Les aiguilles d'une montre, tout est dans le détail

L’image est entrée aujourd’hui dans le langage familier : on dit ” aller dans le sens des aiguilles d’une montre”! L’expression est loin d’être neuve, puisque liée à la naissance de la première horloge mécanique, à la fin du XIIIe siècle. Elle risque par comtre de se voir demain perdre du sens, face à la progression de l’affichage numérique des heures et des montres connectées. Par bonheur, nous n’en sommes pas encore là et pour retrouver l’origine exacte du sens de rotation des aiguilles, il faut remonter aux premières tentatives, attribuées aux Egyptiens, de mesurer le temps.

PAR JEAN PERINI. PHOTOS : D.R. |

Une fonction symbolique

Breitling Premier Aiguille Bâtons

Considérées à l’époque essentiellement comme des objets de prestige, les premières montres ne se voulaient que l’expression d’une volonté : réduire la taillel d’une horloge ... pour pouvoir la porter sur soi ! 

La notion de précision faisait encore défaut, et l’on considérait qu’une seule aiguille était suffisante pour indiquer les heures. Il faudra attendre l’invention du spiral par Huygens en 1675, pour que la montre devienne un outil de précision, et se voit dotée d’une seconde aiguille par l’horloger anglais Daniel Care.

Par contre, c’est en Suisse que sera fondée en 1812, la première fabrique d’aiguilles par Charles Wagnon. Sous ce vocable vont se succéder plusieurs générations de fabricants - les Thevenon,Vaujour, Jacquet et autres Lalieux qui poursuivront cette activité... jusqu’à produire quelque 400 sortes d’aiguilles différentes.

Pour la petite histoire, il faut savoir que parmi ces véritables artisans spécialisés figurait Albertine Marat, la soeur du célèbre révolutionnaire ! Aujourd’hui, plusieurs grandes manufactures produisent leurs propres aiguilles, disposant en interne d’un équipement d’étampage et d’usinage.

Un élément essentiel

Blancpain Villeret Semainier - Grande Date Aiguille Serpentine

Si les matériaux traditionnels sont toujours de mise - l’or, l’acier et le laiton,- on voit apparaitre maintenant aussi bien le titane que l’aluminium. On distingue trois types d'aiguilles: la trotteuse pour indiquer les secondes, la grande aiguille qui ajuste la précision des minutes et l'aiguille courte qui pointe les heures.

Chaque pièce se divise en quatre parties : la base qui joue le rôle de contrepied, le cou qui se situe entre la tête et le corps, la tête qui sert pour la fixation et le corps qui est l'élément principal. Clef de voute de la montre, l'aiguille va contribuer largement à forger son style et ce d'autant plus que c'est sur elle que se porte l'attention.

Parmi les premiers horlogers à considérer cet élément comme essentiel dans l'esthétique du garde-temps, Louis-Abraham Breguet a voulu laisser là une empreinte durable. Après avoir employé à ses débuts des aiguilles anglaises en or, il invente vers 1783 un type d'aiguilles résolument nouveau, à pomme excentrée ou à croissant de lune, et en évidant la pointe de manière excentrique. Réalisée en or ou en acier bleui, cette nouvelle forme va séduire par son élégance et rencontrer un succès immédiat.

Le terme «aiguille Breguet» entrera bientôt dans le vocabulaire courant des horlogers et connaîtra de nos jours le même succès.

Pointes lumineuses

Panerai Aiguille lumineuse

Les aiguilles et plus spécialement leur luminescence on joué un rôle prépondérant dans le développement des montres de plongée. Les premières pièces développées au 19e siècle contenaient des matériaux radioactifs comme le Radiomir, avec le danger que cela comporte pour la manipulation du produit. À tel point qu’ils furent interdits en 1963 et remplacé par le Tridium, une variante de l’hydrogène considéré comme moins nocif. Cette mutation fut principalement le cas pour le développement des montres militaires.

Parmi les plus connues figure Panerai et ses fameuses ”Luminor” qui s’imposèrent dès 1949 avec ce nouveau revêtement. Autre couverture qui a posé problème, le Radium qui a fait aussi les beaux jours des montres de plongées, avant d’être aussi interdit en 2002.

Aujourd’hui, la peinture phosphorescente composée d’aluminate de strontium non radioactif permet d’accumuler la lumière naturelle et de la restituer quand il fait sombre. En 2007, le Superluminova permettant une luminosité maximalle s’est imposé sur la plupart des aiguilles utilisées en horlogerie.

Le style et la forme

Tudor Pelagos Aiguille Snowflakes

Point de ponctuation dans l'habillement d'une montre, l'aiguille va contribuer à l'élégance du cadran et marquer sa personnalité. Propre à l'esthétique de la manufacture, la pièce va marquer de son style et de sa configuration, le cadran sur lequel elle est déposée. Plusieurs modèles sont particulièrement caractéristiques et traversent les années par leur élégance et leur personnalité.

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