Bocata & Cætera et Cagette : deux adresses incontournables du piétonnier de Namur

Dans le piétonnier namurois, à deux pas de la Meuse (ou de la Sambre, je me trompe toujours), le quartier un peu glauque dans lequel je m’encanaillais adolescente est devenu un repaire de chouettes endroits où boire et manger, comme Bocata et Cætera et Cagette.

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

Dans mes souvenirs, la rue des Brasseurs, parallèle au halage, c’était le lieu de toutes les limites que nous franchissions jadis allègrement. Demandez à n’importe quel ex-ado namurois : des millions de premiers baisers y ont été échangés, des bouteilles de rosé à 100 francs y ont été débouchées avec le compas qui traînait dans nos cartables et des champs entiers de cigarettes qui font rire y ont été fumés, entre deux quintes de toux. Le lieu, peu fréquenté et un peu excentré, n’était pas très rassurant, mais assurait l’intimité dont nous avions besoin pour faire plus ou moins n’importe quoi avant de rentrer chez nos parents avec un chewing-gum pour masquer nos haleines décadentes. Aujourd’hui, nous sommes quasi tous devenus des adultes responsables et Carlo a du mal à croire que la charmante rue piétonne toute proprette et remplie de terrasses où nous nous retrouvons a vraiment été ce que je lui en raconte. Et pourtant...

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Bocata et Cætera

Le midi, je l’emmène dans un endroit qui me fait envie depuis fort longtemps. Initialement ouvert en 2018 par Manu (qui tient, dans la même rue, l’excellent restaurant Manolo Madrid, dont on vous a déjà parlé), Bocata et Cætera a été repris par la cheffe Cindy Denale. La liste de ses sandwichs nous laisse un peu interdits : on veut tout. Je prends finalement le Pulpo, un bocadillo (sorte de bagnat mou) avec une poêlée de poulpes, sauce chimichurri et salade (10 €) tandis que Carlo jette son dévolu sur celui à la joue de porc ibérique confite et sauce bravita, soit un mix entre un aïoli et la sauce des patatas bravas (10 €). Je vous préviens, on est ici sur du sandwich de toute première catégorie, avec de vrais produits de qualité, cuisinés longuement avec amour. On ne pipera mot pendant toute la phase de mastication, absorbés par ce qui était un vrai grand moment.

Cagette

Le soir, j’avais réservé chez Cagette. Ce qui fait doucement rire Carlo qui m’accuse de vouloir manger dans tout ce que la Belgique compte de bars à vin nature et à manger. Il n’a pas tort, c’est une formule que j’adore. L’endroit est petit, avec de beaux plafonds à moulures, plein de plantes et des murs en briques. Je repère un vin que j’adore et nous voilà avec une bouteille de Costadilà (39 €), un pétillant italien très déconcertant, avec des accents de gueuze, voire de cidre. Parfait en cette soirée étouffante. Au mur, un grand tableau noir et l’embarras du choix. Carlo insiste, alors on prend les œufs mayo, wasabi, salicorne, sumac et kumquat (7 €), version moderne et rafraîchie du typique plat de brasserie. Le poulet karaage (prononcez kara - agé) à la livèche, mayo au citron vert (8 €) est fondant et croustillant, un genre de nugget de luxe à se lécher les doigts. Les broccolinis, purée, salsa miso, sésame noir (10 €) sont délicieux, agréablement fumés, mais un brin trop salés. On se rafraîchit avec les pointes d’asperges vertes, sauce menthe, tamarin, citron et ail frit (13 €) dont l’acidité est parfaitement maîtrisée. Assez sensationnel, le duo de courgettes, crème au gingembre et basilic (10 €) montre, sur un plat d’apparence tout simple, l’étendue du talent de l’équipe.

Et comme je n’ai pas un poulpe tatoué sur le bras gauche pour rien, je reprends de la bête à tentacules même si j’en ai déjà mangé ce midi : poulpe grillé, crème de poivron, chimichurri, yuzu (23 €) à la cuisson parfaite, bien grillé, délice d’équilibre entre la sauce acidulée et la crème toute douce. On se partage un dessert qui s’avère être immense : pain perdu, glace au thé Earl Grey de chez le Glastronome (8 €). Et c’est sans doute le meilleur que nous ayons jamais goûté, aérien et caramélisé à la fois. Le restaurant est ouvert depuis un an, le public est plutôt familial, loin de la caricature que sont parfois ces bars à vin et à manger que j’affectionne. S’ il fallait mettre un petit bémol, je dirais que nous avons un peu manqué d’explications sur les plats. Mais ça nous a occupés tout le repas : Et il est où le kumquat selon toi ? Et la livèche ?

En images, découvrez notre menu : 

Verdict ?

Je ne reconnais plus le quartier de mes excès passés. Mais ce qu’il est devenu est chaleureux, innovant et drôlement goûteux. J’espère néanmoins que les actuels ados namurois ont trouvé d’autres lieux où faire leurs expérimentations autres que gastronomiques !

En pratique ?

Bocata et Cætera, 14 rue du Bailly, 5000 Namur. T. 0473.71.97.77. bocataetc.be Cagette, 17 rue des Brasseurs, 5000 Namur, T. 0472.31.50.98. Pour en savoir plus, rendez-vous sur leur page Facebook. 

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