Le rosé est-il réservé à ceux qui n’aiment pas le vin ?

Le rosé est de plus en plus apprécié. Néanmoins, il reste encore dans l'ombre des incontournables vins blancs et vins rouges. Un caviste nous en dit plus sur cette boisson qui ne se consomme plus seulement en été.  

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Rafraîchissant et polyvalent, le rosé est la boisson de l’été par excellence. Cet emblème de l’apéro dispose une palette de saveurs qui va des fruits rouges aux agrumes, offrant une expérience gustative légère qui s’allie avec des repas légers comme des salades, des fruits de mer ou autres apéritifs en terrasse. Si sa consommation est particulièrement répandue en été, c’est aussi en raison des traditions méditerranéennes où il est souvent servi frais pour se désaltérer lors des chaudes journées estivales. Il se consomme néanmoins de plus en plus « hors saison ».

Un caractère estival qui lui vaut néanmoins d’être souvent relégué au second rang derrière le rouge et le blanc. À moins qu’une autre raison se cache derrière ce caractère largement sous-coté ? Alors, le rosé, à siroter uniquement à l’apéro, ou vin pour fins connaisseurs également ? Pour dénouer le vrai du faux, on a interrogé Simon Pirard, caviste de père en fils depuis trois générations chez Vins Pirard à Genappe. 

Pourquoi l'alcool peut-il perturber le sommeil ? La réponse en images : 

Pourquoi le rosé a-t-il cette réputation ? 

Simon Pirard : Le rosé n’a pas très bonne réputation, parce qu’il est un peu « batard ». Il n’est ni du blanc, ni du rouge, comme un ersatz de vin. Encore aujourd’hui, pour certains, le rosé est juste un truc bon à boire bien frais au soleil l’été, quitte à même y ajouter des glaçons supplémentaires. Cette réputation avait sans doute sa raison d’être il y a quelques années, mais plus aujourd’hui. Il ne faut donc pas être si catégorique selon moi, car il y a des mauvais vins dans toutes les catégories (blanc, rouge, rosé, bulles), et des choses magnifiques partout aussi. Le vin rosé demande tout autant d’attention que le vin rouge ou blanc, quelle que soit la méthode utilisée (macération, pressure, saignée…).
 
Comment son image a-t-elle évolué et pourquoi ?

Il y a deux raisons. La première est que les techniques de vinification ont évolué. On contrôle donc mieux les processus qu’avant. La qualité des vins a donc progressé aussi, et les équilibres de réputation se sont balancés. C’est-à-dire qu’il y a 25 ou 30 ans, il suffit de s’appeler Pomerol ou Châteauneuf-du-Pâpe pour votre réputation soit faite. Aujourd’hui, cela ne suffit plus. Le consommateur s’est ouvert à la connaissance et à la compréhension du vin, et l’amateur sait qu’on fait du bon vin (presque) partout. Le rosé a aussi surfé sur cette vague. 

Aujourd’hui, on veut du vin que l’on boit. Il y a encore quelques années, pour être qualifié de « grand vin », il fallait envoyer la cavalerie : du tanin, de l’alcool, de l’élevage en barrique… ça donnait des jus bodybuildés qui remplissaient tellement la bouche qu’on ne pouvait en boire qu’un verre maximum. Aujourd’hui, on recherche des vins avec plus de finesse, plus d’élégance. On veut de la surprise aussi, du voyage, sortir des sentiers battus. Que ce soit à travers des appellations moins connues ou des cépages redécouverts. Les rosés s’inscrivent dans cette voie-là.

Est-ce qu’on peut avoir un rosé de la qualité d’un grand vin rouge ou blanc ? 
 
Il faut d’abord déterminer ce qu’est un « grand » vin rouge ou blanc. Pour moi, un grand vin - et ce quelle que soit la couleur - est une bouteille qui raconte quelque chose. C’est un verre qui parle, dans lequel les arômes se mélangent harmonieusement, où l’on ressent de l’acidité, de la fraîcheur, mais aussi pourquoi pas du caractère et de l’alcool. 

Tout dépend d’où vient le vin bien sûr. Un vin de Touraine ne va pas raconter la même histoire qu’un Cahors ou qu’un Marsannay, mais toutes les histoires peuvent être belles et intéressantes. Par conséquent, oui, il y a des grands vins rosés. 
 
À partir de quel prix peut-on avoir un bon vin rosé ? 

Comme pour tous les vins : le prix juste. Celui qui rémunère justement toute la chaîne de production et qui ne troue pas les poches du client final. Pour donner une fourchette, cela représenterait entre 10 et 25€ en fonction du vin, de sa rareté éventuelle, de son origine, etc.

La couleur est-elle un indice de qualité ?

Non, c’est une idée préconçue. Ce n’est qu’une question de goût. En fonction du ou des cépage(s) et de la technique de vinification, on obtiendra un rosé plus ou moins pâle ou plus ou moins foncé. C’est un choix bien plus qu’un critère de qualité.

Le rosé peut-il vieillir ? 

Ce n’est sans doute pas son but premier… car ce que l’on recherche dans le rosé, c’est une certaine fraîcheur. Celle-là même qui risque de disparaître en vieillissant. Mais, surtout, et on le constate tous les jours, les gens ont de moins en moins de caves à vins chez eux. J’entends par cave à vins, un endroit où l’on va stocker du vin pendant au moins 10 ans. 

Est-ce qu’on peut se prétendre connaisseur et aimer le rosé ?

Oui, et j’en suis la preuve ! Le plus important, c’est que ce ne soit pas « juste » du rosé, il faut que ce soit du VIN !

Quels sont les 3 rosés que tu recommandes ? 

Il y a trois bouteilles que j’apprécie particulièrement : Rosé Première Côtes de Provence Domaine Figuière de la Famille Lombard (17,50€), Choryphée, le rosé du Château Lalis - Corbières philippe Estrade Vigneron (9,95€) et Rosé Le Petit Closi IGP Côtes Catalanes bio - Domaine Véronique et pierre Boudau (11,95€). 

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