Cette ville italienne interdit la consommation de glaces et de pizzas après une certaine heure

Un city-trip planifié à Milan prochainement ? Il se peut que l'on vous interdise désormais ces gestes anodins après une certaine heure. On vous explique d'où vient cette mesure loufoque. 

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash |

Depuis la pandémie, plus question de nier le coût environnemental et social du surtourisme sur certaines destinations cotées. Venise a désormais imposé un droit d'entrée de 5€ aux touristes d'un jour, Athène a décidé de limiter l'accès de sa célèbre Acropole à un petit nombre de touristes seulement, Bali interdit désormais aux touristes d'escalader ou d'entreprendre une randonnée sur l'ensemble de ses montagnes. Plus insolite encore, Dubrovnik a décidé d'interdire les valises à roulettes à ses touristes. Bref, toutes les techniques sont bonnes pour éviter les désagréments liés à l'afflux de vacanciers. Dernièrement, c'est la ville de Milan qui a fait parler d'elle suite à une décision tout aussi improbable.

Pourquoi est-il interdit de s'arrêter de marcher dans ce célèbre village italien ?

Les glaciers dans le viseur

La mesure en question ? Interdire la consommation de glaces et de pizzas après minuit. Une décision qui n'en est néanmoins qu'au stade de proposition. À la mi-avril, la mairie de la ville a en effet lancé l'idée d'interdire la vente de plats à emporter, mais aussi la fermeture des espaces extérieurs des bars et restaurants du centre-ville après 00h30 en semaine et 1h30 le week-end. L'objectif : lutter contre les nuisances sonores dont se plaint de plus en plus le voisinage. Cette mesure engloberait aussi les vendeurs ambulants, qui seraient quant à eux interdits de circulation à partir de 20h.

Si cette proposition englobe tous les établissements qui vendent de la nourriture, il semblerait que les vendeurs de glace soient plus spécifiquement dans le viseur. Ce sont eux qui encourageraient les touristes à rester dans les rues jusque tard en soirée, pour déguster une délicieuse gelato après leur sortie au resto et profiter de l'été. La capitale mondiale de la mode et du design espère ainsi mettre un terme à "vie nocturne sauvage" qui perturbe les habitants de 12 quartiers centraux et trouver un équilibre entre "la camaraderie et le plaisir, la paix et la santé des résidents, et la libre activité économique des commerçants et des employeurs".

De fortes oppositions 

La décision ne fait forcément pas que des heureux, notamment du côté des commerçants et professionnels du tourisme qui sont en première ligne. "Que fait la famille italienne moyenne en été ? Ils vont se promener après le dîner et acheter une glace", a déclaré à Marco Barbieri, secrétaire général de l'association milanaise des détaillants au Guardian. "C'est une tradition classique et il est donc clair que si l'on interfère avec ce type d'habitude culturelle, les gens ne seront pas contents". Selon lui, cette décision ne résoudra rien puisque les gens resteront quand même dehors durant les mois estivaux. 

Giuseppe Sala, maire de Milan, parle quant à lui de centaines de plaintes d'habitants implorant de mieux dormir la nuit. "Je ne peux pas éviter d’aborder cette question, ce n’est pas une bizarrerie, mais un besoin pour beaucoup… Nous ne changeons pas les règles de l’univers, mais imposons de très légères limites", réagit-il. Une consultation avec les professionnels du secteur est néanmoins prévue. D'autant que cette proposition avait déjà été déposée sur la table en 2013, mais l'ancien maire Giuliano Pisapia avait finalement été contraint d'abandonner le projet face aux multiples critiques et manifestations.

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