Booster son cerveau grâce à la respiration

De nouveaux travaux publiés dans la revue Psychophysiology valident scientifiquement le rôle bénéfique des techniques de respiration propres au yoga ou à la méditation de pleine conscience sur les capacités cognitives.

Par AFP. |

Cette nouvelle étude scientifique basée sur les neurosciences établit un lien direct entre la manière de respirer et le meilleur fonctionnement de notre cerveau grâce à la stimulation d'une hormone naturelle, appelée la noradrénaline, libérée, entre autres, quand nous sommes concentrés sur une tâche.

Pratiquée depuis des millénaires par les yogis, la méditation de pleine conscience basée sur l'observation du souffle ou les respirations contrôlées ("pranayama") est connue pour accroître les capacités de concentration, réduire les pensées parasites et la réactivité émotionnelle, améliorer le niveau d'éveil et expérimenter des émotions plus positives également.

Ces travaux, conduits par des chercheurs du Trinity College de Dublin en Irlande, confirment ses effets bénéfiques sur le cerveau en montrant une meilleure synchronisation entre la respiration et l'attention chez des participants qui se sont bien concentrés en accomplissant une tâche exigeant une grande attention, comparativement à d'autres, moins concentrés lors de l'exercice.

Les chercheurs ont observé des modifications dans un lieu du tronc cérébral où est produite la noradrénaline : le coeruleus. "Lorsque vous inspirez, l'activité du coeruleus augmente légèrement et elle diminue à l'expiration. Cela signifie que notre attention est influencée par notre souffle et qu'elle s'accroît ou décline avec le cycle respiratoire", explique Michael Melnychuk, auteur de l'étude.

Un effet positif sur le vieillissement cérébral

En décembre dernier, une étude menée par des chercheurs français de l'Inserm basés à Caen et Lyon auprès de seniors de 65 ans et plus a montré que la méditation avait un effet positif sur le vieillissement cérébral en boostant les fonctions cognitives.

Ainsi, les scientifiques pensent qu'il est possible d'optimiser son niveau d'attention en se concentrant et en régulant sa respiration. "Même en vous concentrant sur votre niveau d'attention, votre respiration devient plus synchronisée", souligne Michael Melnychuk.

Des recherches plus approfondies pourraient ouvrir la voie à des thérapies non médicamenteuses dans le cadre, par exemple, de déficit attentionnel et d'hyperactivité (TDAH), de lésion cérébrale traumatique ou chez les personnes plus âgées pour entraîner leur cerveau.

Pour consulter l'étude : onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/psyp.13091