Interview : Leçon de style avec Aaron

A l’occasion de la sortie de leur album, Simon Buret et Olivier Coursier, alias Aaron, ont accepté de parler mode avec nous.

Par Sigrid Descamps. Photos D.R. |

Rendez-vous est pris dans les bureaux de l’attaché de presse belge, non loin de la gare du Midi. Simon Buret, le chanteur aux boucles fines et au regard azur, et Olivier Coursier, le musicien à la barbe de deux jours, nous accueillent. Le tandem est de passage chez nous pour parler de son nouvel album, Anatomy of Light, sorti le 19 septembre. On est là pour parler avec eux d’un domaine qui les passionne : la mode. Mais sans jamais se prendre au sérieux ! 

Parlons de mode. Vous accordez une importance particulière à votre look et vos photos promo ont des allures de shooting mode… 
Simon : Notre intérêt pour la mode est lié à la musique. Même si ce n’est pas vraiment la mode qui nous intéresse, c’est plus le style. La mode et la musique ont toujours été liés. Il suffit de revoir des archives de Leonard Cohen, de Nina Simone ou de David Bowie montant sur scène pour le comprendre. Bowie reste d’ailleurs une immense référence en matière de style et de mode. Et dès nos débuts, on voulait aussi que lorsque nous montions sur scène, on se présente au monde, que ça claque. Perso, le côté industriel de la mode me fait parfois un peu peur.

A côté de cela, c’est un univers rempli de personnes merveilleuses, des gens de lumière… Quand je vois le travail de types comme Simon Porte Jacquemus, je suis épaté à la fois par ce qu’ils créent et par la façon dont ils présentent leur travail. Ce sont des créateurs purs. 

Pour vous un vêtement revêt-il une fonction pratique ou esthétique ?
(en chœur) : Esthétique !

Olivier : Le côté pratique, c’est bon quand on doit faire du sport par exemple. Mais au quotidien, au travail, un vêtement, ça accompagne les humeurs, ça les reflète…
Simon : Moi, je suis contre le côté pratique. Quand on me dit « C’est moche, mais c’est pratique ! », ça m’agace. C’est comme si on me parlait d’une commode. Ce qui compte, c’est l’allure, l’élégance. Ça ne doit pas être luxueux ou coûteux pour autant. L’élégance, c’est une démarche : savoir poser une matière, une coupe, qui va procurer du plaisir et te présenter au monde. Je n’aime pas la mode pour la mode, mais j’aime l’allure et je suis vraiment soucieux de la silhouette, surtout sur scène.

J’aime qu’il y ait une harmonie entre les tons. J’aime voir des gens qui se distinguent des autres par leur look. Et ça passe aussi par la coiffure, par les accessoires, ou pour les femmes, par le choix du vernis ou du rouge à lèvres… Parfois, tout se joue sur des détails, sur une touche de couleur… Et cela ne se fait pas nécessairement avec des pièces dites à la mode. J’ai du mal avec les gens qui veulent absolument suivre la mode. Qui veulent à tout prix arborer une pièce tendance, parce qu’elle coûte cher ou que c’est le truc du moment. Souvent d’ailleurs, elle est mal portée et ça gâche toute leur silhouette. Ca en dit long aussi sur ceux qui la portent ; ça témoigne d’un certain vide. Et puis, à force, on a l’impression de voir défiler des copies, des clones sans personnalité, c’est triste. 

Avez-vous des matières ou des styles de prédilection ?

Simon : J’aime les coupes anciennes, pas forcément classiques. J’aime aussi mélanger les époques, porter une pièce des années 50 avec une d’aujourd’hui. 
Olivier : Je peux porter toutes les matières, sauf la laine. Je suis comme les enfants : « Je n’aime pas, ça pique ! » 
Simon : Olivier ne vous l’avouera pas, mais il aime beaucoup le latex… 
Olivier : Ben oui, et rouge si possible (rires). Sérieusement, j’adapte mon look à mon humeur. Qui peut d’ailleurs aussi être influencée par ce que je porte. Par exemple, je ne marche pas de la même manière, je ne suis pas dans le même état d’esprit quand je me balade par exemple avec une paire de chaussures classiques en cuir ou avec une paire de basket. 

Avez-vous des pièces fétiches ?
Simon : Plein ! J’ai notamment une vieille chapka que j’adore, que je porte en hiver. Elle est juste assez niquée que pour être jolie et je trouve qu’elle met en exergue de belles parties de mon visage (sourires). Je trouve qu’elle me donne un style fou. Et puis, ce n’est pas le genre de modèles qu’on voit sur la tête de tout le monde et ça, ça me plait aussi. 
Olivier : Moi, ma pièce fétiche, c’est ma paire de baskets blanches Saint Laurent, simple, sans fioritures. Ce modèle me suit dans le temps. Je renouvelle chaque fois la paire, je les use et j’en rachète!

Qui sont vos créateurs favoris ?
Olivier : Alexandre Mattiussi d’Ami Paris. J’aime bien ce que fait Hedi Slimane aussi, il a changé pas mal de choses dans le monde de la mode.
Simon : J’aime beaucoup ce que fait Slimane également, ainsi que le travail d’Alessandro Michele chez Gucci ; il bordélise un peu tout mais il le fait bien, c’est rigolo. Mais mon créateur favori, absolu, de tous les temps, reste Yves Saint Laurent. Je recherche d’ailleurs souvent des pièces qu’il a créées. 

Existe-t-il des vêtements que vous refusez de porter ?
Simon : Vous ne me verrez jamais en jogging. Je ne comprends pas cet engouement pour la tenue de sport au quotidien, c’est la mort du poulet, il ne manque plus que le caddie… Sérieux. A moins d’avoir dix-sept ans et de s’appeler Billie Eilish, il faut éviter ! Bon, je peux comprendre l’aspect confortable, et c’est vrai qu’il y a parfois de beaux modèles, mais bon, qui veut se présenter au monde comme ça ? Pas moi en tout cas ! 
Olivier : Moi, ce que je n’aime pas c’est le maillot de football. J’aurais du mal à arborer un vêtement avec une marque de frigo dans le dos.  
Simon : A choisir, je préfère celui de basket. On devrait s’en faire avec notre nom dessus. Qu’est-ce que tu en dis, pour monter sur scène ?  
Olivier : (…) !

Décryptons un peu votre look. Quels accessoires portez-vous ?
Olivier : Là, je n’en ai pas. Mais parfois, je porte plusieurs bagues. C’est par période.
Simon : Je porte toujours ma bague Trinity de Cartier, dessinée par  Jean Cocteau. Je ne la quitte jamais, je l’adore et elle me porte bonheur. Je porte aussi très souvent un collier avec de petites perles. Il m’arrive aussi de porter un bandana. J’aime bien l’imprimé kashmir, surtout s’il est un peu vieilli. J’en ai notamment un que j’ai trouvé en Inde et que je porte régulièrement. Si pas autour du cou, je le mets à la taille, en porte-clés… mais sans clé. Et ce n’est pas du revival des années 80 : à l’époque, on le portait derrière. Ca termine bien la silhouette, ça me donne un peu un style Pirate des Caraïbes (rires). J’en possède plusieurs, mais mes préférés sont dans les tons marrons ou bleus.

Plutôt T-shirt ou chemise ?
Simon : Aujourd’hui, je suis en chemise, mais j’aime bien le T-shirt blanc de base, avec le petit col de la montagne. Ca va très bien avec ma chapka d’ailleurs. Par-dessus, je mets soit un pull, soit une veste, un blouson… selon l’humeur, les circonstances. Mais il faut que ça aille avec la silhouette. 
Olivier : Je porte de plus en plus souvent des chemises, avec un col cubain ouvert, sans cravate sauf si je vais à l’opéra. Sinon, comme Simon, j’aime bien le T-shirt blanc.

Et du côté des pantalons ?
Olivier : Je porte de tout. Quoique, plus vraiment… En rangeant mes vêtements, il y a quelque temps, je me suis rendu compte que j’avais dans mon dressing une pile de jeans bien rangés, que je ne porte plus jamais. 
Simon : Pourtant, un bon vieux jean, bien niqué, bien coupé, ça reste quand même la classe. Mais j’aime bien aussi enfiler un pantalon classique noir des années 50. 

Avec ou sans chaussettes ?
Simon : En été, sans. Je reste pieds nus dans mes mocassins. Mais j’en porter le reste de l’année. Et j’enfile celles que je trouve. Souvent, elles ne vont d’ailleurs pas ensemble. C’est pour cela que je j’essaie de n’en acheter que des noires. Mais Olivier est plus fort que moi dans ce domaine, il devrait être coach chaussettes en fait !
Olivier : Oui, c’est vrai que j’aime bien changer de chaussettes. Je les préfère de couleur, sans motif, et jamais de noires… 

Aaron, Anatomy Of Light
En concert le 17 novembre à l’Ancienne Belgique.

Suivez So Soir sur Facebook et Instagram pour ne rien rater des dernières tendances en matière de mode, beauté, food et bien plus encore.  
 

Lire aussi :