Le dressing minimaliste, la solution pour une mode vraiment durable ?

A l’heure où toutes les marques (ou presque) ont placé la durabilité au premier rang de leurs priorités, nous nous sommes demandé, si on pouvait vraiment aimer la mode et rester un consommateur responsable.

Par Marie Honnay, Photo ouverture Mardi Editions, photos unsplash |

Pas si facile

Quand on parle d’une mode plus responsable, il est d’abord question de détricoter les stratégies marketing des marques, mais aussi de convaincre les gens de consommer moins et mieux. En 2019, Aurore Bardey réalise une étude portant sur 10 jeunes femmes passionnées de shopping, baignées dans les tendances et plutôt accros aux réseaux sociaux. Elle leur demande de s’habiller sur base d’un dressing minimaliste de 30 pièces. Au bout de 3 semaines, leur verdict est sans appel. « Toutes se sentent plus sereines et moins fatiguées. Libérées de cette pression du ‘quoi choisir’, elles ont retrouvé le plaisir de s’habiller. Certaines ressentent même le besoin de s’éloigner des réseaux sociaux et commencent à s’intéresser aux questions d’éthique ; un sujet qui ne les avait guère préoccupées jusqu’alors », ajoute la psychologue.  

Le look de Kate Middleton en vidéo :

Ainsi le dressing minimaliste, serait à la fois bénéfique pour la planète et pour notre bien-être personnel. « Miser sur un dressing minimaliste composé d’un nombre restreint de vêtements, s’habiller en seconde-main ou encore miser sur des pièces éthiques (c’est-à-dire fabriquées sur base de tissus écologiques, en circuit court et dans le respect des travailleurs du secteur textile, logistique, etc.).  Tout le monde n’est cependant pas prêt à entamer ce genre de disette vestimentaire ». Et même si certains site comme Vinted ont déculpabilisé le shopping compulsif, certains avancent que leur business-model global serait tout, sauf éthique.  

Mais alors, comment faire ?

7 pièges à éviter

- Acheter en seconde-main, c’est bien. Mais si cette approche fait de vous un(e) addict à Vinted, posez-vous certaines questions : combien de kilomètres parcourent ces vêtements à peine portés - et pas forcément éthiques - pour passer d’un coin à l’autre de l’Europe ?
- Si les pièges de la Fast Fashion sont désormais connus, le luxe ne tire pas toujours son épingle du jeu. S’il est transparent, artisanal et fabriqué en circuit court, un produit de luxe peut être éthique, mais ce n'est pas garanti. Dans pas mal d'autres cas (s’il s’agit d’un sac, d’une basket ou d’un t-shirt produit à des millions d’exemplaires), il ne l’est probablement pas.
- De plus en plus de marques choisissent de ne pas solder leurs classiques ou de boycotter les journées de promotion sauvage, type Black Friday. Pour les consommateurs, ces moments clé de l’année sont l’occasion de se poser des questions : « ce pantalon est en promo, mais en ai-je vraiment besoin ? »
- Les labels et autres certifications vous embrouillent ? Vous ne comprenez rien aux critères choisis par les organismes de contrôle ? Oubliez les « labels » et traquez plutôt les marques de proximité dont vous pouvez découvrir les coulisses et vérifier les fondements de la démarche éthique.
- Arrêtez de croire que le recyclage textile permet de compenser notre frénésie d’achat. Malgré les nombreux efforts en la matière, moins d’un quart des vêtements jetés sont recyclés.
- Réfléchissez de manière globale : les consommateurs dégoutés du cuir d’animal, encensent celui d’ananas ou de champignon sans savoir que le processus de production par enduction est néfaste pour l’environnement ou que la fausse-fourrure contient des polymères qui, au contact de la peau, se révèlent toxiques pour l’organisme. C’est oublier un peu trop vite qu’un vêtement en cuir issu de l’industrie alimentaire fabriqué de manière transparente, puis distribué en circuit court est vraisemblablement plus vertueux qu’un vêtement en simili labellisé éco.
- Explorez les modèles alternatifs comme l’échange (troc) ou la location de vêtements et d’accessoires qui, sur d’autres marchés comme l’Angleterre, moins tournés vers le besoin de propriété, cartonnent déjà.  
- Achetez local. Si, à ce stade, tout le monde connait la chanson, puiser dans le riche vivier mode du royaume permet, à coup-sûr, de limiter les risques de tomber dans les pièges du green washing et, si les pièces en question sont fabriquées en Belgique, de réduire l’empreinte carbone de votre dressing.

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