Pourquoi le train coûte-t-il encore si cher ?

C'est une réalité souvent perçue comme une aberration. Alors que les conséquences environnementales de l'avion sont de plus en plus décriées, un billet de train continue de coûter beaucoup plus aux passagers. Mais pourquoi nos billets de train coûtent-t-ils si cher au juste ? 

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash |

Si l'on s'y penche de plus près, on comprend rapidement les tarifs ferroviaires élevés ne sont pas le fruit du hasard. Ils résultent en réalité d'une combinaison d'un tas de facteurs, entre coûts d'entretien, investissements technologiques, frais de personnel, concurrence avec les compagnies aériennes, et défis bureaucratiques inhérents au secteur ferroviaire.

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1. Les coûts importants

Voilà une réalité que beaucoup ignorent. La maintenance des voies ferrées constitue un vecteur de coûts significatifs. Selon les données de l'Agence européenne pour le ferroviaire, les coûts d'entretien des voies ferrées s'élèvent à environ 80 000 euros par kilomètre par an. Ces frais englobent la surveillance continue, la réparation des rails, et la modernisation des infrastructures. Comparativement, les aéroports peuvent bénéficier d'une utilisation intensive sans subir le même niveau d'usure. Il y a ensuite l'intégration de technologies à bord, un élément clé pour attirer les voyageurs modernes. On estime en moyenne que l'installation d'une connexion Wi-Fi à bord d'un train coûte entre 100 000 et 500 000 euros, on peut ensuite ajouter à cela les coûts de maintenance de tous ces équipements électroniques. À l'inverse, les avions - bien que technologiquement avancés - sont souvent plus axés sur l'efficacité du transport que sur le confort.

Les dépenses liées au personnel représentent également une part substantielle des coûts ferroviaires. Selon les données de l'Union internationale des chemins de fer (UIC), ils représenteraient jusqu'à 50 % des coûts totaux. Cela inclut les salaires des conducteurs, contrôleurs, agents de bord, et autres personnels de soutien. Les compagnies aériennes peuvent quant à elles avoir une structure de personnel plus flexible, ce qui influence forcément le coût. 

2. La concurrence avec les compagnies aériennes

En outre, les voyages en train prennent généralement plus de temps que les vols directs. Les compagnies ferroviaires doivent compenser le coût du temps supplémentaire de transport en offrant des services à valeur ajoutée (une bonne connexion Wi-Fi en tête), ce qui se reflète dans les tarifs. Les compagnies aériennes, en revanche, peuvent transporter rapidement un grand nombre de passagers sur de longues distances en un temps record, réduisant ainsi les coûts opérationnels par kilomètre.

3. La bureaucratie ferroviaire

Finalement, les péages ferroviaires, les coûts de conformité aux normes de sécurité, et les frais administratifs liés aux licences et autorisations représentent des postes budgétaires non-négligeables. Les péages peuvent ainsi représenter jusqu'à 20% des coûts opérationnels. Les chemins de fer sont aussi soumis à des normes de sécurité strictes imposées par les autorités réglementaires. Résultat ? Ils doivent réaliser des investissements importants dans des systèmes de sécurité, des inspections régulières et dans la mise en œuvre de technologies coûteuses pour garantir la sécurité des passagers. Des coûts de conformité qui se répercuteront ensuite sur les prix des billets. En outre, les compagnies ferroviaires doivent obtenir diverses autorisations, licences et certifications pour opérer légalement. Mais les processus bureaucratiques associés à l'obtention de ces documents peuvent être extrêmement longs et complexes, ce qui influence également le coût final.

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