Parmi les lieux qui valent le détour par l’hypercentre bruxellois, on pointera, entre autres, Aster, NightShop... ou, dans un registre plus gastronomiquement ambitieux, Vertige, Gramm et Barge (cette liste n’est pas exhaustive), dont nous vous avons déjà parlé (sauf Vertige, mais ça viendra). Épinglons aussi Henri, dans un style plus belgo-belge, mais avec une belle touche de créativité. Tout cela nous donne régulièrement envie d’affronter les éventuelles difficultés de mobilité du Pentagone (largement plus fantasmées que réelles, mais c’est un autre débat).
En vidéo, comment initier les enfants à la cuisine :
Et donc, Kline, un lieu qui se veut “brutaliste” – un mot pas nouveau, ça date de Le Corbusier – pour dire qu’il y a du béton et du bois, des tatouages, des cartes en papier froissé et une cuisine ouverte. Relevons que l’accueil est ici particulièrement, gentil, attentif, prévenant et réellement à l’écoute. J’explique à Florence qui baille déjà que, quand j’étais commerçant, j’essayais de convaincre l’équipe d’accueillir TOUS les clients “comme si un ami d’un ami allait venir”. De fait, c’est le ressenti éprouvé chez Kline, gentil et amical sans cirage de pompes. On a soif, on commence par un verre de riesling müller-thurgau très trouble, mais qui se montrera net et droit au nez et en bouche ; Florence s’en empare. Craignant le trouble, j’avais commandé un blanc plus classique, nature, mais là aussi, droit et équilibré. Les vins au verre (pas donnés, autour des 9 €) donneront tous du plaisir.
À table
La carte se divise en anglais dans le texte – international vibe oblige – en “basic needs” (dont le pain, payant), “cold and fresh”, et “hot and heavy” pour finir sur du “sweet and sour”. Le plat le moins cher (le pain) est à 5 €, le plus cher, à 20 €. La cuisine se veut aussi sharing food. Florence adore, moi, j’avoue que, tout doucement, je fatigue, mais pas de menu, donc il va falloir choisir et partager. Eh oui, Florence, choisir, c’est renoncer ! Petite considération supplémentaire avant d’entrer dans le vif du sujet. OK pour le sharing food mais, primo, il faut que ça puisse se partager facilement (donc pas une côte de porc pour deux, ne riez pas, c’est du vécu !), deuxio, que les plats arrivent en séquence – sinon c’est un mezzé –, et tertio, j’aime qu’on me change au moins une fois l’assiette dans laquelle je dépose la food après sharing, car je goûte peu le mélange courgettes, lard braisé et mousse au chocolat. Chez Kline, les “règles” sont respectées, je vous le dis d’avance.
Bref, c'est bon ?
Oui, mais nous avons eu quelques craintes. Les ingrédients sont excellents, locaux (vraiment), de saison (vraiment), cuits à la perfection. Mais, sur les premiers envois, nous avons ressenti un manque d’assaisonnement. Notamment les “cornichons brûlés”, vifs et croquants, mais peu salés, et l’aubergine-miso, soutenue toutefois par la sapidité du miso. On sent cependant la main d’un chef d’expérience, au point qu’il nous semblerait incongru de demander trois grains de fleur de sel, donc on s’abstient.
Et puis, ça décolle vraiment au moment du “hot and (pas si) heavy (que ça)”. Courgettes cacio e pepe, croquettes de queue de bœuf, lard – très fondant, même si Flo n’aime pas le gras – pour terminer sur un superbe, vraiment superbe, sorbet au chocolat, huile d’olive (que Florence identifiera de type “fruité mûr”), thym et... fleur de sel !
Verdict
Une addition qui, à deux, tutoie finalement les 150 €, cela devient malheureusement un standard pour que les restaurateurs puissent garder des marges “de survie” en utilisant de (très) vrais produits et des vins et bières totalement artisanaux. Une adresse qui nous donne envie de revenir et que tout soit parfait la fois prochaine.
Infos
Où ? 162 rue de Flandre, 1000 Bruxelles.
Horaires : Fermé dimanche, lundi et mardi. kline.brussels
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