Des savons bons pour la peau et pour la planète !

C’est à La Hulpe, dans son petit atelier que Sabine Marchand fabrique des savons bio au parfum naturel, sans conservateur. Découvrez Soapme, sa petite entreprise de cosmétiques solides. 

Par Sigrid Descamps. Photos Soapme. |

Les cosmétiques solides occupent de plus en plus d’espace dans nos étals. Même les marques de luxe comme Dior ou Acqua di Parma ont succombé à ce qui va au-delà d’une mode. Passer au solide, c’est effectuer un virage vers une consommation plus responsable : les produits de ce type ne nécessitent aucun conservateur et se rincent plus facilement que leurs équivalents liquides. De quoi réduire l’impact sur l’écosystème, mais aussi séduire les utilisateurs sensibles à la présence de sources possibles d’irritation ou de perturbation endocrinienne. Des arguments qui ont convaincu Sabine Marchand voici une dizaine d’années déjà. Alors employée dans le département des ressources humaines d’une société de télécommunication, cette passionnée de nature et consommatrice de longue date de produits alimentaires bio s’intéresse alors de plus près à la cosmétique naturelle, « parce que, explique-t-elle, quand on fait attention à ce que l’on mange, on devient plus attentif à ce que l’on met sur sa peau. J’ai appris à lire les étiquettes, je me suis me tournée vers des produits naturels, et il m’a paru évident d’apprendre à les faire moi-même ». Durant son temps libre, elle participe donc à des ateliers, suit des formations, crée ses produits… Un hobby ? Un peu, mais surtout, une démarche écoresponsable qui va prendre de plus en plus de place...

Nettoyer le passé

En 2017, un choc personnel vient tout bouleverser. « Je développais déjà une petite activité complémentaire autour de la cosmétique naturelle, parallèlement à mon travail : je donnais des cours, je vendais mes produits sur les marchés, explique Sabine, quand mon mari, Richard, a été victime d’un grave accident. Et durant plusieurs mois, notre vie a été en suspens. Cela nous a fait prendre conscience que nous ne voulions plus passer à côté de nos rêves et souhaitions adopter un nouveau rythme de vie.

On voulait également contribuer à un projet de société qui corresponde à nos valeurs. » Soapme est ainsi né. « Avec l’âge, nos expériences et les compétences acquises apparaissent comme les pièces d’un puzzle qui se mettent en place. A un moment donné, tout prend du sens. J’ai alors suivi une formation pour les femmes entrepreneuses chez Credal, qui m’a permis de mieux comprendre où je voulais aller avec mon projet. Et je me suis lancée… sans filet, avec des fonds propres. De manière rationnelle, ce n’était pas le meilleur moment, mais psychologiquement, j’étais prête. »

Mais au fond, habituée à concocter des hydrolats, onguents et crèmes, pourquoi a-t-elle choisi le savon comme produit clé ? « Bonne question, répond-t-elle en riant. Au fil de mes formations, je n’avais pas plus accroché que ça à la saponification. Et pourtant, un matin, je me suis réveillée avec cette idée fixe : faire des savons ! Et j’ai commencé à savonner, à tester différentes techniques, à faire mes armes… Avec le recul, je me dis que le savon, de manière symbolique, a été une façon de faire place nette pour avancer vers autre chose. »

100% bio et naturel et fait dans le Brabant

Aujourd’hui, c’est dans son atelier, dans sa maison à La Hulpe, que Sabine fabrique ses cosmétiques solides. « Travailler chez moi, cela colle à mon nouveau rythme de vie, d’autant que nous avons trois enfants, qui donnent un coup de main de temps en temps. Mon mari s’est aussi impliqué dans la structure, où il a parfaitement trouvé sa place : il est féru de parfums et d’huiles essentielles et est doué pour faire des mélanges savants. » 

C’est donc au creux de leur nid que prennent forme huit savons, mais aussi, un shampoing, des baumes pour le corps, des pralines de bain et depuis peu, un déodorant. « On essaie désormais de sortir chaque mois un nouveau produit ou de nouer un partenariat, avec un hôtel, une ville… » Avec toujours, des produits 100% bio, respectueux de la peau et de la planète. « Je travaille essentiellement avec un distributeur liégeois et on essaie au maximum de se procurer des matières premières qui viennent d’Europe. Ce qui n’est hélas pas possible pour tout, mais dans ce cas je privilégie des partenariats à dimension humaine. Ainsi, pour le beurre de karité, je travaille avec un couple belgo-burkinabais. Le beurre est produit par un collectif de femmes dans le village d’origine de l’épouse. Les contacts humains, le partage de valeurs communes, c’est primordial. » Des valeurs que partage également sa clientèle, composée majoritairement de femmes. « Je dirais qu’il y a 5% d’hommes, mais ce sont plutôt des femmes entre 30 et 50 ans, qui privilégient le bio, les produits naturels, prônent le zéro déchet… » Des arguments en lesquels croit Sabine depuis des années, et auxquels se rallient de plus en plus de monde : « Les mentalités ont évolué. En quelques années, l’éco-responsabilité est devenue une normalité pour beaucoup plus de monde, mais il reste quand même du travail.

Pendant le confinement, il y a quelques magasins bio où nos ventes ont décuplé, car les gens se sont précipité dans ce type d’enseignes… pour malheureusement les délaisser une fois le lockdown levé et retourner à leurs habitudes de consommation classique. On a donc bien quelques nouveaux clients depuis avril et mai, mais pas tant que ça ; on a envie néanmoins d’y croire et de se dire qu’on est à l’aube d’une nouvelle ère ! »

Pour découvrir les produits imaginés par Sabine et Richard,  direction leur e-shop, mais on peut aussi se rendre sur place (sur rendez-vous), dans l’un de leurs nombreux points de vente comme les enseignes de La Ruche qui dit oui. 
Soapme.be

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