Le 1030 serait-il devenu le nouveau 1060 ? C'est la question que se posait déjà le Fooding dans sa première édition belge sortie l'année dernière. Il faut dire que les quartiers nord-est de Bruxelles font de plus en plus parler d'eux, notamment dans le secteur de l'HoReCa. On connaissait les gros mastodontes devenus de véritables must dans le quartier, de Chez Félix à Achilles en passant par Python ou Copain. C'est l'ouverture récente d'une énième adresse food and drink qui a définitivement attiré notre attention. Schaerbeek serait-il devenu l'ultime repaire des bars à vin ? Récemment, on se réjouissait aussi de l'ouverture de Groseille, véritable ovni au milieu des snack à pitas de la Chaussée de Louvain. Dans ce néo-bistrot, place aux produits bio en circuit court. Maquereau cru aux agrumes, joue de porc confite, pleurotes aux poireaux, potimarron et céleri-rave sous une crème Mont d'or... Ne reste plus qu'à dénicher la devanture.
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Schaerbeek, le nouveau Saint-Gilles ?
Encore plus récemment, c'est BAB's qui a fait parler de lui. Lancé par Barbara - ancienne sommelière de Barge -, ce "wine to share" s'est installé il y a peu avenue Chazal. Mais pourquoi toutes les adresses cools semblent désormais zieuter vers Schaerbeek ? "Parce qu'il y a de la place pour, et un public en demande", affirme d'emblée Barbara, propriétaire du nouveau BAB's. "J'habite le quartier donc je sais de quoi je parle". La jeune entrepreneuse confirme que le paysage schaerbeekois avait déjà été investi par de nombreuses adresses sympas depuis un moment (Perruche, Joran, Soleil Bakery...), mais il n'existe pas encore de micro-quartiers comme à Saint-Gilles ou Ixelles. Le 1030, c'est donc "la garantie d'être vu, sans être un numéro parmi tant d'autres". Une question de coût aussi ? "Côté loyer, je n'ai jamais cherché à m'installer ailleurs qu'à Schaerbeek, je ne sais donc pas si c'est plus avantageux".
Rappelons que si le quartier se gentrifie (certains diront "se bobotise"), ce n'est qu'au profit d'un pan bien délimité de la commune. D'un côté les vélo-cargo, de l'autre les camionnettes de métier. Si les quartiers à proximité du canal et autour du parc Josaphat voient les loyers grimper et les concepts sympas pousser comme des champignons, Schaerbeek demeure la sixième commune la plus pauvre de Belgique. Oui, la gentrification grimpante ne fait jamais que des heureux. "Évidemment que mon établissement n'intéresse pas forcément tous les Schaerbeekois, notamment la frange musulmane qui ne consomme pas d'alcool", tempère Barbara.
Une aura différente
En revanche, elle peut bénéficier du soutien des locaux ravis de pouvoir bénéficier de plus en plus de concepts juste à côté de chez eux, mais aussi de toute une population d'Evere. "Ce que j'aime, c'est que l'on a affaire à tous les types de clientèle. Des parents avec leurs enfants, des profs à la sortie de l'école, des jeunes trentenaires, des retraités... Le public est hyper varié en termes de culture, d'âge et de sexe. Cette multiculturalité est particulièrement intéressante à avoir, car on rencontre des gens de tous les horizons différents". On change des quartiers Châtelain-Brugmann pris d'assaut par les expatriés français.
L'autre atout de Schaerbeek ? Son caractère résidentiel et vert, qui lui confère une aura que l'on ne retrouve plus facilement ailleurs. "J'ai la chance d'avoir une énorme terrasse autour de laquelle j'ai pu planter ce que je voulais. À partir de 19-20h, le quartier s'apaise complètement, il n'y a plus une seule personne ni une seule voiture. C'est une atmosphère assez exceptionnelle."
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