TikTok n’est plus seulement une plateforme recensant des challenges qui font le buzz, désormais, le réseau social préféré des jeunes crée de plus en plus les tendances, et même les phénomènes de société. Depuis quelque temps, une tendance inquiétante agite le réseau social : celle de démissionner de son travail en live. Il suffit d’entrer le hastag #quitmyjob qui cumule près de 200 millions de vues pour comprendre l’ampleur de ce phénomène.
La vidéo du jour :
C’est Shana Blackweel qui a initié ce comportement : cette jeune femme employée dans la chaine américaine Walmart annonçait sa démission au micro du magasin tout en se filmant et postait la vidéo sur son compte TikTok dans la foulée. Très vite, sa vidéo était devenue virale au point d’inciter de nombreux Américains à faire de même. Ils seraient 21 millions à avoir démissionné entre juin 2020 et juin 2021. Un chiffre hallucinant qui traduirait une nouvelle réalité sociale ? Pas tellement nuance notre experte Marie-Christine Callebaut, coach certifiée en Développement Personnel et réorientation Professionnelle. Pour elle, il s’agit plutôt d’un autre challenge parmi d’autres : « Des challenges en tout genre naissent tous les jours, nouvelle coiffure, nouvelle recette de cuisine, nouvelle dance, nouvelle méthode d’amaigrissement, pour les plus simples, mais allant parfois jusqu’à des jeux dangereux avec des conséquences dramatiques pour d’autres. Cette méthode de démission en public n’est qu’un challenge de plus lancé parfois par hasard, par dépit, par colère, par jeu…. Et certainement sans avoir mesuré toutes les conséquences de ce geste impulsif. »
Mais si aux États-Unis, démissionner sur un coup de tête est permis, chez nous, il faudra presque toujours prester une période de préavis. Dès lors, quitter son job du jour au lendemain ne sera pas aussi simple et surtout peut avoir des conséquences dramatiques : « Adresser ce message via un réseau social va laisser des traces indélébiles. Ensuite, ces démissions se font souvent de manière brutale, grossière et accablante. Quelle image peu flatteuse va-t-on retenir de ces personnes ? Qui voudra encore les recruter ? », s’interroge notre experte. Sans compter qu’accuser publiquement son employeur peut s’avérer très dangereux ajoute-t-elle : « Il faut de solides preuves pour pouvoir crier haut et fort que son employeur est sexiste, raciste, toxique, … et idem pour les collègues qui peuvent aussi se sentir attaqués ».
Plus de démissions liées à la pandémie ?
À l’heure où le télétravail est devenu la norme, de nombreux salariés se plaignent de ne plus savoir faire la distinction entre vie privée et vie professionnelle. Quand certains vivent mal le travail à domicile, d’autres se sont surtout rendu compte qu’ils n’aimaient pas leur travail. Aujourd’hui démissionner n’a plus rien de tabou, mais accentue le clivage générationnel : « Nous ne sommes plus dans l’optique de nos parents ou grands-parents qui s’accrochaient souvent toute une vie à un seul employeur parfois simplement par loyauté ou par sécurité. Nous avons aussi tout simplement l’envie de renouveau, d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. », explique Marie-Christine Callebaut. L’an dernier, le nombre de démissions chez les moins de 30 ans a augmenté de 44% par rapport à 2020. Preuve s’il en faut que le monde du travail est en train d’évoluer, mais de là à ce que déposer sa démission via les réseaux sociaux devienne la norme, on en est encore loin et heureusement…
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