Nyyo, le nouveau resto qui nous emmène au Vietnam

Cette semaine, nos chroniqueurs Carlo et Flo se rendent à Ixelles, plus précisément à Bailli. Un nouveau petit miracle a ouvert dans ce quartier plus connu pour être un haut lieu de la fête et de la fringue. Son nom ? Nyyo. Une chouette découverte pour nos deux compères qui les a retournés du début à la fin.

TEXTE FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE PHOTOS : D.R. |

Dans les anciens locaux de Habibi (paix à son âme), un restaurant beau comme un magazine déco, avec quelques alcôves où manger en tête-à-tête et un bar où Carlo et moi nous installons ; c’est toujours plus chouette pour papoter avec l’équipe. Derrière, il y a Nam lam. Il est Liégeois, mais là il revient de New York, où il a travaillé sept ans pour Google. Ce fils de boat people vietnamiens a coché toutes les cases de l’ascension sociale. Une fois le contrat rempli, il ne s’est plus retrouvé dans ce rôle et il est venu s’installer à Bruxelles. Avec son ami et associé Nicolas Lejeune, il crée Nyyo, un restaurant confit de références belges et nourri de tout ce que Nam a mangé et observé à New York. 

En vidéo, Ciao, l'adresse secrète pour savourer la gastronomie italienne :

Dans l'assiette

C’est du viet moderne, repensé ci et là mais profondément attaché aux traditions. Mais d’abord, un cocktail, parce que la carte est belle. Carlo prend un Boonies Negroni (13 €) à base de Campari, gin Bombay, liqueur de banane, vermouth. J’opte pour un Bushwik Afterparty (15 €) à base de plus ou moins tout le bar, à savoir vodka Partisan, tequila Cuervo, Cointreau, rhum blanc, sirop d’ananas, citron et ginger beer. Ils sont tous les deux bien réalisés, même si nos goûts personnels nous portent vers des versions moins sucrées.

Ici, c’est petits plats à partager, mais contrairement à ses habitudes, Carlo ne ronchonne pas. Soit il a fini par s’habituer à la tendance, soit il se dit que cela fait partie de la tradition vietnamienne et qu’il peut m’épargner son sempiternel pamphlet sur le fait qu’il aime bien avoir son assiette à lui. On pioche allègrement dans le menu, que Nam a pensé du début à la fin. En cuisine, c’est Julien Issa, passé entre autres par Otap (paix à son âme aussi), qui réalise les idées.

D’abord les aubergines frites (12 €), petits beignets croustillants qui ne suintent pas, accompagnés d’herbes fraîches, de piment et d’un glaçage au gingembre. J’adore ce moment, ces premières bouchées pendant lesquelles on ne dit rien mais on grogne de plaisir en se lançant des regards qui veulent dire Oufti, on est sur un truc, là. Et oufti, je vous préviens, on sera sur un truc tout du long. Arrivent les okras (10 €), aussi appelés gombos, dont on ignorait l’origine asiatique. Ils sont enroulés dans du lard et assaisonnés avec de l’huile au piment et à la citronnelle et une sauce poisson. Oufti numéro deux. Le pâté maison (11 €), ersatz de la colonisation française, à base de foies de volaille, est servi avec de grandes tranches de pain grillé et des pickles de légumes. Oufti again. Le pâté Kho (16 €) soit du porc effiloché aux champignons dans une pâte feuilletée, servi avec un jus de viande à se damner. J’attendais au tournant le banh mi burger (16 €), d’abord parce que j’adore les banh mi et ensuite parce que je ne suis pas une grande fan de burger. Le petit pain toast au sésame, la viande ultrajuteuse, le pâté, la mayo à l’ail et au piment, les pickles, la coriandre… Je pourrais pleurer (et me rouler dedans).

On mange, on mange, mais on boit aussi. Du vin nature en l’occurence, il n’y a que ça (tu l’entends depuis chez toi, ma grosse joie ?). On commence avec Pablo est au bar (45 €), un chenin de Loire à l’équilibre parfait, et enchaînera sur Touche pas au grisbi (40 €), un assemblage de cinsault et grenache. Et on remange un coup. Le dernier plat, le thit kho (14 €), est une espèce de pot au feu dont chaque famille vietnamienne assure qu’elle fait le meilleur. De gros morceaux de poitrine de porc, longuement mijotés dans une sauce à base de soja, sauce poisson et jus de coco, servis avec un œuf mollet. Cela aurait pu être notre dernier oufti, mais on a aussi pris les desserts. D’abord le ba süa (10 €), un cake spongieux servi avec une sauce au lait de coco, une chantilly au citron vert, des cacahuètes caramélisées. Et puis la ca phé liégeois (9 €), battu comme un sabayon, au cognac (c’est ce que boivent tous les oncles et tantes au Vietnam, nous dit Nam) et une chantilly à la cannelle.

Verdict

Oufti. Mais que tout était beau, bon, intelligent. Nyyo pourrait être un concept tendance de plus (blablabla de l’asiatique mais avec des touches modernes blablabla), mais c’est un grand restaurant. Pour ne rien gâcher, le service est charmantissime. Courez-y, vous ne le regretterez pas ! 

L'adresse ? 38 rue du Bailli, 1050 Bruxelles.

Ouvert midi et soir du mardi au samedi.  
nyyorestaurant.com

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