Le "quiet quitting" peut-il réellement nous aider à lâcher-prise au travail ?

Vous avez l’habitude d’être dispo h24 pour vos collègues même après vos heures de boulot, mais vous en avez assez de cette routine qui prend le dessus sur votre vie privée ? Et si la solution était le quiet quitting ? On vous explique le principe. 

Par Anissa Hezzaz. Photos : Par Vlada Karpovitch on Pexels. |

À l’heure où le télétravail s’est imposé dans nos vies avec une accélération du phénomène suite à la pandémie, distinguer sa vie professionnelle de sa vie privée est devenue chose difficile pour de nombreuses personnes. Pour pallier à ce phénomène, sur Tik Tok, une tendance est née : le quiet quitting. Traduisez « la démission discrète ». Il ne s’agit pas de démissionner réellement, mais juste de réduire drastiquement son emploi du temps au travail pour éviter d’être surchargé mentalement. Il existe deux types de quiet quitters : d’un côté, ceux qui estiment qu’ils se sont trop investis pour leur employeur et qui décident de lever le pied pour préserver leur santé mentale et éviter un risque de burnout. De l’autre, il y a ceux qui considèrent que désormais, ils feront le strict minimum au travail, parce qu’après tout, ils ne sont pas payés plus cher en se rendant disponibles le week-end et en soirée. L’idée même du quiet quitting est en fait de revenir à l’époque où nous n'étions pas constamment connectés et où, une fois que l'on quittait le bureau, on pouvait passer une soirée sans y penser ou être rappelé à l'ordre pas la technologie. Aujourd’hui, pour se démarquer au sein d’une entreprise, il est de coutume d’enchaîner les heures supplémentaires, de répondre à ses mails même au bord de la piscine et de ne tout simplement jamais lâcher son boulot. Alors forcément pour certains, c’en est trop ! 

En vidéo, les signes qui prouvent que vous faites peut-être un burnout :

Un phénomène viral

Sur le réseau social, les quiet quitters sont de plus en plus nombreux et le hastag #quietlyquit cumule déjà plus de 566 millions de vues. Une tendance qui ne cesse de prendre de l’ampleur et qui commence à inquiéter les entreprises qui ne voient forcément pas ce phénomène du bon œil. Et elles ne sont pas les seules puisque plusieurs spécialistes alertent sur les risques d’une telle pratique.  Car si l’idée de lâcher prise au travail n’est pas une mauvaise idée en soi pour retrouver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, le quiet quitting, tel qui est pratiqué par beaucoup comporte des dérives.

Démission ou discussion ?

« Si vous en êtes arrivé à un point de votre carrière où vous sentez que votre travail prend le dessus sur tout, au détriment de votre vie privée, alors le quiet quitting peut être une bonne idée », explique à Metro.co.uk Charlotte Davies, experte en carrière chez Linkedin. Elle ajoute toutefois que si vous êtes proches du burnout, cela ne sera pas une solution puisque dans ce cas, il faudra un soutien approprié pour vous aider à en sortir.  Pour elle, avant toute chose, il convient de se poser deux questions : la première est de se demander si ce travail est réellement fait pour vous ? Si la réponse est non, plutôt que de faire le strict minimum au boulot, l’idéal serait sans doute de rendre effectivement sa démission. Mais si pour vous démissionner est impossible, car vous aimez tout de même votre job, alors, peut-être qu’il convient de revoir votre position au sein de l’entreprise pour laquelle vous travaillez. Comme le précise Charlotte Davies, en réalité, le quiet quitting est la solution facile : on n'est alors plus acteur du changement, et on risque de se sentir encore plus impuissants dans son boulot.

Comme l’explique à son tour Jill Coton, expert en carrière pour le site de recherche d’emploi Glassdoor, « Si vous n’avez plus envie de vous impliquer dans votre boulot, c’est sans doute que votre esprit est déjà ailleurs ». Dans ce cas, la démission est encore l’ultime solution. Mais si finalement, ce n’est que l’histoire de quelques frustrations au sein de votre entreprise qui vous empêchent de vous épanouir dans votre travail, le mieux serait alors simplement d’engager la discussion avec votre employeur. Car n’oubliez pas que ce n’est certainement pas en pratiquant le quiet quitting que vous pourrez ensuite exiger une promotion ou une augmentation.  

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