La seconde main séduit de plus en plus
Chez nos voisins hollandais, plus de 50 % des gens affirment avoir déjà reçu ou offert un cadeau acheté en seconde main, la pratique est assez courante. En Belgique, le mouvement est plus timide, mais néanmoins, 50% des Belges ont quand même déclaré récemment que recevoir un cadeau de seconde main ne les choquerait pas. Par contre, en toute logique, quand il s’agit d’offrir, on est plus prudent et on a peur de ne pas séduire: seulement 30 % des Belges ont affirmé qu’ils seraient prêts à offrir un cadeau acheté en seconde main (principalement des livres, des jouets). Ce sont là des chiffres qui font réfléchir, et cela parle d’un secteur en véritable progression. Autre preuve, le site de vente de mode de seconde main Vinted a été reconnu il y a quelques semaines comme l'enseigne de mode la plus fréquentée par les Français. En clair, les Français, sur ces six derniers mois, ont dépensé davantage en pièces d'occasion sur Vinted que chez H&M, Zara ou Kiabi, qui étaient autrefois sur les premières marches du podium.
En vidéo: le boom de la seconde main, le décryptage :
Une démarche plus responsable.
Si à première vue, cela pourrait sembler être un réflexe lié à la volonté de faire des économies, ou au contexte de crise actuelle, il faut aussi reconnaître que la plupart des consommateurs ont pourtant le choix : ils sont inondés d’offres de la part de marques d’ultra fast-Fashion comme Shein, ou Temu, qui proposent des cascades de T-shirts ou de blousons qui coûtent à peine quelques euros… Face à ces géants et leur force de frappe marketing, il est rassurant de constater que les consommateurs préfèrent acheter des marques qu’il connaissent, des marques avec une meilleure garantie de qualité et de durabilité: de belles pièces, quitte à ce qu’elles aient déjà été portées auparavant. Et c’est un bon réflexe, car on sait bien qu’un vêtement qui est porté une seconde fois, à qui on offre une seconde vie, est finalement un vêtement dont le bilan écologique n’en sera que meilleur et cela espace nos achats de pièces neuves. Ce réflèxe évite le gaspillage, même si cela ne règle pas tout le problème de la surproduction textile, et cela indique un changement dans nos modes de consommation.
Le secteur du livre, un secteur privilégié pour faire des cadeaux en seconde main - Photo: Unsplash
Et pour offrir, on ose ?
Acheter de la seconde main pour soi-même, c’est une démarche compréhensible, mais passer le cap d’aller acheter ses cadeaux en seconde main, c’est une véritable révolution pour certains... Alors que Noël approche c’est intéressant de se poser la question. Est-ce que c’est branché d’offrir un cadeau de seconde main ou est-ce que cela fait radin? Axelle Delhaye est la propriétaire du magasin AXL dans le très chic quartier Brugmann à Bruxelles, une bijouterie où elle mélange avec brio l’ancien et le nouveau. Pour elle, évidemment, un bijou ou un objet ancien apporte un supplément d’âme. « Un bijou ancien à une histoire, il raconte tout un tas de choses et à ce titre c’est un cadeau qui a vraiment du cachet. Sans compter que bien souvent, pour un budget similaire, vous aurez un plus beau bijou, un travail incroyable que l'on trouve difficilement sur le marché du neuf, et bien moins cher que si vous aviez dû le faire fabriquer par un artisan, vu le prix de l’or et des pierres précieuses aujourd’hui. » Même son cloche du côté des brocanteurs ou des bouquinistes : un objet qui a déjà été aimé, qui a déjà procuré du plaisir à quelqu’un, n’est pas quelque chose que l’on doit regarder de haut, au contraire c’est un cadeau qui a plus de caractère, qui a souvent été choisi pour coller à une personnalité, et que l’on sélectionne de manière plus ciblée… Alors oui, pour les fêtes, osez le petit objet de déco vintage, un beau livre d’occasion, un bijou ancien, ou pourquoi pas une pièce de créateur acheté sur un site de seconde main … C’est économique, c’est écologique, et c’est un cadeau qui a du chien ...
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