Les odeurs ont la faculté d’agir sur nos émotions et notre état d’esprit. Si les neurosciences ont établi leur lien de connexion avec notre cerveau limbique, les parfumeurs ont de tout temps eu cette intuition. La première trace de parfum censé guérir notre âme remonte à l’Égypte ancienne. Plusieurs experts en parfums nous expliquent ce phénomène et comment faire pour sélectionne run parfum qui nous convienne.
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Est-ce une tendance de créer des fragrances jouant sur le feel good ?
Marie Binois, directrice marketing Roger & Gallet : Elles existent depuis longtemps, mais on note une tendance qui recherche moins la séduction et davantage un côté rassurant, protecteur, bienfaisant. D’où l’apparition de ces eaux “apaisantes”, “relaxantes”, “énergisantes” ou “dynamisantes”. Le parfum renoue ainsi avec un rôle protecteur et thérapeutique qu’il a joué pendant des siècles. De l’Antiquité jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle.
Que disent les neurosciences sur l’influence des parfums et des cosmétiques sur nos émotions ?
Virginie Couturaud, directrice de la communication scientifique de Dior : L’odorat est directement relié au cerveau et lui transmet les informations olfactives en passant par la zone limbique où se trouve également le siège de la mémoire. Le sens de l’odorat, le premier développé dans le fœtus, est à la fois puissant et complexe. C’est pourquoi l’odeur est directement reliée à notre bien-être et nos émotions. Le développement des outils de mesure nous permet aujourd’hui de mieux caractériser les émotions et d’utiliser des ingrédients et des parfums permettant d’avoir une action sur nos émotions.
Comment les neurosciences peuvent- elles aider le parfumeur ?
Dora Baghriche, parfumeur chez Firmenich : Nous avons un département scientifique qui se consacre à l’étude du lien entre les odeurs et les émotions. À l’avenir, nous souhaitons élever la création de parfums à un niveau supérieur afin de créer de belles senteurs aux effets bénéfiques sur le bien-être.
Quels sont les ingrédients capables de déclencher des endorphines ou d’incarner la légèreté et la gaieté ? Étaient-ils déjà utilisés en parfumerie ?
Pauline Poussin, directrice de la communication scientifique chez Roger & Gallet : Diverses études scientifiques ont prouvé que la rose et la lavande induisent des sensations calmantes et apaisantes, ou encore que le néroli favorise un état de relaxation. Au contraire, certaines plantes aromatiques ou agrumes vont apporter un effet énergisant. Au-delà de leurs bénéfices sur le psychisme, les parfums ont aussi une carte à jouer au niveau de la peau. Des études scientifiques relativement récentes ont en effet démontré que la peau était elle aussi dotée de récepteurs olfactifs (tout comme le nez). Par exemple, les molécules odorantes du bois de santal — une essence très utilisée en aromathérapie — contribuent au processus de cicatrisation. Les recherches à ce sujet n’en sont qu’à leur début, mais cela constitue d’ores et déjà une voie d’avenir très prometteuse pour la parfumerie et la cosmétique de demain.
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