Mazette, la brasserie bruxelloise à la cuisine savoureuse du quartier des Marolles

Dans une ancienne brasserie fermée depuis presque dix ans, une bande de jeunes brasse, pétrit, cuit, recycle et propose désormais Mazette, une adresse qui nous a littéralement enchantés. Tout est fait maison, à un point que nous avons rarement croisé !

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

Le bâtiment en coin, face au marché de la place du Jeu de Balle, a été entièrement rénové. Grande salle ultra- lumineuse tout de bois vêtue et cour taille XXL, en plein soleil. Carlo et moi nous installons face à celui-ci, côte à côte, comme un vieux couple qui va manger des croquettes de crevettes à Knokke. Nous étions passés le vendredi midi en omettant de vérifier les horaires, mais finalement, le dimanche midi, ce n’est pas plus mal. Lui et moi sommes assez rétifs au concept de brunch, mais ici la carte est la même quelle que soit l’heure, pas de risque de mélanger yaourt, granola, œuf et avocat. Pas de risque d’y voir un avocat non plus : tout ce qui finit dans votre estomac est pensé et sourcé avec soin.

La vidéo du jour :

Dans les verres

Chez Mazette, la carte propose quatre bières faites maison. Elles sont brassées à la cave et proposées au fût. On se fait une petite rincette à la Suur de Bruxelles, une bière surette qui me provoque des petits frissons de bonheur, faite avec le levain avec lequel ils font leur pain (3,80 € les 33cl). Sur la carte, on repère aussi L’ombre et la lumière, une stout à l’avoine et cacao, réalisée avec les déchets d’une chocolaterie d’Anderlecht et la WYSIWYG(What You See Is What You Get), une IPA délicatement houblonnée et parfaitement onctueuse (4,20 € les 33cl) qui accompagnera mon dessert. Mais commençons par le commencement. Première bonne surprise, l’eau (plate et pétillante) est gratuite. Et les serviettes en tissu brodé annoncent la couleur : sus aux déchets !

Chez Mazette, la carte propose quatre bières faites maison

Dans les assiettes

Dans la liste des petits trucs à partager, on opte pour le levain à la flamme (3 €) : du levain cuit au four à bois, gros sel et graines de pavot, une espèce de pain mais en mille fois meilleur, ultra léger et croustillant. Carlo trempe ça dans du pottekeis à la Suur de Bruxelles (6,90 €) auquel je ne touche pas, sainte horreur du fromage oblige. Verdict ? Je suis hystérique de joie à l’idée qu’on me serve du vrai pottekeis (donc ettekeis + plattekeis) dans une cantine où j’aurais pensé recevoir de la salade au quinoa. Moi, je plonge dans le houmous de pois chiches et butternut, huile de sauge, noix (5,20 €), pas pâteux pour un franc, délicieux. Je nettoie le bol avec le pain au levain maison.

La suite : des dikkebroodjes, soit des petits pains fourrés dodus comme des dindons. Parmi les trois propositions, on opte pour celui au porc effiloché épicé, gingembre confit, pickles d’oignon rouge, céleri rave rôti, pourpier bruxellois, roquette (15 €) et pour celui qui déborde de la tombée de poireaux au paprika fumé, crémeux de topinambour, scarmorza fumée fondue (12,50 €). À part un léger manque de sel dans le premier, rien à dire à part Ooooh, Aaaaah et Mmmmmhhhh. On vous prévient, ils sont énormes. Servis découpés en quatre, ils sont parfaits à partager, mais il ne faut pas avoir mangé toute la corbeille de pain avant (trop tard!)

Le quatuor derrière le concept sait ce qu’il fait. Yorick est bioingénieur, il a appris la boulangerie chez Hopla Geiss et brasse depuis dix ans. Pierre a été goûteur de bières au Moeder Lambic pendant huit ans, France, la cheffe, a fait l’école Paul Bocuse à Lyon et Boris, architecte spécialisé en urbanisme fait tout le reste (on appelle ça “compétences transversales”.) Lors de notre passage, le lieu était ouvert depuis un mois jour pour jour et roulait comme une Lamborghini (référence pour faire plaisir à Carlo, mais vous aurez compris que ce n’est pas trop l’esprit du lieu).

En plus des petits trucs à partager et des gros pains à déguster, il y a toujours deux plats (dont un végé) en suggestion. Ici, une chachouka aux légumes racines (13,50 €) et un risotto de légumes d’hiver, crémeux de céleri rave, céleri confit et fruits secs (14,50 €). En plus des bières maison, quelques petites productions locales (mais pas de la cave de Mazette), un peu de vin nature, du cidre et des softs dont une limonade citron gingembre et un thé glacé maison (3 € chacun). On traîne un peu au soleil, l’endroit est agréable. Juste de temps de faire un peu de place pour les desserts : crumble de poire de terre, pommes et gingembre (5,50 €) et brownie au chocolat et noix (6 €). Peu sucrés mais néanmoins gourmands.

En images, découvrez notre menu : 

Verdict 

Avec sa production maison, ses fournisseurs locaux, sa politique zéro déchet, Mazette est totalement dans l’air du temps. Et ça nous réjouit, cette vague responsable qui ne sacrifie pas le goût sur l’autel du concept. Une vraie bonne adresse, avec un service adorable. Comptez environ 25 € par personne.

L'adresse ? 50, place du Jeu de Balle, 1000 Bruxelles. T. 02.446.17.18., mazette.brussels

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