5 idées green à suivre pour shopper durable

De nouvelles initiatives durables ont dernièrement vu le jour dans le secteur de la mode. La différence avec les précédentes ? Elles sont cette fois chics, cool et totalement décomplexées.

PAR MARIE HONNAY. PHOTOS DR. |

1. Louer au mois

Recycler le luxe en se libérant des pièces qu’on ne porte plus : une autre manière d’éviter la surconsommation, et une attitude de plus en plus ancrée. En 2016, la revente de vêtements femmes et hommes de seconde main par le biais d’e-shop (par exemple, Vestiaire Collective, l’un des géants du secteur) aurait connu une croissance de 40 %. Jusqu’ici boudée par les modeuses, la location de vêtements joue désormais, elle aussi, la carte chic et luxe. En témoigne le site belge Tale Me qui se présente comme la première “bibliothèque“ de vêtements beaux et éthiques. Destiné aux enfants et aux futures mamans, ce joli concentré est accessible à tous, dès 19 € par mois. Sur le site, tout est clair et transparent (fabrication belge ou européenne, tissus bio ou durables...) de manière à rencontrer toutes les attentes. Et pour celles qui aiment le contact direct, il existe aussi une adresse bruxelloise, pas loin du quartier du Châtelain.

166 chaussée de Charleroi, 1060 Saint-Gilles, www.taleme.be

2. Acheter zéro déchet

Nos dessous sont-ils respectueux de la planète ? On l’avoue, jusqu’ici, on n’y avait pas vraiment pensé. C’était sans compter l’initiative Cradle to Cradle® de la marque Wolford qui, depuis trois ans, a choisi d’axer tout son processus d’innovation sur le recyclage complet de ses matières premières, ainsi que sur la production de bas et de lingerie réalisés dans des matières écologiques garanties sans produits chimiques, y compris pour les peintures. Mais dans un secteur aussi technique que la lingerie, les changements – les vrais – doivent reposer sur des bases solides. D’où l’idée de Wolford de fédérer un consortium d’industriels autour de ce double objectif. Le passage d’un système économique et de production linéaire vers un système circulaire garanti “zéro déchet” devrait encore prendre un peu de temps. Verdict et résultats attendus pour la collection hiver 2018.

www.wolfordshop.be 

3. Lessiver intelligent

Ne pas surlaver ses vêtements... Une manière finalement toute simple d’économiser de l’eau et, en bonus, de les conserver plus longtemps. Si l’idée semble évidente, elle ne va pas de soi pour des consommateurs convaincus de l’importance de tout laver à haute température. D’où l’idée de la marque de lave-linge AEG de collaborer avec une poignée de designers émergents, dont la Belge Doriane van Overeem. Baptisée Care Label Projet, cette initiative vise à promouvoir une nouvelle étiquette d’entretien apposée sur certains vêtements. AEG entend par exemple rappeler qu’un tambour qui tourne à 30o plutôt qu’à 40, permet d’économiser jusqu’à 60 % d’énergie. Dans le même esprit, la nouvelle marque de lessive belge et bio Soak propose, en marge d’une série de produits aux parfums ludiques, une Saok School, sorte de manuel de lavage écologique accessible en un clic.

www.carelabelproject.com; www.soakwash.com

4. Shopper local

On connaît les plans marketing des grandes marques soucieuses de se doter d’une aura plus verte. Plus discrètement, mais pas moins efficacement, une nouvelle génération de créateurs s’engage, elle aussi, pour la planète. Le nouveau credo de ces jeunes labels : produire localement plutôt qu’à l’étranger, choisir des matières naturelles ou bio et encourager les consommateurs à acheter moins et mieux. Lancé ce printemps, le petit label de prêt-à-porter féminin Elle s’appelle Monsieur joue cette carte. Réalisé en coton bio par des ateliers installés en Belgique, le sweater phare de la griffe s’inscrit dans cette notion de durabilité. Stéphanie et Joaquin, ses deux créateurs, n’ont d’ailleurs pas l’intention de le retirer de leur e-shop en fin de saison. Fruits de la collaboration du duo avec l’artiste liégeois Pascal Braconnier, les différentes broderies sont élaborées dans une idée de collection, sorte de pied-de-nez à la fast fashion. Dans cette même volonté de transparence – et pour mieux faire passer leur message – Stéphanie et Joaquin invitent également leurs clients à les rencontrer dans leur atelier.

www.ellesappellemonsieur.com

5. Prendre exemple

De plus en plus sophistiquées, les campagnes des marques jouent, elles aussi, la carte de l’éthique. Parfois de manière subtile et détournée. C’est le cas de Woolrich qui, ce printemps, a choisi pour décor la ville d’Eden, en Utah. Parmi les personnalités engagées, le photographe Ryan Willms a notamment mis l’accent sur Pete Rasmussen et son épouse Kati Graney, des protagonistes sexy et très green, qui posent à proximité de leur ferme organique située dans les montagnes rocheuses. Membres actifs du Summit Powder Mountain, un projet de vie alternatif et collaboratif, et fortement impliqués dans l’économie locale, durable et raisonnée, ils incarnent ce “retour à la nature” auquel aspire un nombre croissant de citadins.

summitpowdermountain.com 

Et la fast fashion ?

Il y avait H&M et sa ligne Conscious, dont une nouvelle collection baptisée Exclusive, centrée sur les robes de cérémonie pour femmes, hommes et kids, vient tout juste d’être lancée. Puis Zara et le projet Join Life. C’est maintenant à la marque Mango de se mettre au vert au travers de Mango Committed, une ligne bis qui joue la carte des matières écologiques et des teintures à faible impact environnemental. Si ces initiatives sont évidemment un petit pas dans la bonne direction, elles ne règlent toutefois pas l’un des principaux problèmes liés à la fast fashion : la surconsommation.