Comment prendre un an de congé sans se ruiner ?

Les Belges sont de plus en plus nombreux à vouloir s’octroyer une pause carrière pour un congé sabbatique. Mais peut-on tout quitter sans réfléchir à l’aspect financier ? On vous éclaire.

Par Anissa Hezzaz. Photos : Unsplash. |

Il est loin le temps où l’on se cantonnait à un horaire de fonctionnaire pré-établi, où l’on bossait 8 heures par jour sans trop se poser de question. Le monde du travail a bien changé et désormais les nouvelles générations refusent de se faire dicter leur choix par leur travail. La crise du covid a accentué cette émancipation du travail forcené : plus question de se rendre physiquement 5 jours par semaine au bureau, le télétravail est devenu une norme et même le travail à distance depuis son lieu de vacances s’impose. Si ces nouveaux codes commencent peu à peu à être accepté dans toutes les entreprises, la question du nombre de congé, elle, ne change pas foncièrement.

En vidéo, cette destination sera l'une des plus prisées en 2024 :

En Belgique, les travailleurs salariés occupés à temps plein bénéficient normalement de quatre semaines de congé par an. Quatre semaines par an, soit 1,6 jours de congés par mois. Pour certains, ce n’est clairement pas suffisant, c’est même un véritable casse-tête de caser ses jours et d'en profiter réellement. Récemment, nous vous dévoilions la somme à avoir pour pouvoir s'arrêter de travailler totalement et vivre correctement. Mais alors que les montants semblent inatteignables, la question du congé sabbatique taraude de nombreuses personnes. En moyenne, on apprend que 4 salariés sur 10 aspirent à une interruption de carrière d’au moins quelques mois, selon une enquête réalisée pour Tempo-Team. 68 % des moins de 34 ans voudraient partir à la découverte du monde tandis que 39 % d’entre eux aimeraient davantage de temps libre pour s’occuper de leurs enfants. Chez les 35-54 ans, les pourcentages sont respectivement de 47 % et 23 %. Au-delà de 55 ans, 40 % rêvent d’un voyage. Mais, même s’ils en rêvent, les Belges passent rarement le cap. 

Un rêve inacessible ?

Alors comment faire si on veut parcourir le monde en famille avec des enfants en bas âge ou que l’on veut simplement prendre une pause pour mieux se recentrer ? Peu importe la raison, vous rêvez simplement de lever le pied. En Belgique, on ne parle plus de congé thématique qui a été supprimé il y a quelques années,  mais de congé sans solde. Cela signifie que vous n’avez pas de revenus durant la durée de votre congé, ni d’avantages extralégaux liés à votre profession. En effet, si votre employeur vous donne l’autorisation de prendre quelques mois off, vous devrez renoncer, non seulement à votre salaire, mais aussi à tous les avantages. 

En réalité, prendre une année sabbatique ne peut pas vraiment se décider du jour au lendemain. Il faudra l’anticiper un maximum si vous voulez être serein financièrement durant cette période. Les experts préconisent de préparer ce congé au moins deux ans en avance et de le budgétiser de façon très précise : listez d’abord toutes vos dépenses au cours des dernières années. Faites la distinction entre dépenses essentielles et dépenses non-essentielles, mais aussi entre les dépenses fixes et celles qui pourraient disparaître lors de votre congé sans solde (si vous prévoyez de louer votre maison durant votre congé sabbatique par exemple).

En vidéo, 10 autres destinations où le Belge rêve de partir :

Un budget bien précis

Une fois que vous avez établi votre financement sur l’année sabbatique que vous prévoyez de prendre, il est important de prévoir en plus une petite réserve pour faire face aux coups durs. En général, il est recommandé de prévoir environ 10 à 20 % de votre budget. Impossible toutefois d’établir un budget bien précis, cela se fait au cas pas cas puisque tout dépend du projet que l’on a. Pour des voyageurs, cela dépendra du pays où vous désirez poser vos valises, mais aussi du type de vacances que vous comptez prendre. Le budget ne sera évidemment pas le même si vous partez en mode sac à dos ou si vous devez prévoir de louer une chambre d’hôtel tous les soirs. Vous l'aurez compris, une année sabbatique ne s'improvise pas. Et si vous enviez votre voisin qui a tout plaqué pour vivre sous les cocotiers, dites-vous qu'il a peut-être mis sa vie entre paranthèse pendant deux ans pour vivre son rêve. 

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