Sao Thaï Cuisine, le resto thaïlandais à deux pas de la place du Châtelain

Sur un coin de la rue américaine, près de la très chic place du Châtelain, un restaurant thaï ne désemplit pas. Ouvert en plein confinement, Sao Thaï Cuisine sert, me dit-on, des cocktails fabuleux. Ca fait autant de bonnes raisons d'y traîner Carlo. 

texte et photos : florence hainaut et carlo de pascale |

Je suis pétrie d’un amour immodéré pour la cuisine thaïlandaise. L’idée de manger une salade de papaye verte peut me réveiller la nuit et j’erre comme une âme en peine dans ma ville en cherchant le restaurant qui me fera me sentir en short clapettes dans les rues de Bangkok ; un état de fait qui me manque bien plus que ce que la raison écologique me permet de rêver décemment. Le lieu est grand, cosy, moderne, avec une cuisine ouverte, lumière légèrement tamisée, mais qui laisse voir ce qu’on a dans son assiette, des sièges rembourrés pour séants délicats et quelques fauteuils style balançoire, parfaitement instagrammables. On a très clairement voulu casser les codes déco du restaurant asiatique, et c’est assez réussi. 

On nous l’a vanté, on se rue dessus : le Sao’s cocktail, un mélange de vodka, citron vert, sirop de citronnelle, lait de coco, coriandre et piment d’Espelette (12 €). L’idée : recréer subtilement le mélange de saveurs du tom ka kai (soupe poulet coco). Et ça fonctionne très bien (ça s’appelle le talent du mixologiste). À peine sucré, mais très gourmand. Trop peut-être, d’après les bruits de la paille qui racle le fond du bol en quelques minutes à peine.

Dans les assiettes 

En entrée, je prends évidemment le som tam, soit la salade de papaye verte aux cacahuètes grillées, sauce piquante à base de citron et de sauce poisson (11,50 €). Super fraîche – c’est un peu le concept ! –, elle louvoie habilement entre goûts d’ici et de là-bas. Si les palais néophytes apprécieront, mes clapettes et moi aurions bien pris plus de piment, d’ail frais et de crevettes séchées. Carlo opte pour les kwio krob, les raviolis frits farcis au porc, cacahuètes et sauce au miel (9,90 €). La sauce au miel est très sucrée, mais ça, on aurait pu s’en douter. Elle efface un peu la farce, assez délicate. À napper avec modération, donc. Comme on est à pied, on commande une margarita (10 €), rien de très thaï mais j’adore ça. Contrairement à moi, Carlo n’est pas tombé dans une marmite de harissa étant petit, il opte donc pour le keng curry kai, le poulet au curry jaune tout doux et lait de coco (16,9 €). Le curry, visiblement fait maison, est très parfumé, mais ça manque un peu de légumes à notre goût. Je prends le laab moo, un plat que je vénère : salade de porc haché au citron vert et menthe fraîche (15,90 €). Je ne sais pas d’où vient la viande, mais elle est de qualité. C’est frais et les légumes font du bien après la bassine de curry coco. Comme indiqué sur la carte, le plat est légèrement piquant. L’équivalent dans une échoppe de rue à Bangkok provoque des trous dans l’estomac ; comme quoi l’adaptation aux papilles locales a parfois du bon. Une petite larme me remplit le sillon nasogénien quand je vois arriver le mango sticky rice, riz gluant, lait de coco et mangue fraîche (10,90 €). Carlo sent bien que s’il tient à la vie il ne va pas falloir trop piocher dedans.

Verdict

Chez Sao, du nom de la cheffe et patronne, les saveurs traditionnelles sont un peu lissées pour plaire au plus grand nombre, ce qui commercialement fait totalement sens. Il m’a manqué le petit coup dans les genoux que peut me provoquer cette cuisine quand elle est consommée sur place dans les assiettes en plastique des échoppes de rue fumantes. Petit coup que je cherche en vain. Il me faudra dépoussiérer mes clapettes à un moment ou l’autre. On paie 122,69 €. Ça peut étonner pour un restaurant asiatique, mais personne ne broncherait devant la même note dans une brasserie.

L'adresse ? 122 rue Américaine, 1050 Bruxelles. T. 02.633.44.41. saothaicuisine.be

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