Les “sobrepas”, la tendance des repas sans alcool qui s’impose dans les restaurants

Alors que l’on est en plein dans le Dry january et que la Tournée minérale s’apprête à débuter, une nouvelle tendance émerge peu à peu dans les restaurants gastronomiques : les "sobrepas". Entendez par là des repas sans alcool où un accord mets-boissons sans alcool vient rythmer le repas. 

Par Anissa Hezzaz. Photos : D.R. |

Chaque année, après les excès des fêtes, certains s’adonnent au Dry january, soit un mois sans boire une goutte d’alcool. Ceux qui veulent limiter leur consommation d’alcool sans forcément se restreindre totalement peuvent s’adonner à un autre phénomène, le Damp January. Un défi qui chez nos voisins britanniques prend de l'ampleur chaque année. Chez nous en revanche, les Belges préfèrent souvent attendre la Tournée minérale, qui se déroule à partir du 1er février, et qui dure donc un peu moins longtemps. De quoi plus facilement tenir sur la durée ! 

En vidéo, découvrez les bienfaits de la Tournée minérale :

Être sobre, le nouveau cool

Depuis plusieurs années, on constate que la carte des boissons des bars et des restaurants propose de plus en plus d’alternatives aux boissons alcoolisées. Les low cocktails, comme les mocktails, sont monnaie courante désormais et on ne vous regarde plus comme un extraterrestre quand vous n’avez tout simplement pas envie de boire d’alcool. La tendance aux sans alcool évolue à mesure que la consommation d’alcool chez les plus jeunes générations diminue. 

Chez nos voisins français, un nouveau métier a vu le jour récemment : celui de "sobrelier". Ce néologisme est un mélange entre les mots “sobriété” et “sommelier”. Et depuis quelques mois, la star dans ce domaine n’est autre que Benoît d’Onofrio, le premier sobrelier de France. Benoît d'Onofrio redéfinit l'art de la sommellerie en se concentrant exclusivement sur les boissons non alcoolisées. Il innove sans cesse pour proposer des boissons qui rivalisent en complexité et en raffinement avec les meilleurs crus. Cet ancien sommelier dans de grands établissements parisiens est de plus en plus souvent sollicité pour répondre à une demande toujours plus croissante du sans alcool. Dans cette veine, on assiste également à l’émergence d’un autre mouvement : les “sobrepas, soit des “repas sobres”. 

L'exemple belge

Pour les restaurateurs belges aussi, le sans alcool est un facteur à prendre indéniablement en considération dans l’offre gastronomique. Philippe Lamourette, responsable de salle au restaurant VerTige à Bruxelles nous confirme cette tendance : “les clients sont de plus en plus demandeurs de boissons sans alcool, surtout en cette période de l’année”. Dans ce restaurant gastronomique installé depuis 2015 rue au Flandre, ce n’est pas un problème puisqu'au-delà de l’accord mets-vin classique, il est également possible de demander un accord sans alcool. On y sert en effet les fameux Osan, ces boissons que l’on retrouve aussi à la carte du restaurant L’Air du temps. Cette boisson sans alcool a été créée par le chef étoilé Sang Hoon Degeimbre il y a quelques années et elle se présente comme l’alternative idéale aux vins. Pas vraiment en termes de goût, mais plutôt dans l’expérience gustative qu’elle offre. Car il ne s'agit pas d’une simple limonade, ou d’une eau aromatisée, cette boisson est en fait le résultat d’un procédé de macération biologique végétale et florale qui se base sur la cryogénisation, la macération et la dynamisation. Une autre boisson se marie parfaitement avec les différents plats proposés aux clients, comme nous l’explique encore Philippe Lamourette : le kombucha.

Une expérience similaire

Cette tendance à délaisser les boissons alcoolisées entache-t-elle l’expérience au restaurant gastronomique ? “Absolument pas” nous rassure Kevin Perlot, le chef du restaurant. “L’important est qu’on puisse proposer une expérience similaire au client pour qu’il ne se sente pas dupé”. Déjouer les codes pour satisfaire tous les palais, c’est un peu un prérequis pour rentrer dans la cuisine de Kevin Perlot. En effet, le chef, qui crée chaque mois un nouveau menu autour du végétal pour suivre la saisonnalité de chaque légume, sait précisément comment s’y prendre pour offrir des assiettes hautes en couleur, qui soient impactantes et qui éveillent nos papilles.

Pour l’avoir testé, on vous confirme que non, vous ne risquez pas de mourir d’ennui sans le défilé de vins qui accompagne traditionnellement un repas. L’assiette de choux servi avec un beurre fumé et du gingembre confit, ou encore la betterave rouge en cuisson longue accompagné de champignons et poivre noir vous feront oublier en une seule bouchée le petit rouge qui a souvent le don de rehausser les goûts des assiettes. Parce qu'ici, avec ou sans alcool, les assaisonements sont justes et les assiettes sont parfaitement équilibrées. 

Plus qu’un mouvement de mode, on assiste bel et bien à un véritable phénomène de fond avec les “sobrepas”. De là à ce qu’on ne voit plus d’alcool sur les tables de nos restaurants ? On en est loin, le Belge étant encore aujourd’hui l’un des plus gros consommateurs d’alcool au monde avec 13,2 litres d’alcool pur consommé chaque année par habitant selon les derniers chiffres du World Health Statistics. Mais cette tendance aux “sobrepas” permet tout au moins d'encourager ceux qui voudraient réduire leur consommation d’alcool, le temps d'un repas ou plus. 

En pratique 

Où ? Rue de Flandre 19, 1000 Bruxelles

Quand ? Du mardi au samedi soir, et le vendredi et samedi midi. 

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