grippe ou les virus respiratoires puissent entraîner des toux persistantes n'est pas un phénomène nouveau, mais notre prise de conscience et notre documentation a simplement grandi sur le sujet depuis le traumatisme de la pandémie.
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