Masu, le restaurant montois qui vaut le détour

Direction Mons, où un restaurant de poche, Masu, propose une cuisine moderne avec de jolis produits, à un prix défiant toute concurrence, dans un environnement simple mais accueillant !

Florence Hainaut et Carlo De Pascale, Photos : Myriam Baya |

Ce midi, j’ai rendez-vous dans le centre de Mons avec Florence, elle m’attend sur place. Je rejoins le restaurant Masu en traversant le centre historique et ses jolies façades dix-huitième, non sans m’être extrait avec difficulté de la gare en travaux. Il fait beau, j’ai faim, je peste (un peu) contre la SNCB (très peu, car le trajet Bruxelles-Mons est tout à fait relaxant) et il me tarde de retrouver ma partenaire de restaurants car l’appétit est féroce.

Le lieu

Notre curiosité pour ce restaurant de poche est d’autant plus aiguisée que tant une star montoise de la cuisine qu’une cheffe bruxelloise nous ont recommandé l’enseigne. Masu, donc comme Maxime et Sullivan, les chefs, qui ont affûté leurs couteaux dans quelques belles maisons, outre une collaboration avec le montois déjanté Jean-Philippe Watteyne, la star locale mentionnée trois lignes plus haut. L’enseigne revendique une “cuisine moderne” ; sans doute pour prévenir le chaland que si on fait des boulettes, elles auront été “revisitées”, et je le dis tout de suite, c’est une cuisine avec de la vraie culture culinaire, d’ici et d’ailleurs, avec de jolis produits souvent bien d’ici. Le décor est on ne peut plus simple, on sent que les fées armées de moyens de la capitale ne sont pas venues investir ici, on est chez des chefs qui se sont faits tout seuls et c’est chaleureux.

La vidéo du jour :

Dans les assiettes 

La carte est courte, trois entrées, trois plats, deux desserts, un fromage, si on prend trois services, c’est 39 € tout mouillés, si on se contente de deux en lunch, 28 ou 30 €. Vu qu’on est trois (ma colocataire est également de la partie) à table aujourd’hui, tout y passe ! D’abord, un peu de pain au levain maison, accompagné de beurre au miso et de houmous, puis arrivent les entrées. Laitue croquante à la thaïe, rien de bien excitant sur le papier et boum, la laitue croque et l’assaisonnement est parfait, on se croirait dans un restaurant asiatique de haut vol, ça transpire de goût et de fraîcheur. J’ai choisi le poulycroc (de poulet fermier, pas de la vilaine chair de poulet industriel séparée mécaniquement, l’horreur des élevages et des abattoirs), il est énorme, délicieux et je sauce abondamment avec l’andalouse maison, bien relevée. Florence a choisi des tacos de daurade, qui partent (pour le meilleur) dans tous les sens, avec des pickles de champignons et un aïoli au mezcal. Florence, dont je découvre les compétences en cuisine mexicaine, confirme que le tacos, la crêpe, est bel et bien maison et on se réjouit. On est déjà un peu calés, c’est copieux, quand arrivent les plats. Le poisson du jour est un lieu “comme un Moscow mule” (me voilà sur Internet à me remémorer ce qu’est ce cocktail pourtant classique), avec une purée au citron vert et vodka et un fumet de poisson à la ginger beer. Là aussi, ça tire un peu à hue et à dia (Mais qui emploie encore cette expression ?, me demande Mme Hainaut), d’autant que l’effet “Moscow mule” (vodka, ginger beer, citron vert) est accentué par une mousse très 2012.

Je kiffe mon plat (au point que Florence, qui me sait difficile à convaincre dès qu’il s’agit de poisson, me l’arrachera des mains), sauf peut-être la mousse, trop alcoolisée, et définitivement datée dans son style. Le bœuf au café de Florence est riche en saveurs brutes, les carottes qui le jouxtent sont cuites ni trop ni trop peu, le tout relevé de livèche, je terminerai toute sa sauce ! Petite déception pour le couscous végétarien aux gombos, c’est bon (je le “doggybaggerai” d’ailleurs pour le terminer le soir même) mais il manque le kick que nous ont donné les autres plats. On est tout à fait calés, mais mission oblige, on commande les deux desserts et le fromage sous l’œil réprobateur de Myriam, la susdite co-locataire. Et là aussi, une “simple” crème brûlée (avec du pop-corn dessus) mais crémeuse encore plus qu’à souhait, avec une vraie croûte dessus qu’il faut casser, comme un pêcheur du grand nord casse la glace épaisse pour taquiner le poisson de la Baltique. Florence absorbe gentiment tout un énorme snickers glacé maison, sans broncher, tandis que Myriam opte pour la jolie assiette de fromages au lait cru. Dans les verres ? Nous serons raisonnables, lunch et retour automobile obligent, mais je me rafraîchis d’une excellente bière Lièvre IPA, bien florale, bien amère, bien IPA, tandis que Florence optera pour un gin tonic bien twisté, au curry et à la mangue.

Notre repas en images :

Verdict ?

Alors, cuisine moderne ? Oui, c’est sûr, mais sans dérapages tels qu’on a pu les connaître au début des années 2000, et surtout cuisine bien cuisinée, avec de jolis produits, proposée à un prix défiant toute concurrence, dans un environnement simple mais accueillant (tant les chefs que le service) avec, selon Florence, une bande-son tout à fait adaptée ; moi j’ai juste rien reconnu avec mes oreilles, mais j’imagine que c’est ça qu’elle voulait dire

L'adresse ? 79 rue d’Havré, 7000 Mons
Pour plus d'infos : masurestaurant.be

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